Désertion presque totale pour le cinéma Français, trop chichiteux, trop intello, trop nian-nian, trop bavard, ou alors, comédie de foire, de groupe, pour décervelés, bref rien qui me faisait vraiment envie de renouer avec le cinéma de l'hexagone. Et puis, voilà Bac Nord, avec de bonnes critiques, un film qui a l'air de vouloir faire du cinéma.
Un mot pourrait qualifié ce film: Formidable!
Digne d'un polar à la Don Siegel, ou William Friedkin avec son French Connection, un film percutant, qui montre Marseille, ville la plus dangereuse de France, on y voit le quotidien, des policiers, des dealers, des quartiers difficiles, on est loin de l'accent chantant, des parties de pétanques, ou du bien-être de la cité phocéenne.
C'est un uppercut, c'est nerveux, sans concession, on voit tous les travers de notre système, les injonctions, les manques de moyens, et l'emprise politique qui réagit toujours au lieu d'agir dans ces cas-là.
La scène de l'assaut de la souricière est impressionnante, on peut imaginer la peur, la tension, l'affolement, et la possibilité que tout bascule.
On se met à la place de ses policiers, il faut bien prendre partit, mais ce n'est pas manichéen pour autant, si les trafics ont pris cette ampleur, c'est par manque de courage politique. On ressent toutes ces défaillances, et tout cela à travers un groupe d'hommes, hommes de la BAC, interprété brillamment, ce film est une claque, et c'est assez formidable.