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Redzing
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3,5
Publiée le 30 septembre 2023
Soyez prévenus, contrairement à ce que certaines sources laissent entendre, « Il profumo della signora in nero » n’a pas grand-chose d’un giallo. Certes, c’est une production italienne horrifique, et sur les visuels font penser aux classiques du genre. Mais sur le fond et la construction, on est clairement dans un thriller psychologique à la Roman Polanski. Le film se centre sur Silvia, jeune femme consacrant son énergie à son travail dans un laboratoire. A la suite d’une conversation étrange sur la culture africaine, elle va commencer à avoir des visions de son enfance troublée. C’est le genre d’œuvre qui va perdre du monde en cours de route. Le rythme est lent, et l’intrigue n’a pas au premier abord particulièrement de sens. Enchaînant les scènes étranges et la descente aux enfers de la protagoniste. On verra par exemple régulièrement ses connaissances se réunir, ou commettre des actes bizarres : complot ou parano ? Les réponses seront peu ou prou absentes, et en frustreront plus d’un ! Néanmoins, le film a plus d’un atout en main. D’abord, Mimsy Farmer porte très bien l’ensemble, tout le long-métrage étant focalisé sur elle. Elle incarne la fragilité, la vulnérabilité d’une femme submergée d’hallucinations, mais aussi les tourments d’un passé difficile. Puis Francesco Barilli fait preuve d’un véritable sens esthétique. Jouant avec des couleurs vives, dont le vert, mais surtout le bleu et le jaune qui reviendront régulièrement. Et proposant quelques compositions travaillées, ainsi que des séquences malaisantes réussies. Enfin, le scénario et la mise en scène livrent quelques clés de compréhension. A défaut d’expliquer pleinement le film (était-ce l’ambition du réalisateur ?), elles donnent des éléments qui poussent à la réflexion. L’introspection sur une enfance compliquée. Les multiples références à Alice au Pays des Merveilles (tunnel, jeux de miroirs, thé…). Ce jusqu’à un final aussi inattendu que violent, imposant une noirceur certaine qui jusque-là était latente. Je signalerai aussi la jolie BO mélancolique de Nicolas Piovani, qui complète bien l’œuvre. En résumé, un curieux film d’horreur italien, à découvrir !
Avec un titre pareil, on s'attend à ce qu'il s'agisse d'une adaptation du roman du même nom, de Gaston Leroux (de la série des "Rouletabille"), déjà adapté au cinéma à l'époque et qui le sera encore (par Podalydès)... Mais non, en fait, rien à voir, juste une manière de rendre hommage à Leroux de la part du réalisateur, Francesco Barilli. On peut trouver le procédé limite, j'avoue avoir été déçu en lisant le résumé du film et de constater que le film n'adaptait pas le roman. Mais déçu sans l'être, car au fond de moi, je me demandais comment le roman de Leroux pouvait être transformé en giallo, car c'est un giallo que ce film, interprété par Mimsy Farmer et doté de quelques scènes assez marquantes et d'une atmosphère bien particulière. Un bon petit film peu connu, pas le sommet du genre, mais il y à eu, également, tellement pire que ça. Un amateur devrait l'apprécier à sa juste valeur.