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Quand l’horreur s’invite au paradis
M. Night Shyamalan a un talent particulier, celui de créer des atmosphères étranges où le malaise règne en maître. Il l’a prouvé à maintes reprises avec 6ème Sens, Signes, Incassable, Le Village, The Visit, Split ou encore Glass. Avec ces 108 minutes de thriller fantastique, il nous entraîne dans un huis clos étonnant et dérangeant. En vacances dans les tropiques, une famille s’arrête pour quelques heures sur un atoll isolé où ils découvrent avec effroi que leur vieillissement y est drastiquement accéléré et que leur vie entière va se retrouver réduite à cette ultime journée. Ce n’est certes pas son meilleur film, mais le twist final vaut le déplacement. En plein été, une journée à la plage, ça ne se refuse pas !
Adaptation du roman graphique Château de Sable de Pierre Oscar Levy et Frederik Peeters, le film nous embarque dans une parabole existentielle qui ne déroule pas vraiment de récit structuré. Chaque personnage a, ici, sa trajectoire, et l’histoire, singulière et profonde, aborde des thèmes qui parlent à chacun d’entre nous. Le scénario a su saisir ce qu’il y a de fantastique, de terrifiant, d’étrange et de surréaliste dans l’existence. Si le postulat de départ est terrifiant, il ne s’agit pourtant pas d’un film d’horreur. Le tournage a eu lieu sur la Playa El Valle en République Dominicaine. Si les mouvements de caméra sont un peu trop systématique, jusqu’à en devenir fatiguant, les éclairages, les maquillages très réalistes, la B.O. signée du compositeur Trevor Gureckis, très originale, concourent à la réussite de ce petit film de genre intriguant où l’horreur s’invite au paradis.
Un casting international à l’affiche avec Gael García Bernal, toujours très juste, Vicky Krieps, Rufus Sewell, Alex Wolff, et les autres, tous à l’unisson. Prendre pour thème la la faramineuse accélération du vieillissement biologique des cellules humaines était une gageure. L’histoire ne livre pas tous ses secrets, mais, je le répète, le final est très surprenant, mais on peut regretter que la condamnation ne soit pas plus virulente. Et là, on reste sur notre faim. Dommage ! Un film oppressant et déstabilisant mais inabouti malgré son charme digne d'un épisode de La Quatrième Dimension