On pouvait s’attendre à tout avec cette suite du « Silence des Agneaux » qui marque le retour d’Hannibal Lecter, dix ans après le premier opus. Au final, celle-ci est moins convaincante que l’original, c’est certainement l’épisode le moins abouti de la saga (des 4 films), sans être pour autant un mauvais film. En effet, le pari était osé pour Ridley Scott : s’atteler à l’adaptation du roman de Harris et faire revenir à l’écran l’un des plus effrayants psychopathes de l’histoire du cinéma… L’attente était grande, peut-être trop d’ailleurs !
Pour commencer, il convient de s’intéresser au casting, car si Anthony Hopkins est toujours aussi angoissant et charismatique, il est plus prévisible et impressionne moins que par le passé. Quant à Julianne Moore, elle est moins convaincante que Jodie Foster, même si sa performance reste honorable. Le scénario, par contre, est plutôt intéressant, il offre son lot de rebondissements et nous fait découvrir un personnage franchement laid et inquiétant, qui nous apprend des choses sur la vie d’Hannibal. Par contre, le film est moins centré sur la psychologie, on assiste à une surenchère des scènes gores et sanglantes au détriment de l’aspect plus profond du docteur cannibale et des échanges qu’il peut avoir avec les autres personnes (rien ne valait les entretiens d’Hannibal Lecter avec Clarisse dans le premier opus). Du coup, à vouloir surfer sur la mode de l’époque avec des films sanguinolents et violents, on passe un peu à coté de l’essence même du « Silence des Agneaux » et du jeu psychologique auquel se livre Lecter avec tous les gens qu’il côtoie. Dommage car c’est l’aspect le plus intéressant du personnage…et aussi sans aucun doute le plus inquiétant. La fin est également un peu rapide, même si la dernière scène est vouée à devenir culte, tellement elle surprend de par sa cruauté, son coté gore, mais aussi son réalisme.
En résumé, le moins bon des 4 films sur Hannibal Lecter, mais un divertissement correct malgré tout, un thriller surtout efficace grâce au talent d’Anthony Hopkins et à la qualité de l’intrigue. Petite déception donc, mais l’attente était trop importante…
Auteur du livre "Guide de Survie du Cinéphile Amateur" (sortie janvier 2019)