Bac Nord est un film très fort. L’action nous prend aux tripes et on ne voit absolument pas le temps passer, le rythme est intense, le jeux des acteurs irréprochable, tant coté flics que gangsters où chacun à sa place est parfaitement convaincant.
Pas besoin d’effet spéciaux, d’explosion à tout va, la tension tient dans l’immersion très réussie de ce groupe de la bac nord. On se plonge dans leur quotidien, leur rôle, et surtout leur frustration, à lutter contre un problème cent fois plus grand qu’eux, sans réels moyens, avec une pression hiérarchique et politique forte mais sans soutien quand ça tourne mal. On découvre leur vie au milieu d’une haine sans cesse grandissante.
Portée politique ou film d’action pur ? Pour une fois, on a affaire à un film qui ne s’embarrasse d’aucun pathos pour les gangsters. On ne leur cherche pas d’excuse, de sentiment de rejet de la société ou tout le florilège de bien-pensance habituel qui noie généralement ce genre d’œuvre dans le politiquement correct.
Ici, c’est assez manichéen, on suit le groupe de la bac et c’est à eux qu’on s’attache. Mais c’est par ce coté manichéen sans aucun doute qu’on aboutit au final à un très bon film d’action. Sans être pour autant grotesque ni même caricatural. A l’inverse, on est même d’ailleurs si proche du réel que tout laisse à penser que ce film sera vivement critiqué comme étant un méchant film de droite, puisqu’aujourd’hui décrire les réalités qui dérangent, c’est déjà pour certain une forme de fascisme, et ne pas prendre le parti systématique des gangsters, c’est forcément être un vilain droitard. Tout laisse donc penser un assaut de la bien-pensance contre ce film coup de poing.
Pour ma part, j’ai adoré. Scénario, réalisation, photographie, rythme, jeux d’acteur, même la BO : tout y est. Comme quoi en France aussi, quand on veut, on sait faire de bon films d’actions.
Mention spéciale à Gilles Lellouche qui est décidément un des grands de sa génération.