Parents d’élèves
Rafraîchissant
Après Connasse – réservé aux fans -, et le médiocre Telle mère, telle fille, Noémie Saglio s’intéresse de nouveau à des personnages anticonformistes. 90 minutes mieux que sympathiques. On s’amuse et la comédie romantique fonctionne très bien, entre autre, grâce à un bon casting. Vincent, trentenaire sans enfant, infiltre une tribu aux codes et au langage mystérieux : les parents d’élèves. Se retrouver aux réunions parents-prof, aux sorties d’école et à la kermesse de fin d’année relève d’un sacré exploit ! Mais voilà, Vincent a une très bonne raison d’être là et finit même par se sentir bien dans cette communauté un peu spéciale… Allez, ce n’est pas le film de l’année, mais il ne faut jamais bouder un bon moment.
La question de la famille est récurrente dans les comédies de Noémie Saglio. Ici, on nous parle de monoparentalité et de PMA. Beaucoup des sujets évoqués dans ce film sont complexes et épineux, mais le scénario est suffisamment habile pour ne pas les caricaturer et intéresser le spectateur. L’action se déroule dans le 12ème arrondissement de Paris. La réalisatrice parvient à faire sentir une vie de quartier, en choisissant des décors très regroupés dans l’espace – ce qui a dû grandement faciliter le tournage. L’argument faisait pourtant craindre le pire, mais, les rebondissements, le rythme et le charme du couple vedette emportent le morceau. Un feel-good movie sans prétention qui met un peu de baume au cœur. Et pour ceux qui pensent que les parents d’élèves sont ici caricaturés, c’est qu’ils n’ont jamais enseigné. Votre serviteur qui a baigné pendant plus de 35 ans dans l’école élémentaire peut vous assurer que c’est criant de vérité, ne vous en déplaise. Incroyable, mais vrai !
Vincent Dedienne, irrésistible de drôlerie, évite l’écueil de l’ado attardé, un type de personnage un peu trop récurrent dans le cinéma français. Il sait jouer de son très fort capital sympathie. Ce qui le rend immédiatement attachant. Camélia Jordana, de son côté, évite le cliché du personnage féminin doux, mignon, effacé, comme on en voit trop souvent dans la comédie romantique. Le jeune Oscar Pauleau est d’un naturel désarmant. Et côté seconds rôles, c’est également parfait avec Alix Poisson, Samir Guesmi, Anne Charrier… la liste est longue. Tout ce beau monde a l’air de beaucoup s’amuser et c’est contagieux. Un film pour tous les publics, sans vulgarité, mais sans génie. A voir surtout pour la galerie de portraits et… Vincent Dedienne.