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Nath N.
6 abonnés
28 critiques
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5,0
Publiée le 9 août 2020
Magnifique, tout simplement. Benjamin Voisin et Valeria Bruni Tedeschi excellent tout particulièrement dans leur rôle. Une ode à la vie, à l’amour, à la jeunesse, à la séduction, à la liberté, à l’explosion des sens et des sentiments . Un parcours initiatique flamboyant , une confrontation explosive à la passion, la perte, la complexité de démêler et d’exprimer ses émotions. Beaucoup de suspens aussi au fil de cette histoire fulgurante qui nous captive de bout en bout. Toutes les musiques accompagnent merveilleusement le film, et forment un bel hommage à l’époque . Les dialogues sont intelligents , bouleversants, et nous posent souvent question : ‘’ Tu crois qu’on invente les gens qu’on aime?’’ Il y a dans cette histoire quelque chose qui tient du génie de Scott Fitzgerald et de LP Hartley dans Gatsby le Magnifique et Le Messager, tant dans l’atmosphère douceâtre et intense qui nous exalte et nous inquiète tout à la fois, que dans la nature des deux personnages principaux, figures de la littérature romantique par excellence, chacun à leur façon.
Une intrigue simple mais surprenante sur laquelle ont peut baser un film. Des bons acteurs. Une b.O a complimenter. Une originalité dans la manière de raconter l'histoire. Cela dit, le film manque de dynamisme et la simplicité peut parfois déranger. Quelque clichés sont également présents.
Il est facile de se moquer de François Ozon : celui-ci a des marottes, tourne toujours un peu autour du même sujet, une forme de préciosité dans la mise en scène... Tout ceci est sans doute vrai. Cela écrit, est-on vraiment en mesure de se passer d'un tel réalisateur aujourd'hui en France ? La réponse est incontestablement non, comme le prouve cet « Été 85 » réussi à de nombreux égards. D'abord, je le trouve incroyablement abouti formellement : réussir une telle esthétique « pop » pour une histoire se déroulant il y a « seulement » 35 ans, je trouve ça formidable. Photographie magnifique, couleurs délicates, décors normands exploités idéalement : c'est de la très, très belle ouvrage, donnant presque l'impression d'un voyage dans le passé d'une époque pourtant vraiment pas si lointaine. L'histoire, ensuite : si l'ami François se perd un peu gratuitement sur la fin dans des histoires de travestissement dispensables, le reste est de grande qualité, que ce soit dans sa manière de commencer par le dénouement, a première vue contre-productive avant de comprendre tout le sens de cette démarche et de découvrir à quel point le récit se révélera nettement plus étonnant que prévu. Les scènes comme les différentes situations sont bien écrites, avec juste ce qu'il faut pour que les dialogues sonnent juste, légèrement surannés, ce qui ne fait qu'ajouter au charme. On pourra toujours trouver certaines seconds rôles « too much » (Valeria Bruni Tedeschi, Melvil Poupaud), mais je trouve finalement qu'ils s'intègrent bien dans cette histoire presque douce, racontée avec beaucoup d'habileté et interprétée avec une ferveur discrète par le troublant trio Félix Lefebvre - Benjamin Voisin - Philippine Velge. Ce mélange de drame amoureux mâtiné de polar est tout simplement beau, s'offrant même quelques passages magiques (ah, ce casque posé sur les oreilles du héros en pleine boîte de nuit afin de que celui-ci puisse profiter du merveilleux « Sailing » de Rod Stewart). Le « teen movie », selon Ozon, plein de nostalgie et de ferveur : le meilleur du cinéma français en cette année pour le moins troublée par la pandémie.
Comment ne pas se reconnaître dans ce film ? Les années 80 et la jeunesse des cinquantenaires actuels sont bien rendues, avec une histoire qui magnifie l'instinct de vie et l'urgence du moment, avant les années sombres (sida et crise économique). Je m'attendais à une bluette sentimentale et balnéaire, mais on entre très vite dans une résonance avec son propre vécu, jusqu'à la Suzuki en ce qui me concerne. Je me suis identifié facilement au personnage introverti d'Alex (remarquablement interprêté par Félix Lefebvre) qui vit simplement dans une famille peu causante et peu ouverte sur le monde, et qui vit sa passion pour David comme un grand bol d'oxygène, nécessaire et grisant. Comme c'est sa première histoire d'amour, oui on peut lui reprocher son idéalisation et son exclusivité envers un partenaire qui envahit d'un coup tout son champ visuel et sensuel, un partenaire qu'il croit (et qu'on croit) plus à l'aise, plus fort, plus séduisant. Mais des deux, c'est bien Alex le plus fort : il dit non, il refuse une situation qui ne lui convient pas, après des moments si intenses qu'il pressent qu'ils ne se reproduiront plus. Alors je ne pense pas, comme dit la dernière phrase, qu'il faille se fuir soi-même, mais plutôt de fuir la peur de perdre, comme l'écrit Michel Tournier : "Apprends-moi la légèreté, l'acceptation riante des dons immédiats de ce jour, sans calcul, sans gratitude, sans peur."
j ai beaucoup aimé les acteurs mais je m attendais a un film exoliquant la lutte de ces deux jeunes en vers leurs sexualité. je n ai pas trouve l histoire géniale
Touchant ce film... je pensais aller voir un film sur une amourette d'été mais c'est plus et mieux que ça. Ce film nous parle aussi du deuil et de la culpabilité face à la mort d'un proche. Bien filmé. J'ai trouvé les acteurs excellents.
Un univers agréable avec des personnages touchants et possédants des personnalités assez atypiques. Néanmoins une ambiance assez malsaine un peu trop présente eu une fin assez abrupte viennent ternir le film. Cela reste un film qui n'est pas désagréable à regarder.
Le dernier film de François Ozon est très personnel. C’est un fait et il doit y avoir beaucoup de lui et de son vécu dans cette romance gay adolescente. Souvent comparé à tort à « Call me by your name » ou aux cinémas de Dolan ou d’Honoré, cet « Eté 85 » est plutôt un teen movie à la sauce française auquel le brillant cinéaste injecte sa patte si singulière. Le mélange des genres entre comédie, romance, récit initiatique et un brin de suspense fonctionne à merveille et ne ressemble à pas grand-chose de connu. C’est la force du cinéaste de savoir se frotter à beaucoup de genres, et la plupart du temps avec brio. Et ici c’est un véritable enchantement, le genre de moment de cinéma intime et généreux que l’on voudrait garder rien que pour soi tellement il résonne en nous. La fibre mélancolique fonctionne à plein régime durant une heure et demie. Cette œuvre restera peut-être comme une œuvre mineure dans la filmographie d’Ozon mais, à l’instar de « 5x2 » ou « Jeune et jolie », peut-être l’une des plus fortes et belles.
Ozon n’a pas son pareil pour filmer ce genre de rencontre entre deux personnes. Certaines séquences sont envoûtantes et hypnotiques au possible et la beauté des images doublées à une bande originale aux petits oignons nous emportent totalement. Le cadre de la petite ville du Tréport durant les années 80 est parfaitement rendu et costumes et décors sont impeccables, confirmant une direction artistique toujours maniaque et recherchée chez le réalisateur. A la fois doux comme une caresse et cruel comme un coup de griffe, le film s’apparente à un rêve empreint de nostalgie, en mémoire d’une époque révolue et disparue que l’on voudrait retrouver. Les thèmes chers au cinéaste sont bien présents de l’amour contrarié à la mort en passant par la puissance des sentiments et la notion d’identité. Très sensuel quand il filme les corps qui s’étreignent et le désir naissant, le film sait être aussi lumineux comme un coucher de soleil estival lorsqu’il s’attarde sur l’ambiance de cité balnéaire durant l’été. Mais lorsque le récit se fait plus sombre et côtoie la mort par instants, le trouble nait tout aussi magnifiquement. Comme lors de cette euphorie sépulcrale durant la magnifique scène de danse sur une tombe enrobée musicalement par le « Sailing » de Rod Stewart.
La réussite de cette parenthèse enchantée n’aurait pas été aussi évidente sans une interprétation sans faille. Ozon sait choisir ses comédiens, même débutants, et il le prouve ici une nouvelle fois. Le duo d’acteurs dont il s’en entiché est en osmose totale et s’avère époustouflant de naturel et de charme. L’inconnu Félix Lefebvre fait ses premiers pas sur grand écran de manière royale tandis que Benjamin Voisin confirme qu’il développe un sacré charisme de film en film. Un charisme qui risque de l’emmener loin. Les seconds rôles ne sont pas en reste et on retiendra les excellentes Valeria Bruni-Tedeschi et isabelle Nanty, dans des rôles de mères poules diamétralement opposées. Il y a beaucoup de vérités dites dans les dialogues et beaucoup d’entre nous se reconnaîtront dans cette histoire d’amour adolescente, peu importe leur sexualité. Les répliques sont d’une justesse incroyable et sentent le vécu dans le bon sens du terme. Et de ce diamant brut tantôt sombre tantôt lumineux se dégagent quelques scènes iconoclastes et drôles parfaitement solubles dans l’ensemble (la scène de travestissement). « Eté 85 » est un film beau et fort dont on ressort chamboulé et les yeux embués par la beauté des sentiments révélés.
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Le temps d'un été sur la côte bretonne les premiers émois amoureux d'un jeune garçon dont le bateau et le coeur ont tous deux chavirés. Ozon nous livre sa vision du "teen movie" dans une oeuvre qui pourrait presque apparaitre comme autobiographique, mais hormis la construction du récit qui nous montre d'emblée qu'il va mal se terminer rien ne m'a poussé à quitter l'état d'indifférence dans lequel cette histoire m'a plongé. Un coup d'épée dans l'eau.
La personne que l’on a en face de nous est-elle vraiment celle qu’elle est ou l’image que l'on veut lui donner ? Été 85 est une illustration de l’altérité dans toute sa froide vérité. Parce que l’autre est autre, ses perceptions nous sont toujours inaccessibles, donc on vit nécessairement les relations différemment, on comprend et on analyse les situations différemment, et un décalage se fait toujours ressentir, à un moment ou à un autre. À moins, comme David puis Alex, de plutôt vivre dans le moment, de vivre les événements comme dans une bulle, à la manière beaucoup plus libre et légère de l’atmosphère estivale, des moments suspendus, presque intemporels tant ils sont présents, éphémères mais puissants. Ce film est triste et beau, tragique et positif, il est merveilleux et touche des problématiques si personnelles qu’il me semble qu’on puisse toustes s’y retrouver, d’une manière ou d’une autre.