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Mickkado
7 abonnés
30 critiques
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4,0
Publiée le 31 décembre 2021
Récompensé par le lion d'or à la Mostra de Venise, un film choc et tristement moderne à l'heure où l'IVG reste interdit ou très restrictif dans de nombreux pays du monde. Le film n'épargne rien au spectateur qui suit le parcours du combattant psychologique et physique d'une femme livrée à elle même, interprétée avec brio par Anamaria Vartolomei.
Dans les années 60, une jeune femme est prête à tout pour mettre fin à une grossesse non-desirée qui ruinerait ses chances de poursuivre ses études. En ce temps là, l'avortement est interdit... Le film nous montre avec brio ce qu'était l'époque des aiguilles à tricoter et des faiseuses d'anges: la peur constante de tomber enceinte quand il ne faut pas, la quête désespérée d'une solution, les risques, la douleur. Un témoignage indispensable à notre époque où le droit à l'avortement reste à défendre en France... et encore à conquérir dans un trop grand nombre de pays.
J'ai beaucoup aimé ce film filmé à hauteur du personnage principal Anne. La caméra à hauteur d'épaule, le peu de champ, font que nous voyons ce que voit Anne, comme un enfermement sur le problème du personnage. J'ai aimé le regard lucide de la jeune femme sur ses condisciples : les jeunes ont tous envie de la même chose et se l’interdisent. J'ai eu de la peine pour cette jeune femme qui a un secret dont elle ne peut parler à personne et qui détournent les amies. Seuls les vrais amis trouvent une solution. J'ai aimé le bleu de son pull comme le bleu des yeux de l’actrice. Parfois, son pull est rouge dans les moments difficiles.
😊👍 À l'heure où le droit à l'avortement est attaqué de toutes parts, le film d'Audrey Diwan tombe à point nommé (et sa récompense à Venise est à saluer). L'événement est adapté du roman autobiographique de Annie Ernaux et retrace le parcours d'une adolescente des années 60 face à une grossesse non désirée. À l'époque, le droit à l'avortement n'était pas encore reconnu et sa dépénalisation n'interviendra qu'avec Giscard et la loi Veil de 1975. Mais la cinéaste se garde bien de "dater" son film : aucune référence, aucun contexte socio-politique, mais seulement les faits, bruts, crus, cruels pour rappeler aux âmes bien pensantes ce qu'est un avortement interdit, c'est-à-dire clandestin. Le film serait de plomb sans la lumière apportée par la jeune actrice Anamaria Vartolomei née en Roumanie : ses yeux disent toute la détermination du personnage à vivre sa vie, une vie choisie. Une jeune femme qui refuse d'entrer dans le cadre étriqué qu'on veut lui imposer, celui de la France des années 60, un cadre trop étroit souligné par une image au format carré. À l'heure où les droites extrêmes attaquent de toutes parts, espérons que ce film ne deviendra pas un film d'anticipation ...
Vu en décembre 2021. D après le roman d Annie Ernaux, prix Nobel de littérature 2022 Avec Anamaria Vartolomei, jeune actrice franco-roumaine, dans le rôle de Anne, excellente France, 1963. Anne, étudiante prometteuse, tombe enceinte. Elle décide d avorter, prête à tout pour disposer de son corps et de son avenir. Elle s engage seule dans une course contre la montre, bravant la loi. Les examens approchent, son ventre s arrondit. Dans les années 60, l'IVG était encore interdit et il fallait chercher une faiseuse d'ange. Il faut attendre 1975 et la loi sur l'avortement de Simone Veil pour que la loi légalise l'avortement.
Une claque! Un film choc' tout est juste dans les moindres détail. Les acteurs sont top et que dire de l'actrice principale juste genialissime ! Merci pour cette immersion dans le temps !
Ce film se veut réaliste en montrant des scènes crues, mais dans la vraie vie, il y a des nuances; les personnes ne sont pas constamment énervées, tristes et sèches. Ce film ne connaît pas les nuances. L'histoire tient en une ligne et les acteurs ne dégagent aucune émotion.
Ce film est d'utilité publique. Je ne sais pas comment vous faire partager ce que j'ai ressenti en le voyant. Mes jambes en tremblaient en sortant. La radicalité de la réalisatrice sans compromis en font un film viscéral, parfois insoutenable mais essentiel et une vraie proposition de cinéma trop rare aujourd'hui. Ça interroge, ça met KO et ça ça continue de hanter bien après la projection. A voir d'urgence
Terrible et nécessaire film sur l'avortement clandestin dans la France des années 1960. Anne tombe enceinte d'un jeune prétentieux et met tout en œuvre pour interrompre la grossesse, à l'époque où c'est interdit = tabou.
Elle frôle la mort en recourant à une avorteuse, alors que tous ses proches (et moins proches) l'ignorent ou la culpabilisent. Elle ne peut compter que sur elle-même et sa persévérance. Le film met l'accent sur son extrême solitude.
C'est une œuvre difficile (adaptée du roman d'Annie Ernaux) mais magistrale qui restera dans ma mémoire longtemps. Le rythme est un peu lent comparé aux autres films du moment mais c'est le seul "bémol" que j'y trouve.
un film très émouvant qui monte en intensité au fil du récit. Ce film donne à voir ce que beaucoup de femmes ont dû vivre à une époque où l'avortement était encore hors la loi.
Un film de grande qualité même s'il est en 4/3 , format qui rappelle les années 60., car justement, l'histoire se passe dans les années 60. Avant le XVIII e siècle l'avortement est puni de la peine de mort. En 1810 il est passible de prison. En 1852 il est toléré si la grossesse met la vie de la mère en péril. En 1920 il est puni de six mois à deux ans d'emprisonnement, et de 100 à 5 000 francs d'amende pour repeupler la France, suite à la guerre. En 1942, il est déclaré crime contre la Sûreté de l'État, et passible, après jugement par des tribunaux d'exception, de la peine de mort. La loi de 1942 est abrogée à la Libération, Il est dépénalisé en 1975.car criminaliser l’avortement ne le fait pas disparaître mais le rend plus dangereux. Simone Veil déclare : « Je le dis avec toute ma conviction : l'avortement doit rester l'exception, l'ultime recours pour des situations sans issue. » Des situations de détresse. Le film montre donc avec talent la recherche de cet ultime recours à l'époque où il était interdit et réprimé. Et on pourra en conclure qu'Il existe bien des moyens de faire l'amour, avec on sans contraception, avec ou sans pénétration et cela doit être dit et enseigné afin de responsabiliser femmes et hommes.
A l'heure où les Etats-Unis reviennent sur le droit à l'avortement alors que ma ville vient juste d'inaugurer une place en hommage à Simone Veil, ce film, tourné bien avant, fait résonance. On se rend compte à quel point le droit de disposer de son propre corps de femme était dur à une époque pas si lointaine. Le jugement des autres, en particulier des femmes, le fait de risquer son avenir et sa vie tout court, le film décrit un épisode de vie qui devait être beaucoup plus fréquent que ce que l'on pense, car la loi du silence régnait... le seul regret concernant ce film est que j'ai eu du mal à identifier la période (les années 60), peut-être les décors ou un traitement trop moderne de l'image? Ou peut-être est-ce une volonté de la part de la réalisatrice?