Avis sur Inhuman Kiss

La belle est la bête... Dans un village thaïlandais isolé, Sai découvre qu'elle a hérité de la malédiction de Krasue. Selon le folklore local, la tête de la personne possédée se détache du corps et part à la recherche de chair et sang. Terrifiés par la mort de leurs bêtes, et apeurés pour leurs proches, les villageois commencent à traquer la créature qui ne sort que la nuit. En plus de cette traque, on suit un triangle amoureux surnaturel avec Sai au centre des convoitises. Je ne connaissais pas la légende de cet esprit asiatique et j'ai trouvé cela vraiment intéressant même si je n'ai pas été totalement convaincu par le film. Si l'on enlève l'aspect folklorique qui est original, le reste du film est assez fade. La romance est sans intérêt, les personnages ne dégagent rien et surtout il n'y a aucun rythme. Je n'ai pas passé un mauvais moment, mais il faut clairement s'accrocher, car la première partie est poussive. Cela va en s'améliorant et la dernière partie, bien que déconcertante, est sympathique avec enfin de l'action. L'histoire ne m'a donc pas plus emballé que ça, par contre c'est un film qui est bien produit et qui est visuellement convaincant. Il y a du mieux par rapport à "Last Summer", le premier film que Sitisiri Mongkolsiri avait coréalisé, mais je m'attendais à mieux.

Il est toujours intéressant de découvrir des légendes exotiques dans le domaine du fantastique. Le soucis c'est que ce film s'y prend bien mal, il faut attendre une heure avant qu'on ait droit à une scène véritablement palpitante et elle ne durera qu'un quart d'heure, L'explication de la légende est tellement bâclée qu'elle nous passe par-dessus la tête et le combat aérien à la fin fait sourire. Il y a pas mal de confusion et de déficit d'explications (et puis quelle est cette guerre qui est évoquée ?) Il y a malgré tout une ambiance, et aussi une actrice principale tout à fait charmante (Phantira Pipityakorn)

4/10


La Krasue est une entité du folklore thaï pile comme je les aime : c’est une tête volante de femme dont les boyaux sortent du cou tranché et lui font comme des tentacules. Elle rôde autour des villages pour boulotter le bétail, les poulets et les enfants qui traînent et s’essuie sa sale bouche dégoûtante sur les draps qui pendent à l’extérieur (et c’est peut-être ça que je trouve le pire dans sa description). Dans ce film qui lui est consacré - il y a du en avoir beaucoup d’autres mais le cinéma thaï n’est pas le plus diffusé à l’international - les effets spéciaux sont relativement réussis, ce qui est toujours sympa quand on a affaire à une entité, disons aussi...visuelle. Le problème, c’est que ‘Inhuman kiss’ n’est pas un film d’horreur. Enfin, pas un film d’horreur selon la définition qu’on en a par ici. Peut-être est-ce parce que la culture thaï s'accommode extrêmement bien des phénomènes surnaturels, même les plus affreusement déformés comme ce spécimen, mais le fait qu’il y ait un monstre dans ce village ne sème pas trop la panique : les villageois enquêtent pour savoir à qui appartient le corps que le démon abandonne derrière lui quand il se balade, et des guerriers tribaux débarquent pour le tuer et surtout, profiter de la crédulité des villageois. Surtout, il y a un triangle amoureux classique entre la krasue (quand elle tient en un seul morceau), et ses deux amis d’enfance, l’un resté au village, l’autre parti à la ville. Tout cela met beaucoup de temps à se développer, c’est long, ça n’en finit pas, c’est complètement cousu de fil blanc, mais les apparitions de la créature sont suffisamment fréquentes pour qu’on accepte de plus ou moins bonne grâce que cette romance pénible comble les intervalles.