Après Mia et le Lion Blanc, qui raconte une histoire d’amitié entre une petite fille et un lion, sans trucages, Gilles de Maistre orchestre dans Le Loup et le lion la rencontre entre une jeune femme, un loup et un lion. C’est justement lors du tournage de Mia et le Lion Blanc, alors qu’il développait un autre film en parallèle avec des chiens — qui n’a pas abouti —, que le réalisateur a rencontré Andrew Simpson, coordinateur animalier spécialiste des loups et des chiens : « Pendant nos discussions, Andrew a manifesté le souhait de nous voir travailler avec les lions, donc il nous a rejoints en Afrique du Sud sur le tournage de Mia. Kevin Richardson, notre zoologiste, lui a fait faire un tour de son sanctuaire où s’ébattaient lions, hyènes, panthères, et c’est en voyant ces deux gars parler boulot que l’idée a jailli : et si on faisait se rencontrer les deux prédateurs mythiques du cinéma, le loup et le lion ? »
Andrew Simpson, coordinateur animalier spécialiste des loups et des chiens, a notamment travaillé sur Game of Thrones et The Revenant.
Andrew Simpson a recueilli quatre louveteaux et deux lionceaux dans sa réserve animale de Calgary, au Canada, afin d’observer leur cohabitation. « Andrew a commencé par regarder quels couples avaient la meilleure alchimie et le plus grand naturel face à l’équipe ou des caméras. Quand vous avez un animal qui est à l’aise devant les caméras, il est assez facile de le filmer », raconte Gilles de Maistre.
Le tournage du film a eu lieu à deux heures au nord-est du Québec, dans la région du lac Sacacomie, une réserve loin des regards indiscrets, qui a assuré la plus grande sécurité aux animaux. L’équipe a déniché un chalet qui avait été construit à l’origine pour un autre film, Fenêtre secrète, avec Johnny Depp.
Une partie du travail a consisté à fabriquer des décors spécialement conçus pour permettre à l’équipe de filmer à l’abri dans des cages, tandis que le loup et le lion pouvaient errer en toute liberté. Andrew Simpson et son équipe ont érigé une clôture de 2,50 mètres de haut autour des décors. De quoi assurer la sécurité des animaux, mais aussi éliminer tout risque pour des promeneurs qui auraient pu se retrouver sur le plateau de tournage par inadvertance. « Quand les animaux étaient plus jeunes, il s’agissait de les protéger eux. Mais au fur et à mesure de leur croissance, ça s’est inversé, et c’était l’équipe humaine qu’il fallait protéger. Mais surtout, c’est une question de bonté et de respect envers les animaux à quelque stade que ce soit », raconte Simpson.
De même, le réalisateur a tenu à ne jamais forcer les animaux à faire ce qu’ils ne voulaient pas : « Chaque jour, Andrew préparait tout pour les animaux, mais si quelque chose ne fonctionnait pas, on remettait à plus tard et on repensait la scène. […] Ce qu’il y avait de plus important pour nous, c’était que tout ceci soit non truqué. Leur relation devait être vraie. »
La production s’est déroulée en six blocs de tournage, de mai 2019 à juillet 2020, durant lesquels l'équipe a vu le loup et le lion grandir ensemble, depuis les tout premiers moments jusqu’à l’adolescence.
La production a dû se stopper en mars 2020 en raison de la crise sanitaire et des mesures de confinement au Québec, avant de pouvoir reprendre en juin 2020, après trois semaines de quarantaine pour toute l’équipe.
Accompagnée de Gilles de Maistre, l’actrice Molly Kunz s’est rendue au refuge d’Andrew Simpson ‘Instinct – Animals for Film’, dans l’Alberta, pour rencontrer des loups. De là, ils ont rallié Calgary où elle a marché aux côtés d’une meute de 40 loups, afin de s’assurer qu’elle était à l’aise avec les animaux.
Andrew Simpson, les dresseurs et l’ensemble de la production se sentaient une responsabilité à l’égard des animaux et se sont mis d’accord sur le fait que les relâcher dans la nature sans le moindre suivi eût été irresponsable. Après avoir étudié différentes options, il a été décidé qu’ils iraient vivre dans la réserve d’Andrew Simpson dans l’Alberta.