La nouvelle folie du studio Trigger (Kill la kill, Little Witch Academia) s'appelle Promare et est même sortie au cinéma. C'est avec un plaisir non dissimulé que l'on retrouvera leur univers coloré et dingue sur grand écran. On a le droit à une introduction très efficace qui nous place dans le métro japonais et nous montre les premiers cas de combustions humaine, ou plutôt de burnish. Dessins très simples, musiques qui collent parfaitement, mise en scène très cinématographique, le début nous attire beaucoup et surtout nous intrigue. Les burnish sont des êtres humains qui peuvent s'enflammer et déclencher des incendies. Un peu comme des mutants, ils vont se multiplier au cours des dernières années et devenir "dangereux" pour l'humanité. Il va être constitué une brigade anti-feu et une autre anti-burnish. Un groupe terroriste, les Mad Burnish brûlent la ville depuis un moment. Le contexte posé, nous allons suivre la brigade anti-feu à l'action, tout ceci une bonne dizaine d'années après les événements de l'introduction. Et c'est là que c'est le véritable début du feu d'artifice visuel commence. L'équipe va être présenté un à un à la façon d'un catcheur qui rentre sur le ring, on sait que le studio a l'habitude de ce genre de présentation tape à l’œil et même si ça peut paraître un poil classique, la style est là et fait toute la différence. Puis on entre directement dans le feu de l'action et c'est le cas de le dire. La mise en scène est ultra dynamique, les angles de caméra bougent sans arrêt sans perdre le spectateurs et sont des plus pertinents. Les couleurs pètent à l'écran de milles feux, on en prend pleins les yeux ! Des méchas font leur apparition et de plus en 3D cel shading, tout ça sans que l'animation en pâtisse. C'est ultra nerveux, stylisé au maximum et ça donne un plaisir monstrueux à regarder, on aimerait que cette séquence dure tout le film tant c'est l'extase. De plus la bande son plutôt électro accompagne merveilleusement bien l'action. Il faut le dire, jamais une animation 3D n'a atteint une telle fluidité auparavant, un bel exploit que cette première scène d'action tripante, maîtrisée et des plus stylisé. Ça met dans le bain et on est en plein kiff, il n'y a pas d'autres mots. D'ailleurs la direction artistique est complètement folle avec des dessins certes un tantinet simpliste mais des couleurs qui pètent, une 3D exemplaire et des formes plutôt triangulaires pour tout ce qui est flammes, fumée et autres effets; plutôt original ! Ça y est on est lancé dans le bain d'une bien belle manière et on adore ça mais il arrive tout de même le temps de développer un peu l'histoire et les personnages. Ainsi le film calme un peu le jeu pour poser les bases narratives. Les personnages sont pour la plupart très intéressants et plutôt travaillés, surtout les antagonistes terroristes plus complexes qu'ils n'y paraissent au début. L'histoire va nous réserver plusieurs rebondissements importants dont quelques uns d'attendus pour ceux qui connaissent l'univers de la japanimation. A ce moment là les réalisateurs ont déjà réussis leur pari d'accrocher le spectateur et vont pouvoir développer plus tranquillement l'univers de Promare et son contexte. Ce dernier n'est pas sans rappeler les X-Men avec la relation entre les hommes et les mutants. Il développe d'ailleurs très bien cette tension et donne même lieu à des moments surprenants pour un anime de ce genre. Des moments sacrements humains, voir chargés en émotions que l'on attendait pas vraiment. C'est rafraîchissant, ça fait avancer l'histoire et on se prend d'empathie pour certains personnages. Un sacré tour de force vu le début grand spectacle du film. De découvertes en découvertes on avance dans l'histoire, les questions que l'on se posent trouvent peu à peu des réponses et aucunes ne resteront sans éclaircissement même si le dénouement peu paraître un peu obscur tout de même. Ainsi le titre Promare prendra tout son sens. Le film aborde même des sujets des plus sérieux comme le rejet, la ségrégation, le massacre de population par racisme ou peur, les expérimentations humaines qui sont en plus tous assez bien traités dans l'ensemble. Un petit regret, il y a un très grand nombre de personnages et tous n'ont pas le même traitement de faveur, ainsi beaucoup ne sont pas développés suffisamment et servent plutôt de faire valoir qu'autre chose. On peut aussi reprocher au grand méchant ses motivations et sa folie déjà vu plusieurs fois. Avec toute honnêteté, pour peu qu'on aime l'animation japonaise ou pas, le film est un véritable plaisir des yeux et des oreilles. Un trip stylisé qui pète à la tronche et scotche au siège. On prend un plaisir gigantesque à mater cet ovni visuel des plus originaux !