Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
leobis
64 abonnés
256 critiques
Suivre son activité
4,0
Publiée le 15 octobre 2020
Ce film pourrait servir de documentaire sur la limite à respecter en matière de consommation d'alcool La première heure du film est distrayante et fort à propos, par contre dans la deuxième partie les scènes de beuveries sont trop longues.
Une fable profondément humaine sur la mélancolie et son faux remède, l'alcool. On croise à plusieurs reprises Kierkegaard et c'est bien là que le Danois Thomas Vinterberg veut nous conduire : quel bonheur est possible malgré nos échecs, nos faiblesses et nos renoncements ? La mise en scène est serrée, efficace, servie par un carré d'acteurs épatants. Mads Mikkelsen est impressionnant de force contenue, de folie affleurante, de mâle beauté. Un film un peu décalé, festif, émouvant à l'extrême, sur l'amitié, le désespoir et l'alcool. Chacun y retrouve de soi-même, car la vie ne fait guère cadeau et ne repasse pas les plats. A voir sans faute.
Quelques grammes de finesse. Je n’avais pas touché au cinéma de Vinterberg depuis Festen. Et j’ai probablement eu tort. Quatre potes et collègues profs s’ennuient. Leur job les gonfle. Leur vie familiale part en cacahuète. Ils se sont enfermés dans une routine dont ils n’osent plus sortir. L’un deux a l’idée de tester une théorie selon laquelle, il manque à l’homme 0,5 grammes d’alcool. Histoire d’être au top et de se donner de nouvelles perspectives, ils vont tenter de rester tout le temps ivres. Le concept est fort, c’est le moins qu’on puisse dire. Mais derrière ce concept accrocheur, c’est surtout le portrait de quatre types qui veulent retrouver la fraîcheur des jeunes qu’ils ont devant eux. Le ton est bien sûr provoc’ tant cela ressemble à un éloge de l’ébriété. Et si on jubile de vivre cette idée drôle et idiote par procuration, on sait que ce remède ne résout rien. Ou presque rien. Car si l’alcool désinhibe, il permet surtout à nos gugusse de prendre conscience de ce qu’ils ont au fond d’eux. De se souvenir à quoi ils sont attachés. De revivre l’euphorie de la découverte. L’intrigue avance dans une tension contenue mais chargée d’inéluctable. Et par chance les quatre acteurs s’en sortent à merveille et en particulier le toujours charismatique Mads Mikkelsen. Par son regard froid et fatigué et par ses traits qui sont ceux du mec qui a déjà beaucoup vécu il parvient en de toutes petites mimiques à montrer l’intérieur ravagé de son personnage. Oui, c’est dire comme on aimerait le voir dans un autre registre. A l’image, c’est parfaitement éclairé et la caméra à l’épaule de Vinterberg sait capter l’instant sans se montrer trop présente. On aime donc cette ambiance de fin d’année, de fin de vie, de fin du monde, de début d’aventure propre au rivage danois. Et en toile de fond, la jeunesse insouciante (et complètement torchée) se prépare à la vie de ses aînés. Belle surprise donc, du genre qui reviendra hanter les remises en question.
L'alcool, un sujet qui nous touche tous, directement ou indirectement et sur lequel décide de se pencher le cinéaste Thomas Vinterberg à travers l'histoire de 4 collègues et amis reprenant de façon déformée la thèse d'un psychiatre sur un prétendu déficit en alcool de l'être humain pour se lancer dans une expérience consistant à combler ce prétendu déficit puis plus généralement à observer les effets de l'alcool sur leur vie. Là où le film réussi un véritable tour de force c'est de réussir à être passionnant tout en étant on ne peut plus réaliste. En effet, Drunk n'est pas une ode à l'alcool, glorifiant ses effets dans un monde qui ne serait plus que joie et fête permanente. Mais à l'inverse, Drunk n'est pas non plus une sorte de clip de prévention amélioré, un plaidoyer larmoyant sur les effets dévastateurs de l'alcool. Non, à travers la vie de ces 4 hommes et de leur expérience farfelue, Drunk nous montre l'alcool pour ce qu'il est, un désinhibant, un catalyseur, un révélateur du pire comme du meilleur. Un produit qui n'a certes rien d'anodin mais qu'il est tout aussi absurde de glorifier que de diaboliser. A voir sans modération.
Un sujet délicat on se dit mais l'histoire est intéressante, pleine de rebondissements et sans tabou (boire une certaine quantité d'alcool pour être plus performant). Les personnages, 4 professeurs, sont attachants. On apprend à connaitre leurs fragilités (souvent matrimoniales) et on comprend assez rapidement qu'un des leurs ne s'en sortira pas. il y a aussi les élèves, intrigués par le changement d'attitude des professeurs. La fin est plutôt joyeuse, un hymne aux plaisirs de la vie.
histoire simple d'un mec qui perd le goût de la vie. ce sont même 4 collègues qui se sentent barbant. L'alcool un jour les réanime. C'est l'ivresse qui est à la fois célébrée et dangereuse. Finalement, le scénario est simple, quelques fois drôle, quelque fois triste. Le charisme de Mads est puissant. Et cette scène finale... Elle emporte la foule, elle nous invite à faire la fête, on ne comprend plus pourquoi l'écran nous sépare, la musique nous fait chauffer le siège. Les rassemblements vous manquent ? Cette scène est jubilatoire et arrive à point comme le sommet atteint par des randonneurs chevronnés. Perfection dans les émotions, musique d'une qualité incroyable. Oui, le cinéma et les fêtes nous ont manqués.
Quatre quadra, tous professeurs dans le même lycée et tous à bout de souffle décident de suivre les préceptes d'un psychologue suédois qui théorise que la vie devient acceptable à partir d'une certaine dose permanente d'alcool dans le sang. Très bon film illustrant une certaine mélancolie scandinave et traversé par la pensée de Kierkegaard qui permet aux hommes d'avoir des failles, d'être imparfaits quitte ici à dépasser les limites. Même si ce film n'a pas l'impact d'un "Festen" je suis content de retrouver un Thomas Vinterberg en forme servi par un Mads Mikkelsen lumineux.
sublime , film qui devrait avoir l'approbation du ministère de la santé. L'alcool et ses ravages. 4 copains , 4 profs étudie l'alcoologie , ce qui est un jeu va devenir une addiction avec tous les dégâts jusqu'au...drame.
Si vous avez aimé Festen ou La chasse vous ne serez pas déçus. Sur une idée originale, Thomas Vinterberg sait fouiller l’âme de ses personnages avec une violence bienveillante, incarnée magistralement par Mads Mikkelsen - au prénom quelque peu prédestiné - dont le visage ténébreux exprime toutes les hésitations qui aiguillent ses choix. Cocktail doux-amer et cru éclatant, ce film n’assène pas de morale ou d’analyse sociologique mais simplement beaucoup d’humanité.
En jouant avec le feu, il arrive qu'on se brûle les ailes du désir. Les addictions s'imposent contre la raison qui tente de louvoyer entre les excès et les vomissures. Ce film donne à penser à la façon dont on essaye de se dégager du quotidien routinier, par certains moyens qui ne laisse plus de place à la raison. domi
Je ne sais pas ou ne sais plus si c’est mon premier film danois mais si ça l’est, je pense que je commence plutôt bien mon éventuelle exploration cinématographique de cette contrée. Premier élément qui permet (pas toujours) de qualifier un film de bon voire très bon, l’affiche. Je trouve celle de Drunk magnifiquement réalisée. Ciel bleu, titre sobre (sans mauvais jeu de mots), une foule hilare bouteilles à la main et le grand Mikkelsen qui se lance une rasade directement au goulot de ce qui semble être du champagne. Cerise sur le gâteau, l’estampille cannoise trône au-dessus de tout. Passons au vif du sujet. Ces quatre gaillards sont clairement mal dans leur peau pour en arriver à se dire que, même si une théorie le propose, il est bon d’avoir en permanence au moins 0,5 gramme d’alcool par litre de sang. Après tout pourquoi pas, si ça peut aider. Quand on voit comment leur vie est morne. D’un point de professionnel, je comprends qu’ils se motivent de cette façon. Là où je ne rejoins pas cette théorie, c’est pour la partie privée mais ça n’est que mon avis et je sors d’une simple analyse de film. Quoiqu’il en soit, la descente de liqueurs, vodka et autres spiritueux sous couvert d’une analyse scientifique commence et malgré mes réticences à l’idée de départ, je dois reconnaître que les voir enfin vivre pleinement tout ce qu’ils font, donne envie. Bien sûr, la descente aux enfers est aussi montrée pour bien signifier que ça n’est pas la solution permanente. Derrière un jeu majestueux de Madds Mikkelsen (qui ici doit être le meilleur prof du Danemark), ses comparses ne sont pas en reste et à eux quatre, ils nous livrent un récital tout en justesse autant dans l’excès que dans l’introversion. Que dire aussi de cette scène de fermeture qui à mon avis restera dans la mémoire de tous ceux qui auront vu ce film. Quasiment deux heures en danois, à regarder les autres boire et surtout vivre, j’en ressors avec une soif presque incompréhensible. Voilà ce que j’appelle un bon, non un très bon film. J’ai vécu avec eux deux heures et ressenti ce qu’ils ressentaient. Je continuerai à considérer Mikkelsen comme un acteur majeur de son art et je pense qu’il faut continuer à s’enivrer de cinéma. Skål !
Une pépite ! La cerise sur le mojito ! Une très belle surprise, le scénario est bien organisé, on suit avec entrain cette bande d'ami ! C'est drôle, touchant et rythmé ! Drunk est à voir sans modération...
Enivrez vous de cette tragi-comédie. Les excellentes prestations mettent en lumière la dualité de l'alcool à travers 4 complices rassemblés pour diverses expériences. Drôle et dérangeant, le film rassemble et donne envie de vivre ... à fond avec ou sans modération
Je suis allé voir à reculons ce film, uniquement mû par les critiques positives et, en effet, c'est une réussite sur un sujet, l'alcoolisme, à priori peu attirant. C'est une histoire d'amitiés de quatre hommes, instruits, éduqués, qui vivent chacun une crise personnelle et décident d'ingurgiter, chaque jour, une dose d'alcool, pour retrouver la forme. Contrairement à l'image de l'alcoolisme de l'abandon de soi que nous avons, ces quatre-là s'alcoolisent de façon calculée et quasi esthète. Ce voyage connaît des difficultés, des drames et des bonheurs ; magistralement interprété avec des dialogues ciselés et une excellente musique, c'est un régal et la scène finale un moment d'émotion qu'on n'oublie pas.
Avec Druk, Thomas Vinterberg porte à l’écran de façon fort pertinente la pensée philosophique de Søren Kierkegaard et déplace la malédiction depuis l’ancrage familial strict vers une bande d’amis par ailleurs membres d’un corps plus vaste : l’École. Aussi le réalisateur adapte-t-il pour mieux déporter, déplace-t-il un mal essentiellement individuel pour mieux le greffer à l’échec d’un collectif au sein duquel s’opèrent des enjeux politiques. Il s’agit désormais, comme le dit l’un des personnages principaux, de « s’accepter comme sujet faillible », sujet à entendre à la fois dans son sens philosophique – comme unité pensante – et dans son sens d’assujetti à une puissance souveraine, en l’occurrence le royaume du Danemark. Notre quatuor mobilise cette polysémie en ce qu’ils sont professeurs et perçoivent l’ivresse comme une marche progressive vers la liberté, comme une expérience de dérèglement soigneusement réglée avec ses principes, ses chapitres, ses phases d’observations, ainsi que des individus malheureux dans un monde terne qui fait d’eux des pièces d’un rouage qui les dépasse et qui les broie. L’alcool raccorde l’homme au possible avec lequel il gouverne son existence, sans quoi elle serait aussi vaine que lui ; néanmoins, ce possible heurté à ses conséquences, tantôt anticipées tantôt subies, le place dans une situation déstabilisante : l’individu se trouve confronté à un vertige, celui de devoir donner du sens à ses actions puisqu’aucune instance supérieure ne leur en donne. Druk est donc une œuvre boiteuse dans laquelle deux tensions entrent en contact : d’une part la retenue maladive, traduite par une caméra posée qui soigne son cadre, d’autre part le dérèglement de tous les sens, la caméra se mettant alors à virevolter jusqu’à nous donner le tournis. Ainsi, plus le film avance et plus il semble rattrapé par les enjeux moraux de ses protagonistes, leur mauvaise conscience doublée d’une perte de contrôle dommageable – s’effondrer dans la salle des professeurs, exploser des verres dans la cuisine, uriner dans le lit familial – les torturant de la même manière que l’alcool les ronge. Jusqu’à la clausule qui présente Martin écartelé entre deux possibles, le portable sur les genoux, les verres remplis sur la table, avant de se jeter dans le vide précédant l’eau comme signe du choix effectué. Une réflexion intelligente sur le Danemark contemporain, incarnée par des comédiens formidables.