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In Ciné Veritas
94 abonnés
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3,0
Publiée le 29 juin 2016
Une visite par amant et donc autant d’histoires à raconter et de souvenirs à se remémorer. Un carnet de bal est ainsi considéré comme étant un des premiers films à sketches français. Passons très rapidement sur Marie Bell qui incarne la veuve en quête de souvenirs. Son interprétation figée est inappropriée, à tel point que, quand elle disparaît de l’écran, elle ne nous manque nullement… A sa décharge, nous devons indiquer que Julien Duvivier avait pour habitude de réserver à ses actrices des rôles guère reluisants. Un carnet de bal n’échappe pas à cette façon de faire, la gent féminine n’y détient pas les « bons » rôles. Un des intérêts du film réside dans son casting masculin composé d’acteurs vedettes des années 30. Les prestations de Raimu et Fernandel sont bonnes mais ne réservent pas de surprise car les deux acteurs sont cantonnés dans leur registre respectif. Parmi les rôles les mieux incarnés, nous retenons celui de Pierre Blanchar (médecin « spécialisé » dans une médecine interdite), celui de Harry Baur (prêtre n’ayant rien oublié de sa vie passée avant son entrée dans les ordres) et, surtout, celui de Louis Jouvet (tenancier d’un cabaret après avoir « vécu 3 ans seul sans sursis ») idéalement servi par les dialogues ciselés d’Henri Jeanson. Une variété de personnages que nous retrouvons également dans la mise en scène. Celle-ci est adaptée au profil de chaque ex prétendant : pour exemple, les cadrages en biais des scènes où apparaît Pierre Blanchar, médecin hors-cadre et à la vie bancale. Une mise en scène inventive qui a probablement contribué à l’obtention, en 1938, du prix du meilleur film étranger au festival de Venise. Une distinction qui ouvra les portes Hollywoodiennes à son réalisateur sans qu’il puisse réellement s’y adapter. Julien Duvivier, auteur libre, a rapidement rejeté le système standardisé d’Hollywood.
C'est pour moi un Duvivier décevant tant cet homme a été capable de produire des chefs d’œuvre. Je n'aime guère la succession de sketches même si elle est astucieuse, les transitions étant forcement ratées. Je n'apprécie pas Marie Bell que je trouve piètre comédienne et insuffisamment belle ou intéressante à regarder. Je déteste son personnage que je trouve égoïste, narcissique et même malfaisant au point de nous décrire des images pitoyables sur ses amoureux et leur entourage; tout cela pour se faire meilleure conscience et sur ce point ce n'est pas le final malhonnête et faussement heureux qui me donnera tord, Duvivier est décidément d'un pessimisme invétéré. Question cinéma, c'est brillant à la fois par la mise en scène, le jeux des acteurs et la variété des tons employés. C'est plusieurs vies possibles qui sont ainsi données à voir mais que de morbidité? Il y a dans ''un carnet de bal" un déséquilibre entre le fond et la forme contrairement aux autres films de Duvivier qui adapte parfaitement la forme au fond. Quand ils sont noirs tous les deux, ce qui est presque toujours le cas, il n'y a plus qu'à admirer le réalisateur, ici ce n'est pas possible. Une sorte de malaise nous envahit à la fin de drame, nous n'avons vécu que des déceptions durant 6 sketches et le septième se termine dans la salle de danse ayant perdu tous ses attraits avec un imbécile heureux comme partenaire…Tout cela imaginé sous couvert d'un un romantisme qui ne peut se discuter.
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4,0
Publiée le 30 mars 2020
Illusions, regrets et beaucoup de nostalgie dans cette oeuvre majeure de Julien Duvivier! Une jeune veuve se souvient du carnet de bal de ses 16 ans! Elle revoit les grandes fenêtres, les longs rideaux, les lustres de cristal! Elle revoit le tournoiement des crinolines! Mais que sont devenus ses premiers danseurs de sa jeunesse ? Un film très rèussi, au son de la cèlèbre « valse grise » de Jaubert, avec une distribution royale : Françoise Rosay, Louis Jouvet, Harry Baur, Raimu, Pierre Blanchar, Fernandel! Les plus grands noms de l'èpoque sont là! Finalement il ne reste rien d'eux qu'un carnet de bal! Un passè qui n'a pas tenu les promesses de l'avenir! Mais Christine en sortira grandi et ne vivra plus dans le passè avec une chaîne enfin brisèe! La vie recommence! Comme dans un film de Mario Mattoli! Comme toujours chez Duvivier, c'est remarquablement fait pour tout ce qui touche à la mise en scène avec des plans très recherchès! Un grand classique du cinèma français d'avant-guerre...
La moyenne car si certains sketchs sont excellents avec des dialogues savoureux comme ceux avec Harry Baur ou Louis Jouvet sont excellents, d'autres respirent l'ennui, notamment le premier avec Françoise Rosay, qui je trouve n'en finit plus. Quant à Marie Belle, j'ai trouvé son interprétation sans aucun relief. Donc un film par trop irrégulier.
Un très beau film en petits épisodes sur l'amour disparu, le souvenir de l'amour. La première partie est vraiment émouvante. La seconde, plus mordante. Mais l'ensemble est vraiment beau. "Je pars sur les traces de mon passé pour savoir ce que je vais pouvoir faire de mon avenir" et elle rencontre toute sorte de personnages un peu désabusés, se retrouvant de force devant le miroir de leur vie passée. C'est forcément triste mais c'est très bien fait.
Construit comme un film à sketches, « Un carnet de bal » n’offre cependant pas l’unité de ton habituel à ce genre d’exercice. Passant tour à tour du drame à la comédie en passant par la tragédie, chacun des personnages masculins ont en commun le renoncement de leurs aspirations de jeunesse. Toutes ces histoires ne se valent pas, même si les rôles ont été écrits sur mesure pour les stars de l’époque (manque juste Gabin à l’appel). Ainsi si Henri Jeanson est l’auteur des dialogues, il est aidé par Jean Sarment pour scènes de Harry Baur et Pierre Richard Willm et Bernard Zimmer pour les scènes de Françoise Rosay et P. Blanchar. Duvivier comme toujours se montre très brillant dans le drame (Françoise Rosay), jusqu’à la tragédie sordide (Blanchar), en passant par un petit chef d’œuvre d’humour noir (Jouvet). Au passage un sketch attendrissant et assez profond avec Harry Baur et un avec Raimu qui nous gratifie d’un grand numéro (c’est Raimu quoi) dans une histoire à la Pagnol, dont la fin est revisitée violement par Duvivier. Mais quelques beaux ratés malgré tout comme l’inintéressante et prévisible histoire du guide de haute montagne, filmée assez platement (si j’ose dire, vue le sujet), ou encore celle assez moyenne avec un faiblard Fernandel en coiffeur et ses tours de cartes bidons, uniquement sauvée par un flash back sur la salle de bal d’origine. Inhabituel chez Duvivier le dernier sketch avec Robert Lynen, que Duvivier avait dirigé dans le « Petit Roi » quatre ans plus tôt, ouvre la porte à une nouvelle histoire, pleine d’optimisme. Brillant (les deux premiers sketches et celui avec Raimu, voire celui de Blanchar, méritent quatre étoiles) mais inégal, le film permet de passer quelques très bons moments.
Bien sur, on n'échappe pas à un style avant-guerre qui date, mais le passage en revue des anciens prétendants de la jolie veuve avec une belle brochette d'acteurs connus ne manque pas de piment. A noter une scène tournée entièrement en caméra inclinée, lié au désordre mental du docteur. Un film à sketches plaisant et gentiment grinçant. DVD octobre 2020
Ce film est un enchantement, tout du moins l'enchainement des scketches qui sont pour la plupart pétillants (celui avec Jouvet) , ou savoureux (Raimu), voire cruels ( le toubib) ou tendres ( le moine) et c'est un film sur la vie... Le thème que sont devenus, 20 ans après, les jeunes hommes qui ont fait la cour à une jeune fille pour son premier bal alors qu'elle avait 16 ans.. désillusions pour beaucoup, résignation pour certains, transgression pour d'autres. Tout cela traité avec des dialogues savoureux et une jolie mise en scène ( je pense en particulier à la scène du toubib déclassé, malade et désepéré, entièrement tournée en caméra penchée) Les parties introductive (découverte du carnet et début des souvenirs) et conclusive ( le départ au bal avecun jeune homme de 16 ans) sont plutôt guimauves et très décevantes quandon les regarde avec nos standards 2015
"Un Carnet de bal" est souvent considéré comme le premier film à sketchs français. Je ne sais pas si cette affirmation est historiquement vraie mais en tous les cas il est indéniablement un des plus célèbres représentants du genre. Le grand Julien Duvivier, le maître d'oeuvre y réunit toute la crème de la crème de la crème du cinéma français, si on excepte Jean Gabin (avec lequel le réalisateur était fâché à l'époque !!!) et Michel Simon, et se laisse aller à son désabusement, à sa tristesse et à son pessimisme coutumiers. Le fil conducteur tient sur une femme fraîchement veuve et à l'approche de la quarantaine qui décide de savoir ce que sont devenus ses anciens cavaliers lors d'un bal quand elle avait 16 ans. En ressort, comme pour 99,99% des films à sketchs, un ensemble qui est inégal. Le premier sketch, assez psychologiquement éprouvant, avec Françoise Rosay, en mère ayant perdu la raison après le suicide de son fils à cause (bien malgré elle !!!) de la protagoniste, tient admirablement grâce à l'interprétation de la comédienne. Le second sketch vaut surtout pour l'interprétation de Louis Jouvet et pour son début où celui-ci, qui joue un ancien avocat rayé du barreau devenu chef d'une bande de gangsters, explique à ses hommes comment voler le plus "honnêtement" possible au regard de la loi pour faire le moins de taule possible si jamais la police les prend. Le reste souffre malheureusement d'une écriture un peu mince malgré de très beaux dialogues. Le troisième sketch avec le monstre sacré Harry Baur heureusement lui est pleinement réussie. Le comédien y incarne un ancien musicien coureur de jupons entré dans les ordres par désespoir d'amour, dirigeant maintenant une chorale d'enfants, joués par les Petits Chanteurs à la Croix de Bois. L'histoire est touchante par sa gravité teintée de spiritualité. Le sketch suivant avec Pierre Richard-Willm en guide de haute montagne permet une bouffée d'air frais au spectateur, mais le contenu paraît déjà-vu et donc mineur. L'avant-dernière histoire avec Pierre Blanchar en médecin avorteur tombé au plus profond de la déchéance est sordide à souhait. On peut regretter que Duvivier y abuse un trop lourdement du cadrage oblique pour traduire visuellement le psychisme détruit par l'éthylisme et la maladie du personnage. Le dernier sketch avec Fernandel, en coiffeur, est assez agréable. Le comédien y plus sobre qu'à l'accoutumé et l'histoire apporte une touche de légèreté bienvenue après une accumulation de destins désespérés. Mais le meilleur de tous est l'antépénultième sketch dominé (et le mot est faible !!!) par l'extraordinaire Raimu, qui interprète ici le maire d'une petite ville qui s'apprête à épouser sa bonne. Le comédien y est génial comme c'était son habitude. Rien que la séquence du mariage où il célèbre lui-même la cérémonie vaut son pesant d'or. Autrement, si la comédienne est indéniablement très belle et élégante, le jeu de Marie Bell en fil conducteur est un peu trop affecté pour pleinement convaincre, et la fin qui veut laisser sur une petite touche d'espoir est trop précipité. Reste que les grands et beaux morceaux de réussite du film dans sa globalité et bien évidemment le casting très prestigieux suffisent largement à en faire un incontournable du cinéma français.
Christine, jolie veuve de 35 ans, se remémore ses anciens soupirants inscrits dans son carnet de bal de jadis. Elle éprouve le besoin de les revoir un par un comme pour raviver les jeunes années. Mais le temps passé est impitoyable. Le film de Julien Duvivier, sur des dialogues parfois brillants de Jeanson, est globalement pessimiste. On ne s'en étonnera pas de la part du cinéaste. La mélancolie, le cynisme, l'échec (et jusqu'à l'embonpoint...) caractérisent des hommes qui ne sont plus ceux qu'a connus Christine (Marie Bell) et qui désillusionnent, désenchantent la jeune femme. Ce film à sketches, inégal comme souvent, n'a d'unité que dans l'amertume et dans le constat que la disgrâce a succédé à la jeunesse. Duvivier a convoqué les "monstres" du cinéma français de l'époque. Louis Jouvet, spoiler: en patron de cabaret proxénète, cynique et lucide, impose son magnétisme; Raimu, dans un rôle façonné pour lui, donne dans la truculence méridionale; tandis qu'Harry Baur, spoiler: en homme brisé et réfugié dans les ordres, trouve un emploi assez conventionnel. C'est davantage dans les numéros d'acteurs que dans ses idées ou son inventivité scénaristiques qu'on trouve en définitive le meilleur du film.
La vie est faite de bonheur,d aventure,joie mais aussi des coups durs,des barrières si c est le cas nous nous rappelons les.bons souvenirs d d'enfance. Carnet de bal résume bien cela la nostalgie d une récente veuve riche,et une grande solitude. Dans ce marasme elle découvrit par hasard un carnet lui appartenant dont elle n avait plus le souvenir,contenant tout ses prétendants présents lors de son bal. Elle se met en quête de les revoir un par un pour voir ce qu ils sont devenus,et elle n est pas au bout de ses surprises. Un très bon film de Duvivier, assez noir par moments le passé révolu n est pas forcément ce qui nous fait avancer, on peut s y brûler les ailes.
Si on excepte Baur et Jouvet, que c'est lent, malsain, putassier! Une machine à tuer la nostalgie sans doute, mais avec bien peu d'égards pour le cinéma.
Un jolie film sur la nostalgie des années qui passent, de notre jeunesse qui s'envole, et des choix qu'on a fait. C'est empreint de drame, un peu trop parfois, car spoiler: aucun de ses anciens amoureux n'a pu "survivre" au départ de la belle qui revient sur les pas de son passé pour tenter d'y trouver un semblant d'avenir. Une très belle brochette d'acteur vient éclairer ce film. A voir par les amateurs de comédie humaine, comédie dramatique plutôt. Pour les fans de Fernandel, la prestation est relativement courte, mais c'est bien le seul passage ou le film s'égaie un peu.