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    Folle Nuit Russe
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    3,0
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    Yves G.
    Yves G.

    1 498 abonnés 3 516 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 23 juillet 2019
    Ivanovo, 250km au nord-est de Moscou, une ville demi-millionnaire plus connue pour son industrie textile que pour ses curiosités touristiques. Automne 1999 : la (seconde) guerre de Tchétchénie bat son plein, Eltsine va quitter le pouvoir et céder la place à un inconnu, Vladimir Poutine.
    Andreï est mort en Tchétchénie. Denis, son frère cadet, épileptique, a été réformé. Il tente sans succès d’empêcher la mafia locale de faire main basse sur la moto d’Andreï. Anton, son frère aîné rentre ce jour-là du front. Sa fiancée Vika, qui rêve de s’expatrier en Allemagne contre l’avis de sa grand-mère, l’attend impatiemment ; mais Anton, tétanisé à l’idée d’affronter le chagrin de sa mère, la bat froid.
    Vera, la mère de Vika, a rejoint les témoins de Jéhovah. Avec Alja, une coreligionnaire, elle fait du porte-à-porte sans guère de succès. Dans un hall d’immeuble, elle secourt un alcoolique et lui offre l’hospitalité pour la nuit.

    Sortent coup sur coup deux films russes qui dressent de leur pays une image peu flatteuse. "Factory" sera sur les écrans demain et ma critique en ligne en même temps. Il a bénéficié de la chambre de résonnance du festival de Beaune et d’une bonne exposition grâce à Bac Films. "Folle nuit russe", sorti mercredi dernier, n’a en revanche fait l’objet d’aucune publicité et d’une distribution confidentielle. Il mérite pourtant le détour.

    On y croise quelques éléments représentatifs de la société russe eltsinienne, en manque de repères : un conscrit revenu du front avec la haine, une jeune femme délurée, une mère inconsolable de la mort de son fils, un alcoolique intarissable… Le scénario de ce film choral, rédigé par la réalisatrice dont c’est le long-métrage de fin d’études, n’est pas toujours très lisible. On peine à comprendre ce qui relie ces personnages et le film est si court (une heure et dix sept minutes seulement) qu’on n’a guère le temps d’assembler les pièces du puzzle.

    Mais ce sont ces imperfections mêmes qui rendent "Folle nuit russe" attachant, mélange déséquilibré de tragédie et de comédie, peinture désespérée d’une société sans boussole.

    Hélas, le film n’est pas aidé. J’ai déjà évoqué sa distribution ultra-réduite. J’aurais pu évoquer son affiche – une matriochka recouverte de sang – à l’esthétique de slasher et son titre ridicule, sans lien avec l’original, qui emprunte plus à la comédie pour ados qu’à la critique sociale
    traversay1
    traversay1

    3 645 abonnés 4 878 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 7 août 2019
    Elle a beau avoir germanisé son patronyme ((de Kruglova à Kreis), le premier long-métrage d'Anja Kreis, qui est aussi son film de fin d'études, est fondamentalement russe et pas seulement parce que la vodka, les cornichons et les saucisses y ont toute leur place. La distribution française du film a d'ailleurs accentué cette identité de façon outrancière avec son affiche de matriochka sanglante et son titre, Folle nuit russe, qui n'a qu'un lointain rapport avec l'original. Passons. Le film se situe juste à l'aube de l'an 2000, à la fin du "règne" de Elstsine alors que le conflit en Tchétchénie bat son plein. La guerre est dans toutes les têtes et dans certains corps de la petite ville d'Ivanovo, traumatisée de plus par la décadence de l'industrie textile qui assurait la prospérité de la cité. Folle nuit russe se déroule pendant 12 heures pendant lesquelles plusieurs récits se déroulent en parallèle, en se connectant parfois, mais pas toujours. Le film peut-être déstabilisant dans sa première partie mais son chaos apparent est aussi symptomatique de l'état d'esprit des habitants d''Ivanovo en cette période précise et la cinéaste trouve in fine un équilibre précaire dans ce camaïeu de situations souvent dramatiques et absurdes qu'elle saupoudre d'un humour noir féroce et réjouissant. Ce premier film ne part pas tant que cela dans tous les sens et témoigne même d'une certaine maîtrise dans la démesure. C'est prometteur dans un cinéma russe qui n'a pas peur de s'engager et de pousser le curseur de la satire assez loin (voir aussi Factory, dans un autre genre, ou encore L'insensible, qui sortira le 11 septembre).
    OresteA
    OresteA

    18 abonnés 79 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 25 juillet 2019
    Anne n’a pas mais du toutpas aimé.
    Perso, j’ai aimé, il montre douze heures de la Russie orpheline de maman URSS (sans repère et sans autonomie) et pas encore « guidée » par tonton Poutine.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 8 août 2019
    De Russie vient d'arriver sur nos écrans, « Folle nuit russe », premier film d’une jeune réalisatrice, Anja Kreis, dont on devrait reparler.

    D’une durée assez courte, 1 heure 17, ce qui n’est plus très fréquent aujourd’hui quand ceux qui dépassent les deux heures deviennent presque la norme, il met en scène toute une série de personnages dont on ne devine pas au début les liens qui les relient, quelque part en Russie juste avant l’an 2000, c'est-à-dire à la fin de l’ère Eltsine, la guerre en Tchétchénie, période où tout partait à vau l’eau dans cet immense pays.

    Les scènes où une certaine violence apparaît, alternent avec celles où l’humour, russe évidemment, transparaît au travers de personnages parfois haut en couleurs, et bien sûr buveurs et buveuses de vodka, cul sec cela va sans dire !

    Puis tout s’emboîte ! Deux familles : l’une d’elle retrouve Anton, un fils parti en Tchétchénie, l’autre est mort là-bas, le troisième, épileptique, qui tient le garage du frère mort, se fait virer du garage par la mafia, la police fermant les yeux. L’autre famille : une jolie jeune fille brune, Vika, espère partir en Allemagne poursuivre ses études, mais est tombée amoureuse d’Anton qui revient de la guerre dans un état psychologique inquiétant.

    Il y a aussi deux femmes, témoins de Jéhovah, qui cherchent à recruter en frappant aux portes, les réactions sont particulièrement vives et délicieuses. Puis cet autre, peut-être un type recruté par les témoins, qui vient se faire nourrir chez la mère de Vika, chômeur depuis longtemps quand on a fermé toutes les usines de la ville, et qui exècre le maître du Kremlin.

    Portraits de petites gens de la Russie à l’aube du XXI ème siècle. C’est joyeux, mais triste aussi, le comique et le tragique se faisant face tout en s’imbriquant l’un dans l’autre. Anja Kreis s’est entourée d’un groupe d’acteurs inconnus, débutants sans doute, mais à la fraîcheur intacte. C’est remarquablement bien filmé, rafraîchissant, on passe un moment fort agréable avec cet humour russe qui en dit beaucoup sur le ressentiment des gens vis-à-vis de la société.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 20 juillet 2019
    On ne cesse de rigoler devant les scènes incongrues que présente cette belle surprise du cinéma russe.
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