; John Wick 4
Version courte : Game Over
Version extra longue : 4 est le chiffre emblématique du nouvel épisode de la saga : 4ème chapitre, 4 ans depuis le volet précédent, et 4 de Quotient Intellectuel, c'est à peu près ce qu'il vous faudra pour comprendre le scénario de ce nouvel opus.
Résumons l'histoire : John est toujours en vadrouille, se cachant de ses pairs et de l'autorité de la Grande Table qui cherche toujours à l'éliminer. Sans ressources, avec un nombre incroyable de tueurs à ses trousses, il va devoir faire face et se venger.
Si vous avez suivi la saga, c'est exactement le même scénario que les volets précédents. On peut logiquement se dire que la production aura fait l'économie d'un bon scénariste et réduit les coûts. Que nenni! Car si les dialogues se résument à quelques onomatopées ou proverbes balancés tels des punchlines, tous les moyens ont été mis sur les scènes d'action. Sur ce point, durant les 02h50 du film, vous ne serez pas en reste et en aurez pour votre argent. A tel point que, bien qu'impressionnantes, le flux incessant de séquences de cascades oscillant dangereusement entre la coquetterie et l'absurde vous fera regretter le temps des westerns à la Sergio Leone. Une époque, un cinéma même, où l'échange de regards entre ennemis sur fond d'harmonica, élevé au rang de prouesse cinématographique, révélait au moyen de très gros plans la plastique d'hommes aux visages burinés, aux poils drus, et aux regards plus perçants qu'une nonne devant un spectacle de Chippendales.
Oubliez ces instants de tension. John Wick 4 n'en a guère, et c'est peut-être là que se trouve le problème.
Il n'y a pas un instant où l'on redoute que le héros faillisse à sa tâche et de cette façon, insidieusement, par les actions impossibles répétées, les coups du sort desquels il se relève sans grand dommage, les chutes, les écrasements et coups reçus, les accidents de voiture, et les balles qui ne semblent plus l'affecter, d'un héros de film, on glisse doucement vers un personnage de jeu vidéo!
Aller voir John Wick 4, c'est comme aller chez des potes qui viennent de recevoir le dernier jeu à la mode sur lequel ils ont passé déjà des heures à s'entraîner. Vous regardez ensemble la partie sur grand écran après avoir pris une bière dans le frigo. Vous discuter un peu, riez par moments, mais vous vous faites un peu chier car concrètement vous ne jouez pas.
Dans la même veine, peut-être aussi pour plaire aux joueurs de jeux vidéo, le réalisateur nous offre
une remarquable séquence filmée en top down, comprenez que la caméra suit notre héros depuis le plafond et passe de pièce en pièce.
Déroutant et complexe pour du cinéma, mais bien plus courant pour du jeu vidéo.
Le film offre un lot très varié de décors situés au 4 coins du monde
mais l'essentiel des cascades, pardon scènes, se situent à Paris. Si vous navez jamais mis les pieds dans la capitale, John vous servira de guide à travers tous les monuments de la ville lumière. Enorme avantage : vous ne subirez pas les embouteillages, les dépôts dordures ou les blocages. Heureusement du reste, car la ville semble affreusement mal fréquentée avec des bandes de tueurs armés à tous les coins de rue, affreux!
Pour finir, on retiendra que les personnages secondaires sont aussi convaincants que le sourire dun agent immobilier, que Porte des Lilas se situe près des quais de Seine, quun nunchaku est plus dangereux quun fusil automatique, qul ne faut pas prononcer « noisettes » en présence dun Malinois.
Si vous avez aimé, réjouissez-vous, un spin-off "Ballerina" situé entre l'épisode 3 et 4 présentera un autre personnage de la Ruska Roma et sortira cette année. Comme dirait John : "Yeeah!"'''