Comment supporter les clichés du script, les visions de classe démagogiques, les situations ridicules ? (
Michael Douglas qui va dans la tanière sordide d'un dealer récupérer sa fille devenue plus ou moins esclave sexuelle
). Les situations vues mille fois sans aucun apport d'originalité (
les témoins à charge en négociation avec la police, les fêtes de jeunes huppés qui se droguent, les policiers infiltrés, les militaires ripoux, les hommes politiques hypocrites etc etc etc
), la bêtise de certains personnages ( les étudiants surtout, largement antipathiques), les diabolicus ex machina (
la voiture de police devant les urgence
), les retournements de situations convenus (
les témoins assassinés
), les faux semblants évidents (
le chef militaire a marqué " je suis un méchant" sur la tête, seul Benicio Del Toro ne semble pas le voir
", bref tout un océan d"invraisemblances de poncifs et de clichés. En fait au scénario tout est assez nul sauf un excellent raccord sur Benicio del Toro
à la piscine
, réminiscence d'un storytelling écrasé sous une tonne de chiqué. Mais le plus insupportable est visuel bien sûr, ce sont ces manières esthétiques dont Soderbergh n'arrive pas à s'extraire, et spécialement ces
filtres ridicules
. Le casting, pourtant trois étoiles, est souvent cantonné à des archétypes ou des personnages antipathiques, comme le
duo de flics, le vilain militaire mexicain, le riche méchant, impitoyable, les jeunes privilégiés etc etc.
, etc., et ne peuvent sauver le film de l’esbroufe la plus totale. Bref, une tonne de portes ouvertes enfoncées avec un aplomb et une satisfaction incroyables, à tel point que si i la presse ne tombait pas bouche bée devant ces effets de manche grossiers, Traffic serait connu comme un grand nanar, ce qu'il est à mes yeux depuis sa sortie en salles. Traffiqué.