Un scénario "original" ?.. Dans le sillage d'une affaire politico-judiciaire à rebondissements, où un ministre est "balancé" par une épouse vindicative, un ponte du monde (complexe) du (gros) business (Patrick Bruel) connaît quelques moments difficiles
quand le "petit juge" en charge du lourd dossier d'instruction (Laurent Stocker) le met en cause côté acquisition à prix de faveur ("dessous de table" probable) de la somptueuse "Villa Caprice", propriété d'exception sur la Côte d'Azur,
vendue par une commune l'ayant reçue en legs. Un début de film qui rappelle beaucoup "l'affaire Cahuzac" (passage par Singapour, paradis fiscal, compris), derrière les déboires de "Michel Jacquin" (et le rôle de Mme - alias Eva Darlan). À l'autre bout du film,
il sera question du suicide d'un avocat,
un "Luc Germon" dans la fiction (Niels Arestrup).
Par noyade.
Comme Me Olivier Metzner (et dans les mêmes âges, et lui aussi célibataire et sans descendance) - mais en Bretagne, il est vrai (retrouvé près de
son île privée, dans le golfe du Morbihan), en 2013.
Un "ténor du barreau", dans les deux cas, familier des causes médiatisées, défenseur des puissants. Où l'on ne peut donc que constater que l'inspiration des trois scénaristes (dont le réalisateur) a trouvé matière dans la "vraie vie" (même si OM n'avait pas été conseil dans l'affaire Cahuzac).
Ceci posé (sur l'absence de fraîcheur dans l'inspiration), que dire du nouveau film de Bernard Stora, surtout connu comme scénariste pour d'autres, et qui n'avait pas réalisé pour le grand écran depuis... 20 ans ? Ce n'est pas un "film de procès" (rares séquences judiciaires, pour une trame peu soutenue en la matière). C'est plutôt une manière de portrait - celui de l'avocat, qui est assurément le personnage le plus intéressant pour les auteurs (sa carrière brillante constrastant avec sa solitude et sa fragilité psychologique - rapports compliqués avec son père, "Marcel", alias Michel Bouquet), son client cousu d'or, "Gilles Fontaine", alias PB
(qui le manipule)
, étant finalement plus lisse, plus prévisible (en tout cas pour le spectateur !). On voit bien l'ambition littéraire de BS, mais le déroulé cinématographique manque assurément de fluidité et de consistance pour en assurer la bonne traduction à l'écran.
Une petite étoile pour Arestrup - et c'est tout...