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Jorik V
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3,5
Publiée le 12 janvier 2021
Thomas Vinterberg est un cinéaste qui avait démarré sur les chapeaux de roues avec le chef-d’œuvre « Festen ». Un film qui devint l’une des œuvres tutélaires du Dogme 95 (règles de tournage extrêmes prônant la véracité et l’ascétisme cinématographique les plus totaux) que le cinéaste a initié avec, entre autres, le polémique Lars Von Trier. Tout cela date de plus de deux décennies et, depuis, le metteur en scène s’est assagi avec une carrière en dents de scie et peu d’œuvres mémorables. On retiendra notamment son second coup d’éclat, l’immense « La Chasse », déjà avec Mads Mikkelsen qui avait reçu le prix d’interprétation masculine au Festival de Cannes 2012 pour ce film. Il semblerait que leur association soit de bon aloi tant elle est qualitativement fructueuse. En effet, « Drunk » est une réussite presque du même acabit et Mikkelsen y montre encore une fois toute l’étendue de son talent et de sa palette de jeu. Il est tout simplement monstrueux et impeccable passant naturellement de l’homme effacé à la folie et la joie de l’ivresse avec une fluidité remarquable. Jusqu’à un bouquet final en musique où l’acteur nous scie en deux. Le Festival aurait eu lieu cette année et à la lumière des films sélectionnés, il fait peu de doutes que le comédien aurait pu rafler un second prix d’interprétation. Et ce film de se placer comme l’un des meilleurs de la sélection dans ceux qu’on a pu découvrir aux côtés de « Été 85 ». Pourtant, à la lecture du script, on peut être dubitatif devant ces quatre amis qui décident de tester une thèse fumeuse sur les effets de l’alcool. On se croirait devant le script d’une comédie américaine régressive, mais le résultat est tout autre : profond, beau et délicat.
Si le film développe quelques longueurs par-ci par-là et n’accorde pas la même importance en temps et en développement aux quatre personnages (celui de Mikkelsen est central donc c’est compréhensible qu’il soit plus présent mais ne pas mettre les autres au même niveau narratif entraîne un léger déséquilibre pas forcément justifié), ce sont de menus défauts peu préjudiciables. En revanche, on aurait aimé que le côté amoral et transgressif d’un tel sujet soit maintenu jusqu’au bout. En effet, le film développe bien les bons côtés de la biture et des moments sous effets éthyliques jusqu’à son final joyeux et dansant prônant l’hédonisme sous certaines limites. Mais, et on ne peut le lui reprocher, Vinterberg accorde aussi une dernière partie aux limites de cette expérience avec les effets néfastes (et attendus) de l’alcool. Cette dernière demi-heure plus consensuelle semblait évidente mais on aurait intimement préféré que le film soit politiquement incorrect et vraiment transgressif du début à la fin. Qu’il ne garde dans son script que les bons aspects de l’ivresse, que ce « Drunk » soit une ode à celle-ci en quelque sorte. Sans être pourtant moralisateur, le long-métrage finit donc par rentrer dans le rang, tout comme dans l’intimité et les fêlures de ces protagonistes pour y installer les retombées négatives de cette expérience. C’est finement observé et juste mais ce ne sont pas les meilleurs moments du film. Néanmoins, cela reste une élégie puissante envers la vie avec un grand V à consommer sans modération et filmée avec chic et soin par un cinéaste qui capitalise sur la lumière des belles et longues journées d’été danoises.
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Quatre professeurs de lycées quarantenaires se morfondent dans un ennui déprimant. Ils semblent avoir perdu le contact avec leurs élèves et leur famille. Ils décident donc de tester une théorie saugrenue, censée améliorer les performances du corps : boire en permanence pour garder un taux minimal d’alcool dans le sang… Il se murmure que le film devait initialement aborder de manière assez légère le thème de l’alcool dans la société danoise. Mais le décès accidentel de sa fille Ida, au début de tournage, aurait incité Thomas Vinterberg à réécrire le scénario, pour aboutir à quelque chose de plus profond et plus amer. Car contrairement à ce que peuvent laisser entendre les premières minutes, ce n’est pas de l’alcool festif dont il est question ici, mais bien de l’alcoolisme. Ou comment l’alcool, présent à tous les étages dans notre société, peut passer d’un plaisir ponctuel, à un remède récurrent, puis à un fléau. Bien évidemment, l’alcool n’est qu’un symptôme, exprimé ici à la suite de la morosité d’adulte déjà dépressifs. Un portrait peu glorieux de la société danoise, dressé avec une certaine intelligence et de la finesse. Par contre, il faut bien avouer que le film est un brin longuet. Ceci à cause d’une structure globalement prévisible, et de longueurs qui auraient gagné à être coupées. Heureusement, il est porté par des comédiens talentueux (Mads Mikkelsen et Thomas Bo Larsen en tête). Tandis que la mise en scène se la joue documentaire, avec une caméra à l’épaule et des éclairages sobres (bon, on n’est pas non plus au niveau rude du Dogme 95, co-lancé à l’époque par le même Thomas Vinterberg). Signalons également la fin, plus ambigüe qu’elle n’y parait. spoiler: Outre le fait de monter les talents de danseurs de Mads Mikkelsen (et oui, il a été danseur avant d’être acteur, et a épousé une chorégraphe !), elle livre un constat mélancolique sur les protagonistes. Sont-ils désormais capables de renouer avec la jeunesse, avec une consommation ponctuelle d’alcool, ou vont-ils suivre le chemin d’excès de leur ami disparu ?
L'alcool, à dose raisonnable, est un puissant désinhibiteur qui favorise la construction de liens sociaux. A plus haute dose, il s'avère dangereux et destructeur. Voilà le postulat peu original de Drunk, qui dans un premier temps, semble devoir se limiter à ce contenu programmatique.
Le jeu convaincant des acteurs (à l'exception de Mads Mikkelsen, un peu trop monolithique à mon goût) et la fluidité de la mise en scène permettent au film de se maintenir au-dessus de la moyenne, jusqu'à ce que le scénario décolle finalement dans la deuxième partie du film. Drunk prend alors une coloration plus sombre et beaucoup plus intéressante.
Malgré de nombreuses lourdeurs dans le scénario, qui rappelle celles de La chasse, on se laisse donc finalement prendre à ce tableau à la fois amusant et touchant des affres de la quarantaine masculine scandinave. La scène de fin emporte finalement le morceau, offrant au film une échappée bienveillante et explosive.
Définitivement sorti du dogme, Thomas Vinterberg signe en 2021 sans doute l'un de ses plus grands succès critiques et commerciaux depuis "Festen". "Drunk" met en scène une joyeuse équipe d'enseignants prêts à s’alcooliser afin d'améliorer leurs performances éducatives. Si "Drunk" est incontestablement réussi, il mérite aussi quelques bémols. Son tempo est par exemple plus discutable car "Drunk" comporte également beaucoup de temps morts. On a en effet l'impression que le film a du mal à trouver son rythme de croisière. On aurait aimé qu'il aille au bout de son délire. Que Vinterberg insiste incessamment sur le côté déjanté plutôt que de l'entrecouper de pathos. Cela n'empeche pas de rire devant de nombreuses situations ainsi que de retrouver un Mads Mikkelsen en très grande forme. Une bonne comédie, à défaut d'être un chef-d'oeuvre du genre.
Un film sympa mais sans plus à cause de ses conséquences prévisibles. C'était couru d'avance vu le résumé, mais quand même, même si l'ensemble n'est pas dramatique avant les 3/4, il n'en demeure pas moins que je regarde des films pour me divertir, me perdre dans des univers de science-fiction, fantastiques, comiques; pas pour contempler la dureté de la vie. Ca, je considère que je peux la voir dès que je sors de chez moi - et parfois chez moi. Ici, on sent un aspect comique, s'approchant du fêtard, mais on sait dès le début vers quoi l'on se dirige. C'est une comédie dramatique. Elle comme d'ailleurs de manière assez amère en décrivant la vie des personnages principaux, ce n'est pas la joie. Après intervient le côté légèrement comique, quand ils commencent à boire. Quant à la suite, je vous laisse la découvrir par vous-même.
Le mot de la fin : n'oubliez pas, si vous buvez, faites-le avec modération. Ou disons, la plupart du temps avec modération (dit le type qui boit trop au moins une fois par semaine)...
Drunk aurait pu être un très bon film. Le propos du film est intéressant avec une véritable interrogation sur les bienfaits de l'alcool qui confère au film une certaine ambiguïté bienvenue. L'étude sociologique est pertinente et rondement menée mais alors que les traits d'humour fonctionnent parfaitement, le film opère un virage mélodramatique assez artificiel dans sa dernière partie . L'excellente interprétation de Miekelsen permet de tenir le film sur la durée bien qu'il aurait gagné en limpidité délaissé d'une bonne demie heure. Le scénario manque parfois de subtilités dans le traitement de certaines situations mais il faut reconnaître à Vinterberg sa capacité à traiter de sujets épineux, ici l'alcoolisme dans les pays nordiques, sans verser dans le pathos ou le glauque. Pas un grand film, à cause de ses longueurs et de ses failles narratives, mais une œuvre traversée de moments de grâce, la scène finale est très forte, qui ne cherche pas tant à dénoncer qu'à exposer une certaine réalité.
Un film d'une certaine intelligence oscillant entre le drame et la comédie. Le scénario donne au début des fausses pistes pour au final choisir une piste originale et surprenante. Les scènes comiques sont bien exécutées. Pour une oeuvre qui finalement s'avére très critique sur l'être humain, sur la force qu'il dégage durant son existance, tout en possédant un regard nuancé et qui se révèle courageux sur l'alcool.
Je reste un peu mitigé concernant "Drunk", je n'arrive pas à voir si c'est une apologie de l'alcool ou une mise en garde contre ses ravages tant le discours est ambigu. Il est évident qu'il est présenté de façon souvent très positive pour vaincre le stress et les inhibitions, pour pouvoir donner l'image la plus performante de soi (on va jusqu'à conseiller à un jeune de boire de la vodka avant de passer un examen d'oral, et s'il le réussit c'est grâce à ça...) et l'expérience ne tourne à l'aigre que quand les protagonistes dépassent largement les limites, et c'est faire insulte à l'intelligence et au bon sens vu les effets connus de l'alcool que de partir du postulat que des professeurs n'en connaissent pas les conséquences... Sinon formellement il n'y a rien à redire, évidemment les acteurs sont excellents, mais j'ai quand même trouvé le tout assez redondant et la fin particulièrement longue.
Au-delà d’une réflexion puissante sur la consommation d’alcool, c’est une prise de position sur des hommes et des femmes (dans une moindre mesure) à la quarantaine en pleine réflexion de vie. Une page de la vie sociale danoise et plus largement européenne que le réalisateur de Festen et de La Chasse offre avec encore une fois un Mads Mikkelsen en mode animal qui éblouie l’écran.
J'ai trouvé le sujet très intéressant et très original, le film a un ton particulier et peu avoir un ton malaisant, mais dans l'ensemble j'ai trouvé que c'était un sujet qui valait la peine de faire un film.
Les binefaits et les méfaits de l'alcool façon Vinterberg n'ont rien de révolutionnaire sur le fond. Est-ce spoiler que dirte que le message du film est un epu d'alcool pour se déshinniber, oui, beaucoup d'alcool pour détruire sa vie familiale et professionnelle, non. Sur le fond, Vinterberg, pale mais fidéle disciple de Lars von trier, filme nerveusement ses personnages, caméra à la main. En ce sens, les scènes de réunions amicales songt els plus saissisantes et les plus réussies du film. Côté casting, les fidèles du cinéaste sont là et font preuve de justesse mais Madds Mikklesen est indéniablement encore une fois au dessus du lot. Son charisme est la grande force de ce film. Et lors de la scène finale, il ne nous reste plus qu'à rêver qu'un jour Mikklesen rencontre Chazellle.
Particulièrement original, ce film dresse un tableau particulièrement réaliste de l’alcool dans nos vies. Ça commence généralement bien, avec un haut pouvoir désinhibiteur, pour ensuite partir en vrille. Ce tableau est ici illustré par la vie de quatre profs de lycée, amis et partageant la théorie d’un psychiatre danois stipulant qu’il faudrait vivre en permanence avec 0,5 g d’alcool par litre de sang. Tout est décrit avec beaucoup d’humanité et les acteurs sont excellents, et l’humour est présent comme il faut. Certes spécial, mais à voir.
De Thomas Vinterberg (2021-2020). C'est déjanté même au travers d'une expérience scientifique sur l'effet de l'alcoolisation de l'être! Souvent absurde et déconcertant dans la process scientifique de la dite expérience . Mais drôle et jouissif avec des protagonistes attachants .
Le dernier film de Thomas Vinterberg a pour thème l'expérience d'un groupe d'amis qui a choisi de mettre en application la théorie d'un psychiatre norvégien qui affirmait que nous sommes à 100% de nos capacités intellectuelles avec un taux de 0,5g d'alcool dans le sang maintenu en permanence. Le réalisateur tend à montrer les bienfaits euphorisants de cette drogue sur la confiance en soi, la désinhibition qu'elle apporte mais aussi les effets très négatifs que sont la dépendance et les effets délétères pour la santé. J'ai trouvé que le message était assez ambigu, la consommation d'alcool a son lot de bons et mauvais côtés. En aucun cas moralisateur, le réalisateur s'amuse juste à retranscrire toutes la palette des émotions et ressentis produits par l'alcool, de l'euphorie du domaine festif aux drames de la dépendance. Un film intelligent que le cinéaste danois a fini dans la douleur à cause du décès de sa fille qui est survenu pendant le tournage. Enfin, "Drunk" ne serait rien sans la très belle performance d'acteur de Mads Mikkelsen
Le programme est cousu de fil blanc, et mène finalement à une conclusion d'une banalité confondante - l'alcool c'est amusant à petite dose, mais ça finit par vous détruire. Malgré tout, on passe un assez bon moment devant ce Vinterberg classique qui, sans en avoir la radicalité subversive, évoque parfois 'Les Idiots' d'un autre disciple du dogme, Lars Von Trier. C'est principalement dû à Mads Mikkelsen, qui continue de confirmer qu'il est l'un des plus brillants acteurs européens actuellement.