La Plus Précieuse Des Marchandises
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284 critiques spectateurs

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Caro Cinéma
Caro Cinéma

42 abonnés 174 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 23 novembre 2024
Toujours des projets intéressants et originaux,
un premier film d'animation
pour Michel Hazanavicius pertinent.
Une atmosphère sobre et sombre...
Pas pour les trop jeunes...
RitchieGueko
RitchieGueko

17 abonnés 475 critiques Suivre son activité

4,5
Publiée le 26 novembre 2024
La Plus Précieuse des Marchandises est un film d'animation réalisé par Michel Hazanavicius sorti en 2024.
Ce conte animé est tout simplement bouleversant. Doté d'un style d'animation soigné et particulièrement adapté au sujet lourd traité dans le long métrage (la déportation), cette adaptation du livre de Jean-Claude Grumberg parvient, en peu de mots, à dire énormément. Portés par les voix de Dominique Blanc, Grégory Gadebois et Denis Podalydès, les personnages sont tous extrêmement bien écrits, avec des évolutions qui permettent au spectateur de s'identifier à eux et à leur détresse. Le tout est porté par une partition particulièrement délicate d'Alexandre Desplat qui se marie magnifiquement avec l'image. Il convient également de souligner la présence forte de Jean-Louis Trintignant dans le rôle du narrateur, même si spoiler: son monologue final est peut être en trop : tout est souligné sans trop en faire, et c'est peut être le seul moment où le réalisateur veut enfoncer une idée dans la tête du spectateur, ce qui est un peu dommage
.
Ce film d'animation est une petite merveille, un film important sur ce drame, un devoir de mémoire absolument nécessaire. Bouleversant.
Jipéhel
Jipéhel

65 abonnés 308 critiques Suivre son activité

4,5
Publiée le 25 novembre 2024
Hommage aux Justes !

Michel Hazanavicius a décidé d’adapter le conte éponyme de Jean-Claude Grumberg. Un film d’animation signé du réalisateur de The Artist, des deux pastiches d’OSS117, Coupez !, ou Le prince oublié… autant de films, autant de genres différents, c’est un énorme surprise et une très belle surprise. Il était une fois, dans un grand bois, un pauvre bûcheron et une pauvre bûcheronne. Le froid, la faim, la misère, et partout autour d´eux la guerre, leur rendaient la vie bien difficile. Un jour, pauvre bûcheronne recueille un bébé. Un bébé jeté d’un des nombreux trains qui traversent sans cesse leur bois. Protégée quoi qu’il en coûte, ce bébé, cette petite marchandise va bouleverser la vie de cette femme, de son mari et de tous ceux qui vont croiser son destin, jusqu’à l’homme qui l’a jeté du train. Leur histoire va révéler le pire comme le meilleur du cœur des hommes. 75 minutes de beauté absolue sur un sujet lourd mais sublimé par le tact et la subtilité. Une leçon de scénario et de cinéma.
Parce que son histoire personnelle est intimement liée à la Seconde Guerre Mondiale — il est issu d’une famille de Juifs d’Europe de l’Est — Michel Hazanavicius a longtemps refusé de faire un film sur la Shoah. C’est lui-même qui a réalisé tous les dessins, dans une superbe esthétique quasi japonisante. Le film part du conte, mais peu à peu, la réalité s’immisce à travers les yeux même des personnages. Cette histoire peut d’ailleurs être vue par les enfants comme par les adultes, chacun ayant son propre niveau de lecture. Jamais, par exemple, les mots Shoah, nazis ou juifs ne sont prononcés. Michel Hazanavicius n’a pas voulu se focaliser sur la mort ou la guerre, mais a souhaité davantage rendre hommage aux Justes. Cette pépite est un film sur la vie. Sublime !
Le régal est parfait quand on sait que ce sont les voix de Jean-Louis Trintignant, - décédé en juin 2022, qui fait ici sa dernière apparition vocale - Dominique Blanc, Grégory Gadebois et Denis Podalydès qui soutiennent les images. Sans oublier la superbe musique d’Alexandre Desplats qui sublime l’ensemble. Pas de déni, pas de voyeurisme, ce bijou lutte à sa manière contre l’effacement de notre mémoire collective. Etonnamment oublié par le jury de Cannes, voilà un moment bouleversant de cinéma à ne manquer sous aucun prétexte.
Nathbar
Nathbar

33 abonnés 36 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 7 décembre 2024
C'est le film d'animation à ne pas louper. Le réalisateur a su habilement nous raconter une histoire avec un graphisme sobre et des personnages émouvants ..."on aurait tant aimé que cela ne se soit pas réellement passé" c'est la conclusion qu'on en tire avec quelques larmes en sortant de la séance ! une note positive malgré tout : "l'amour c'est ce qui existe de plus précieux"
Mario D.
Mario D.

27 abonnés 11 critiques Suivre son activité

5,0
Publiée le 24 novembre 2024
Il s'agit d'une oeuvre magnifique. Le texte aussi bien celui du narrateur, extraordinaire Jean-Louis Trintignat, que celui des personnages et d'une grande profondeur. Contrairement à ce u'on peut lire par ci par là le dessin est très fort et il évolue avec la progression de l'histoire et des personnages. la musique est un acteur de plus. L'émotion traverse tout le film. Un film nécessaire qu'on a plaisir à voir cra on se sent impliqué, émus, bouleversés...
Gonzague Steenkiste
Gonzague Steenkiste

15 abonnés 22 critiques Suivre son activité

5,0
Publiée le 29 novembre 2024
Il ne faut pas aller voir ce film comme le dernier des Walt Disney pour les fêtes, vous risqueriez d'être déçus, comme l'ont été mes voisins qui, visiblement ne savaient pas de quoi il s'agissait.
Un conte, bien sûr, puisque le film commence par "Il était une fois une pauvre bûcheronne".
mais un conte, est-ce quelque chose de mièvre? Si vous lisez ou relisez les contes de Perrault par exemple, mais surtout ceux des frères Grimm, vous risquez d'être surpris. Au delà du réel, ils expriment souvent ce qui ne va pas dans le monde. Ils expriment toute son absurdité. Le roman de Jean Claude Grumberg dont est tiré le film d'animation raconte les premières années d'un bébé jeté d'un train partant pour Auschwitz et de ceux qui l'on élevé et que l'on appelle maintenant des "justes".
Etonnant qu'un film puisse encore nous apprendre quelque chose sur la shoah. C'est pourtant le cas ici. Sans doute parce qu'il nous touche autrement que par les documentaires qu'on a pu voir, mais sans doute aussi simplement parce qu'il nous parle d'humanité, simplement.
Tout est magnifique: les images, les voix, les mouvements du récit.
Le réalisateur Michel Hazanavicius (the Artist, OSS 117, Coupez...) se renouvelle sans cesse.
Sans cesse il fait briller tout ce qu'il touche et là on se demande comment il pourra encore et toujours nous subjuguer tant son art est au sommet.
Je pense à Charlie Chaplin tout à coup, il a le même génie, la même humanité, le même don de création, la même capacité à se réinventer, et bien sûr le même humour.
Une semaine après avoir vu le film, sa présence est toujours là. Un grand film donc
Nath Visuals
Nath Visuals

63 abonnés 193 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 21 novembre 2024
"Je m'étais toujours dit que je ne ferais jamais un film sur la shoah". Ces mots de Michel Hazanavicius montre bien à quel point le roman d'où est tiré le film l'a marqué. De plus il a choisi de le réaliser en film d'animation. Tout d'abord tourné vers les premiers Disney avec "Dumbo" ou "Blanche neige et les 7 nains", le réalisateur s'est rendu compte que les dessins étaient "trop rond et enfantin". Il est alors par la suite tombé sur des estampes japonaises qui lui a donné le style graphique du film, complétés par les illustrations de Henri Rivière, un français. Un style plutôt desaturé que j'ai trouvé très réussi et vraiment en accord avec le propos.
Avec ce film d'animation, Michel Hazanavicius parvient à être sélectionné en compétition au festival de Cannes, ce qui relève presque du miracle. Pas dans le sens où le film n'est pas bon mais plutôt dans le sens où les films d'animation sélectionné en compétition à Cannes se comptent sur les doigts d'une main. Surtout que parmis ceux qui ont été sélectionnés on a des films d'animation tellement en dessous d'autres qui auraient mérité d'y être. Shrek par exemple a été sélectionné en 2001 mais il y a tellement de chef d'œuvre du cinéma d'animation qui aurait tellement plus mérité que DreamWorks.

"La plus précieuse des marchandises" met donc en scène une Pologne plus que jamais antisémite où une jeune bûcheronne va recueillir un enfant tombé jeté par ses parents d'un train. Tout tourne autour du fait que cet enfant est évidemment un enfant juif. Et ce qui est intéressant sont les réactions tout d'abord de son mari mais aussi de son entourage.
spoiler: Spoiler : Maintenant j'ai eu quelques incompréhensions dans l'histoire notamment le fait qu'à un moment du film, des bûcherons attablés avec le père, disent qu'enfin, la guerre est fini. Cela porte à confusion, car à ce moment là, on a pas encore les plans des déportés juifs dans les trains. On se dit donc que oui ça y est c'est la fin de la guerre. Sauf que plus tard, nous avons des plans dans les trains et les camps de concentration. Je me suis donc dit que nous avions un film monté sur deux axes avec deux temporalité différentes, sauf que les deux vont se rejoindre et il s'avère que non, tout est dans une seul temporalité. Peut être que j'ai un manque de connaissances historiques de l'histoire de la seconde guerre mondiale en Pologne, peut être que la guerre était vu comme terminé une fois que le pays a été envahi mais c'est quand même très bizarre.


La question d'un film sur la Shoah est toujours délicat, car cela fait parti des sujets qui vont forcément toucher le public et comment mal noter un film sur cela ? Cela peut être aussi vu comme une manière de faire du cinéma "facilement". Peut être que Hazanavicius a prononcé cette phrase en ayant aussi un peu cela en tête.
Claude Lanzmann lui a par exemple vraiment choisi de ne rien montrer dans son documentaire "Shoah" de 9h mais de se concentrer uniquement sur les témoignages et des images actuelles qui nous laisse imaginer l'horreur à travers les témoignages.
Mais dans ce film on montre quand même l'horreur des camps. spoiler: Spoiler : Par contre on a à un moment une superbe idée, où le père de cette petite fille est en train d'entrer dans le camp poussé par les nazis, et subissant l'horreur mais en ayant rien autour de lui, avec l'obscurité qui l'entoure et nous laissant imaginer ce qu'il subit. C'est quelque chose que j'ai trouvé vraiment bien vu et je pense qu'il aurait pu être plus long.


Au niveau des musiques, c'est assez original et ça colle vraiment bien que ce sois avec l'histoire et le style du film, on a des musiques vraiment glaçante en fonction de l'action ou mignonne pour le début avec l'enfant.
Pour conclure, j'ai bien aimé, pour moi c'est une réussite et je me demande comment fonctionne la réalisation d'un film d'animation pour un réalisateur comme lui qui n'en a jamais fait, c'est aussi ce qu'a fait Guillermo Del Toro par exemple avec Pinocchio même si on parle de stop motion.
Ce n'est pas du tout le film le plus marquant sur la shoah que j'ai vu, mais il apporte son originalité en mettant en scène deux bûcherons polonais.
coraly
coraly

13 abonnés 93 critiques Suivre son activité

4,5
Publiée le 23 novembre 2024
Un conte douloureusement beau. Les dessins et les décors sont magnifiques. Le graphisme des personnages, quoique simple, parvient à faire passer toutes leurs émotions. Michel Hazanavicius réussi un exercice risqué en parlant de la Shoah à travers une image animée au design enfantin. Dans cette histoire en apparence classique, qui rappelle nos livres de contes d'enfance, se glissent des scènes glaçantes particulièrement évocatrices, comme ces trains qui vont et viennent en crachant bruyamment leur fumée, les scènes dans le camp, sans oublier les insultes crues des bûcherons. Et au milieu de ces horreurs, de la guerre, du froid, de la faim, une petite marchandise réveille l'humanité des personnages. Fortement recommandé !
Pierre Phdb
Pierre Phdb

14 abonnés 233 critiques Suivre son activité

2,5
Publiée le 9 janvier 2025
Cinq étoiles sur l'intention. Nettement moins sur sa réalisation.

Toujours compliqué de critiquer un film quand on est plein d'empathie pour le fond. Mais au cinéma ce qui importe est le résultat, la forme. Et là ca fonctionne au début le temps d'appréhender le style et cela devient vite vide.

Un film qu'il est de bon ton d'apprécier mais qui d'un point de vu cinématographique ne mérite pas de telles éloges.

Très moyen.
Aimerico
Aimerico

21 abonnés 104 critiques Suivre son activité

0,5
Publiée le 12 décembre 2024
Cela me fait de la peine de mettre une note pareille sur un tel sujet et à un tel réalisateur. Mais long et ennuyeux, voire lourdingue. Les sans-coeurs etc
Romain G.
Romain G.

7 abonnés 106 critiques Suivre son activité

5,0
Publiée le 21 novembre 2024
Un excellent film de Michel Hazanavicius, qui restera, je pense ancré dans les mémoires, dans le même style que la liste de Schindler réalisée par Steven Spielberg.
Un film à la fois touchant et poétique, ou l’animation est juste splendide (on est pas à la hauteur du film Flow).
Le film nous conduit d’un rebondissement en rebondissement,, en épargnant, absolument pas son spectateur, en ce qui concerne les séquences dramatiques, qui sont à la fois visuelle, tout en étant dans la suggestion, mais qui petit à petit nous Moé face à une réalité.
Un Chef-d’œuvre avoir absolument.
Zabella
Zabella

2 abonnés 65 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 27 novembre 2024
Au cœur de la tragédie, le film insuffle un peu d’espoir et de poésie. Les décors sont sublimes et les visages des personnages qui apparaissent au premier abord un peu grossièrement dessinés sont finalement poignants dans leur aspect réaliste.le seul bémol est la fluidité un peu faible de l’animation.
Audrey L
Audrey L

664 abonnés 2 648 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 27 janvier 2025
On avait déjà mouillé de larmes les pages du (très court) roman éponyme, dont les 100 petites pages cherchent (et trouvent) l'humanité, l'amour désintéressé, la préciosité de la vie, dans les plus atroces moments de l'Histoire (alors évidemment : on pleure, que voulez-vous). On a de nouveau (beaucoup) trempé nos joues devant l'adaptation de Michel Hazanavicius, qui évite le piège du copier-coller (impossible) du livre, en donnant à voir de façon frontale, distordues, sans filtre, les fameuses images mortifères des camps (qui étaient absentes du conte, il fallait avoir le recul historique pour combler les non-dits) qui frappent, font mal, impressionnent. On pense à ce train dont la fumée est agressive, dont le museau a le reflet d'une tête de mort, on pense à ces visages à la Edvard Munch qui hurlent toute l'horreur des camps, à ces milles images qui pourraient sortir de Nuit et Brouillard, qui nous anéantissent le cœur, le tout sur une musique d'Alexandre Desplat qui nous achève de beauté tragique (une de ses meilleures compositions). Mais dans toute cette vision cauchemardesque (si seulement ça n'avait pu rester qu'un mauvais rêve...), la bonté perce, l'amour d'une mère improvisée, d'un ronchon de bûcheron, d'un ermite inconnu, d'un père enfermé qui tient le coup dans l'espoir mince de revoir sa fille, toute cette palette de sentiments humains foudroient le nihilisme de ceux qui voudraient croire à la haine et à l'extermination. Dans cette adaptation encore, Michel Hazanavicius n'oublie pas de donner beaucoup de cœur à ses personnages, à créer de vraies scènes légères et touchantes ( spoiler: le bûcheron et la mère qui se cachent de part et d'autre de la maison, pour ne pas s'avouer que ce vieux ronchon l'aime bien, finalement, cette petite...
C'est simple, drôle, efficace). Au doublage, on se régale avec Dominique Blanc, Grégory Gadebois, et quelques phrases (au début et à la fin) du regretté Jean-Louis Trintignant. A l'animation, on retrouve une certaine fluidité, un soin des décors et des personnages qui flattent l’œil sans nous détourner de l'histoire. Et évidemment, on avait beau connaître la fin, on a replongé dans notre mouchoir, la scène étant difficile émotionnellement (
spoiler: cette petite fille qui rejette son père car il a une "gueule à faire peur" en ressortant des camps...
Craquements de paquets de mouchoirs dans la salle, reniflements, déglutitions : on nous tient). S'il garde la trame générale du livre (cette dame un peu naïve qui trouve un bébé dans la neige, et ne comprend pas quel danger il représente pour elle et son mari, aux portes des camps d'extermination...), le film de Michel Hazanavicius prend le parti de regarder plutôt vers le réalisme (les images explicites) que vers le "conte à compléter" (ce qui ne pouvait pas marcher à l'écran), tout en y faisant référence au travers de son animation très inspirée, de ses doublages aux petits oignons, de sa musique bouleversante, au service d'une histoire qui n'a pas fini de faire fondre notre cœur comme neige au soleil.
cinono1
cinono1

317 abonnés 2 076 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 24 novembre 2024
"les sans-coeurs ont un cœur "Il est beaucoup question de cœur dans le film de Michel Hazanavicius. Celui qu'on ouvre ou celui qui se ferme. Une histoire ou le bien se réveille au milieu de l'horreur de la guerre. Un enfant qui va briser des murs de haine. Le récit est poignant, prenant offrant bienveillance tout en posant des questions sur le monde des hommes et leurs préjugés. Le trait du dessin est posé, beau et simple renvoyant à l'universalité d'une histoire magistralement raconté. Un dernier mot sur les voix magnifiques, de Dominique Blanc à Gregory Gadebois, et celle si identifiable de Jean Louis Trintignant dans son dernier rôle.
Jmartine
Jmartine

175 abonnés 682 critiques Suivre son activité

4,5
Publiée le 5 janvier 2025
« La Plus précieuse des marchandises » est le premier film d'animation du réalisateur Michel Hazanavicius. Il fut projeté en compétition au dernier Festival de Cannes. L'auteur de « The Artist » et d’« OSS 117 » laisse un temps la comédie et la légèreté en s'emparant du roman de Jean-Claude Grumberg pour raconter une histoire dans la grande histoire, sous forme d’un conte... Il était une fois un bébé jeté d’un train en partance pour les camps qu’un couple de misérables bûcherons recueillit et éleva en pleine forêt polonaise, malgré les menaces alentour, tandis que sa famille échoua dans l’enfer d’Auschwitz... Il va pourtant être sauvé grâce à la générosité de cette femme, de son mari, et d'un soldat à la "gueule cassée". Comme dans tous les contes, il y a des méchants et des gentils, des trahisons et du dévouement, des drames et de l'espoir...
Se déroulant lors d'une des pires périodes de l'humanité, c’est un plaidoyer contre l’antisémitisme et toute forme d’ostracisme génocidaire sans jamais y prononcer les mots « juif » et « Shoah ». Tout juste le nourrisson en question est désigné au début par le vieux bucheron comme un "sans-cœur", parce qu'issu de "la race maudite" (terme utilisé par les nazis pour qualifier les juifs). Oui, mais les sans-cœur ont un cœur, le vieux bucheron le ressentira, la bûcheronne et le bûcheron sont des Justes et ce film intemporel, narré par la voix enveloppante d’un Jean-Louis Trintignant à l’hiver de sa vie, est bouleversant de grâce et de pudeur.
Raconter l’Holocauste aux (grands) enfants par le biais d’un film d’animation, déjà, il fallait oser. Il le fait à rebours de toute modernité, dans une esthétique où la noblesse de la nature contraste avec l’épure biblique des faciès...des visages semblent qui sont dessinés au fusain ou sculptés dans l’écorce d’un arbre...Le récit graphique traverse les saisons et les décors et s'inspire de la peinture de Gustave Courbet ou des esquisses japonaises. Au paroxysme de l'horreur, on y décèle même une référence au « Cri », la célèbre toile d'Edvard Munch. Le trait, plutôt épais au début, s'affine au fur et à mesure de la progression de l'histoire. L'animation s'épure et laisse place à de sobres illustrations, notamment pour figurer les camps de concentration. Si les dialogues sont rares, la musique d'Alexandre Desplat peut sembler prendre trop de place dans la narration et appuie, parfois inutilement, la dramaturgie. Mais « La Plus précieuse des marchandises » demeure un film important et beau.
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