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Bmr Mam
6 abonnés
83 critiques
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4,0
Publiée le 21 mars 2022
😊👍 À l'heure où le droit à l'avortement est attaqué de toutes parts, le film d'Audrey Diwan tombe à point nommé (et sa récompense à Venise est à saluer). L'événement est adapté du roman autobiographique de Annie Ernaux et retrace le parcours d'une adolescente des années 60 face à une grossesse non désirée. À l'époque, le droit à l'avortement n'était pas encore reconnu et sa dépénalisation n'interviendra qu'avec Giscard et la loi Veil de 1975. Mais la cinéaste se garde bien de "dater" son film : aucune référence, aucun contexte socio-politique, mais seulement les faits, bruts, crus, cruels pour rappeler aux âmes bien pensantes ce qu'est un avortement interdit, c'est-à-dire clandestin. Le film serait de plomb sans la lumière apportée par la jeune actrice Anamaria Vartolomei née en Roumanie : ses yeux disent toute la détermination du personnage à vivre sa vie, une vie choisie. Une jeune femme qui refuse d'entrer dans le cadre étriqué qu'on veut lui imposer, celui de la France des années 60, un cadre trop étroit souligné par une image au format carré. À l'heure où les droites extrêmes attaquent de toutes parts, espérons que ce film ne deviendra pas un film d'anticipation ...
Ce film se veut réaliste en montrant des scènes crues, mais dans la vraie vie, il y a des nuances; les personnes ne sont pas constamment énervées, tristes et sèches. Ce film ne connaît pas les nuances. L'histoire tient en une ligne et les acteurs ne dégagent aucune émotion.
Dans les années 60, une jeune femme est prête à tout pour mettre fin à une grossesse non-desirée qui ruinerait ses chances de poursuivre ses études. En ce temps là, l'avortement est interdit... Le film nous montre avec brio ce qu'était l'époque des aiguilles à tricoter et des faiseuses d'anges: la peur constante de tomber enceinte quand il ne faut pas, la quête désespérée d'une solution, les risques, la douleur. Un témoignage indispensable à notre époque où le droit à l'avortement reste à défendre en France... et encore à conquérir dans un trop grand nombre de pays.
J'ai beaucoup aimé ce film filmé à hauteur du personnage principal Anne. La caméra à hauteur d'épaule, le peu de champ, font que nous voyons ce que voit Anne, comme un enfermement sur le problème du personnage. J'ai aimé le regard lucide de la jeune femme sur ses condisciples : les jeunes ont tous envie de la même chose et se l’interdisent. J'ai eu de la peine pour cette jeune femme qui a un secret dont elle ne peut parler à personne et qui détournent les amies. Seuls les vrais amis trouvent une solution. J'ai aimé le bleu de son pull comme le bleu des yeux de l’actrice. Parfois, son pull est rouge dans les moments difficiles.
Terrible et nécessaire film sur l'avortement clandestin dans la France des années 1960. Anne tombe enceinte d'un jeune prétentieux et met tout en œuvre pour interrompre la grossesse, à l'époque où c'est interdit = tabou.
Elle frôle la mort en recourant à une avorteuse, alors que tous ses proches (et moins proches) l'ignorent ou la culpabilisent. Elle ne peut compter que sur elle-même et sa persévérance. Le film met l'accent sur son extrême solitude.
C'est une œuvre difficile (adaptée du roman d'Annie Ernaux) mais magistrale qui restera dans ma mémoire longtemps. Le rythme est un peu lent comparé aux autres films du moment mais c'est le seul "bémol" que j'y trouve.
Ce film est d'utilité publique. Je ne sais pas comment vous faire partager ce que j'ai ressenti en le voyant. Mes jambes en tremblaient en sortant. La radicalité de la réalisatrice sans compromis en font un film viscéral, parfois insoutenable mais essentiel et une vraie proposition de cinéma trop rare aujourd'hui. Ça interroge, ça met KO et ça ça continue de hanter bien après la projection. A voir d'urgence
Vu en décembre 2021. D après le roman d Annie Ernaux, prix Nobel de littérature 2022 Avec Anamaria Vartolomei, jeune actrice franco-roumaine, dans le rôle de Anne, excellente France, 1963. Anne, étudiante prometteuse, tombe enceinte. Elle décide d avorter, prête à tout pour disposer de son corps et de son avenir. Elle s engage seule dans une course contre la montre, bravant la loi. Les examens approchent, son ventre s arrondit. Dans les années 60, l'IVG était encore interdit et il fallait chercher une faiseuse d'ange. Il faut attendre 1975 et la loi sur l'avortement de Simone Veil pour que la loi légalise l'avortement.
Un film de grande qualité même s'il est en 4/3 , format qui rappelle les années 60., car justement, l'histoire se passe dans les années 60. Avant le XVIII e siècle l'avortement est puni de la peine de mort. En 1810 il est passible de prison. En 1852 il est toléré si la grossesse met la vie de la mère en péril. En 1920 il est puni de six mois à deux ans d'emprisonnement, et de 100 à 5 000 francs d'amende pour repeupler la France, suite à la guerre. En 1942, il est déclaré crime contre la Sûreté de l'État, et passible, après jugement par des tribunaux d'exception, de la peine de mort. La loi de 1942 est abrogée à la Libération, Il est dépénalisé en 1975.car criminaliser l’avortement ne le fait pas disparaître mais le rend plus dangereux. Simone Veil déclare : « Je le dis avec toute ma conviction : l'avortement doit rester l'exception, l'ultime recours pour des situations sans issue. » Des situations de détresse. Le film montre donc avec talent la recherche de cet ultime recours à l'époque où il était interdit et réprimé. Et on pourra en conclure qu'Il existe bien des moyens de faire l'amour, avec on sans contraception, avec ou sans pénétration et cela doit être dit et enseigné afin de responsabiliser femmes et hommes.
Un très beau film, qui, heureusement, interpelle, et qui est joué magnifiquement. On ne peut que saluer le courage et la personnalité d' Anne, qui va jusqu'au bout de son choix !
L'attitude des médecins est d'autant plus scandaleuse, qu'ils se servent de leur supposé savoir, pour ériger leurs principes en vérité absolue. En effet, leur obsession est le soi-disant respect de la vie. Même si la femme décédait avec l'embryon, des suites de l'avortement, comme cela devait être le cas autrefois ? (heureusement pas dans l'histoire du film).
C'est une très bonne chose que la loi ait changé, et que l'avortement soit légal. Les médecins, eux, ont-ils changé ?
Depuis, la loi a changé, fort heureusement, et l'avortement est légal. Par-contre, concernant les médecins, je ne suis pas
Sujet vraiment fascinant d'une époque où les femmes devaient traverser de nombreuses épreuves pour essayer d'être les égaux des hommes. C'est bien traité, vraiment très angoissant, on se sent en danger lorsqu'Anne est en danger, et on s'attend toujours au pire à chaque nouvel obstacle. Excellent travail des acteurs également.
Film bouleversant et poignant de vérité sur une époque où le corps des femmes était à la merci de la nature mais surtout des hommes et des normes en vigueur. Une oeuvre utile pour rappeler aux jeunes générations que le combat pour le droit à disposer de son corps n'est gagné nulle part dans le monde et qu'il faut rester vigilant. Une interprétation très juste et "habitée" pour l'actrice principale.
L'événement est le portrait d'une jeune femme forte, porté à l’écran avec brio par Audrey Diwan.
Je vous invite à aller le voir car il est toujours extrêmement intéressant de suivre une figure forte se battre pour sa vie et son avenir quitte à prendre des risques en affrontant l'étroitesse de la société au sein de laquelle elle vit, ce qui n'est jamais facile, peu importe l'époque à laquelle on vit, surtout lorsqu'on est une femme et que la société nous rabaisse constamment.
Affronter la loi et le système établi, et ainsi, dans un même mouvement, se mettre une écrasante majorité de consciences à dos, persuadées que le fait de ne pas garder un enfant est un acte repréhensible et même un crime, c'est extrêmement dur, physiquement autant que moralement, et c'est en cela qu'Anne est un exemple de courage et de force mentale.
Ce que je trouve intéressant, de plus, est que le long-métrage nous permet de prendre du recul !
Nous vivons à une époque où "tout" ou presque est accessible instantanément, une ère de la facilité, alors il est intéressant de nous plonger 58 ans en arrière pour relativiser.
Audrey Diwan nous permet de sentir et de voir concrètement les maux sociétaires gangrénant la vie des femmes de cette époque, ce qui est très pertinent à l'ère à laquelle nous vivons: Prendre un peu de recul ne fait vraiment pas de mal.
Il est très touchant de voir le combat que cette jeune femme est forcée de mener pour simplement avoir une vie "normale", rien que cela, et aussi touchant et éprouvant de voir la bravoure que cela lui demande.
J'adresse de sincères éloges à la réalisatrice, à toute l'équipe du film et particulièrement à son actrice principale, Anamaria Vartolomei. Quel charisme, quelle présence dans les dialogues autant que dans le silence... C'est remarquable. 😍 Voilà une énième raison d'aller voir ce film si vous hésitiez encore ! Croyez-moi, il en vaut vraiment le déplacement ! 😉
un film très émouvant qui monte en intensité au fil du récit. Ce film donne à voir ce que beaucoup de femmes ont dû vivre à une époque où l'avortement était encore hors la loi.