Merci Mr Dupontel d’avoir pris le risque de sortir votre film, là où beaucoup de productions repoussent leurs dates de sortie à l’infini, voir les sortent directement sur les plateformes de streaming. Car une chose est claire, c’est que les cinémas, comme tout le milieu artistique, crève à petit feu et que si on veut qu’il survive, il faut lui donner de quoi attirer les spectateurs, et votre film était parti pour le faire. Malheureusement la fermeture des rideaux hier soir, empêchera surement le film d’avoir le succès populaire que les premières séances annonçaient…
Et surtout, merci Mr Duptontel d’avoir réalisé un grand film, et avant tout un film qui fait du bien (et rien que ça, en ce moment, c’est un vrai cadeau).
Comme souvent avec vos films, on rit beaucoup. Un humour déjanté et burlesque qui prouve une fois de plus votre amour à Chaplin et aux Monty Python.
On y suivra trois personnages en marge de la société, une femme malade recherchant son fils, aidée par un dépressif suicidaire et un aveugle phobique, et forcément leur union va enchainer les situations cocasses et absurdes, tout en offrant une réflexion sur notre société ultra connectée et individualiste. Les dialogues sont un concentré d’humour noir et c’est un vrai régal.
Le film fourmille d’idée de mise en scène qui laisse parfois admiratif (Ce traveling circulaire dans un escalier est juste dingue). Il y a un gros travail sur les écrans et les surfaces réfléchissantes qui apportent de nombreux plans ingénieux. Les cadrages, le travail sur la lumière et la photographie viennent parfaire le tout. Un VRAI film de cinéma, esthétiquement c’est MAGNIFIQUE et ça fait plaisir.
Mais là où le film vient le plus chercher le spectateur, c’est sur son côté émotionnel. Car avant tout, on a affaire à un drame poignant. Et même si parfois ça en fait un peu trop, la plupart du temps ça fonctionne à merveille. Surement grâce à une tendresse et une poésie dont chaque scène transpire, mais avant tout à une merveilleuse Virginie Efira, qui une nouvelle fois transperce l’écran… et le cœur du spectateur.
Au final, on a une comédie avec un rythme maitrisé, une fable visuelle moderne avec un décalage de ton (entre humour, drame et poésie) d’une rare efficacité. Et plus qu’un mélange des genres, on a affaire à un genre à part entière : le genre Dupontel
Encore une fois merci Mr Dupontel, pour ce très beau moment de cinéma qui fait un bien fou.
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