Du cinoche alimentaire
Il pleut, il vente, le ciel est bas et triste… après-midi de merde. Un temps idéal pour s’enfermer dans un cinoche. Hélas, proche de chez moi, seule LA sortie de la semaine est projetée. Je sais à quoi m’attendre, mais tant pis. Pas déçu, le Jipéhel ! Philippe de Chauveron a encore frappé. Ce sont bientôt les 40 ans de mariage de Claude et Marie Verneuil. Pour cette occasion, leurs quatre filles décident d’organiser une grande fête surprise dans la maison familiale de Chinon et d’y inviter les parents de chacun des gendres, pour quelques jours. Claude et Marie vont devoir accueillir sous leur toit les parents de Rachid, David, Chao et Charles : ce séjour « familial » s'annonce mouvementé. 98 minutes qui touchent au néant. Le 1er volet de la saga était présentable, le second, plus que faiblard et là, on touche le fond.
Rien de neuf, de la redite en vrac, pas déshonorant, mais pas drôle pour un sou. Et pour une comédie, reconnaissez que c’est un tantinet gênant. Qu’est-ce que vous voulez ? Près de 13 millions d’entrées, puis 7 millions pour le deuxième… on ne résiste pas à écrire er réaliser un nouvel opus. Du ciné alimentaire. Le concept a fait rire, a perdu de son efficacité dans le N°2, et maintenant c’est complètement usé. A force de tirer sur la corde, - même si elle est énorme -, elle finit par se casser. Mais, quand on connaît la filmographie pitoyable de De Chauveron, - Ducobu, Embarquement immédiat, A bras ouverts…-, on se dit qu’on ne s’en sort pas si mal. Mais enfiler les préjugés racistes comme de mauvaises perles ne suffit plus pour emporter l’adhésion du public, - plutôt nombreux hier -,… pas un rire !
Autour de l’inamovible couple Verneuil, incarné comme il se doit par les indétrônables Christian Clavier et Chantal Lauby, on retrouve – à une exception près, le même casting. Mais cette fois, le scénario a vu grand et la troupe s’agrandit d’un coup. On fait dans le film choral, mais pesant et non maîtrisé. On compare souvent cette saga à l’inoubliable Rabbi Jacob de Gérard Oury. Mais le maître de la comédie des années 70, lui, avait la sagesse de ne pas faire de suite. Ici, stéréotypes, rancœurs, affrontements et mauvaise foi sont, comme à chaque fois, au rendez-vous de ce scénario pagailleux, sans surprise et sans intérêt. A éviter de toute urgence.