John Wick 4 est un métrage qui reprend à peu près la recette des 3 précédents avec quelques différences notoires. Déjà, le film est très long ! Ok, globalement ça passe, mais quand même... C'est très long vu le relief du scénario qui s'avère des plus minimalistes. Ok, la mythologie Wick gagne en un peu en développement, mais sincèrement, pas assez, surtout pour un volet à priori concluant. Le film enchaine quelques moments de bravoure, quelques touches d'humour, des confrontations charismatiques (notamment avec Adkins méconnaissable), mais rien ne justifiait un film aussi long. Les scènes d'action s'étendent abusivement et finissent par perdre en saveur. C'est d'ailleurs le souci de ce 4e volet. Certes la photo est esthétique, dérivant clairement vers l'onirisme (le final aux couleurs pas du tout crédibles par exemple), la mise en scène fait preuve de bonnes idées (notamment des vues plongeantes), les décors sont dans l'esprit de la série et très esthétique, mais de mon point de vue, le gros souci c'est les combats. Le métrage n'apporte rien par rapport aux combats des précédents films, et pour être honnête, ils m'ont paru moins spectaculaires. Pourquoi ? Sûrement car déjà ils sont moins violents graphiquement, ensuite car il y a moins d'ennemis charismatiques de mon point de vue (hormis un acteur méconnaissable qui livre sûrement sa meilleure prestation!), et sûrement car le seul ennemi qui aurait vraiment pu être charismatique n'en est pas vraiment un. Quant au grand antagoniste, il est très bien campé par Skarsgaard, mais il lui manque quelque chose pour vraiment inquiéter. Il aurait fallu qu'il soit plus grandiloquent, plus présent, plus méchant, plus glauque et torturé, à la manière de celui de Darkman par exemple. Du coup beaucoup d'action, mais déjà vu, pas hyper spectaculaire (surtout les combats martiaux, limités), et des séquences un peu trop jeux vidéos (on notera que Paris est étrangement vide quand Wick est là!) pour être crédible.
Côté casting, on retrouve un Reeve au top, un Ian McShane toujours solide en second rôle, comme je le disais un Skarsgard qui campe bien son personnage, un Français chic et pédant, et Donnie Yen est lui aussi brillant en tueur aveugle. Il apporte beaucoup à ce métrage, c'est une évidence, d'autant qu'il est plus nuancé que la plupart des protagonistes. Anderson a un peu de mal à trouver sa place, même si son personnage a aussi son identité. Mais il n'a qu'une utilité discutable. La meilleure surprise côté "guest", c'est clairement Adkins. Remarquable artiste martial, ici transformé jusqu'au méconnaissable, la séquence qui le fait apparaître est l'une des meilleurs du film.
Sincèrement, John Wick 4 n'est pas un mauvais film, mais ce n'est pas la claque attendue. Reprenant la recette des trois premiers, il n'apporte pas assez pour se démarquer, et s'étend en étant finalement moins violent, moins méchant, moins impactant. C'est un beau produit, mais c'est un volet qui aurait mérité plus de profondeur et d'intensité vu qu'il est un épilogue, plutôt que de s'étaler dans le temps en diluant sa force. Dommage. 3