Je suis toujours curieux de revoir ces films que je n'avais pas aimé adolescent : qu'a t-il pu se passer pour que mon esprit alors peu critique bloque alors que j'aurais dû, au contraire, l'apprécier un minimum ? À vrai dire, je ne sais pas. Car il est évident que c'est à un public « teenage » que « Lara Croft : Tomb Raider » s'adresse presque exclusivement. J'aurais pourtant presque une forme de nostalgie pour ce type de blockbusters assumant totalement leur côté décérébré, se contentant du minimum syndical niveau intrigue et suspense. La durée (une centaine de minutes) vient conforter cette impression. C'est à la fois sa force et sa faiblesse : d'un côté ce côté très premier degré, sans la moindre ambiguïté ni complexité au niveau des personnages (la palme à celui interprété par Daniel Craig), évitant les rebondissements pseudo-spectaculaires, cette intrigue à base d'objet permettant de contrôler le temps n'ayant rien de très original (surtout vu ce qu'en fait le scénario), sans être désagréable à suivre. De l'autre, rien n'est développé, comme tout va très vite, avec beaucoup d'action de bout en bout, on n'a jamais le temps de s'arrêter sur quoi que ce soit, Simon West ne s'encombrant pas de détails pour enchaîner les paysages impressionnants, quitte à les exploiter au minimum. On se serait par ailleurs bien passé de ce montage épileptique rendant la plupart des bastons illisibles et fatigantes, handicap auquel s'ajoute une musique aussi pénible qu'assourdissante (ça devait commencer à être la mode), impression s'améliorant légèrement dans la dernière partie. Gros budget, offrant quelques beaux effets spéciaux
(le réveil de la statue de Shiva en tête)
. Et surtout, l'actrice idéale pour incarner l'aventurière : Angelina Jolie. Alors oui, tout a été fait pour faire baver le spectateur masculin, des tenues aux poses iconiques en passant par une sensualité surexploitée. Mais qu'importe : elle est ici incroyable de charisme et de beauté, un film tout à sa gloire sans que cela nous gêne outre-mesure (bon, un peu quand même). Bref, du sous(sous)-Indiana Jones en jupons (pardon, en short), pas déplaisant à suivre mais très ciblé, valant avant tout pour la présence de son actrice principale.