Marine blessé, James Harper peine à trouver un nouveau sens à sa vie au-delà du front malgré le soutien de sa femme et de son fils. Lorsque les instances militaires le convoquent et le renvoient à cause d'un usage illicite de médicaments sur le terrain, son meilleur ami le convainc d'accepter un poste de mercenaire pour rembourser les dettes qui submergent sa famille. Mais, dès sa première mission à Berlin, les choses ne se passent pas comme prévu...
Aussi banal que son titre, "The Contractor" tente, comme tant d'autres avant de lui, de reproduire les recettes usées d'un passé plus glorieux pour ce type de thriller d'action mais peine évidemment à y apporter une réelle valeur ajoutée.
À défaut d'être originale ou même très subtile, la première partie du long-métrage de Tarik Saleh se révèle tout de même solide en prenant le soin de s'attacher à la dépression qui menace d'emporter son héros laissé désormais sans but. Certes, James Harper a le patronyme et les apparences du parfait stéréotype américain (une tête de Chris Pine, soldat, mari et père dévoué, qui va à la messe et a le corps tout dur au moindre drapeau USA croisé) mais, entre un passé difficile, les enterrements sans fin de ses anciens camarades et sa mise au ban par l'institution qu'il respecte le plus, le film fait le choix premier de laisser les failles du personnage transparaître pour mieux l'humaniser et ainsi justifier sans mal son choix d'accepter un job dans le privé afin d'assurer le futur de sa famille quoiqu'il advienne.
Bon, dès l'entrée en scène de certains seconds rôles, les coups fourrés à venir ne font bientôt plus guère de mystère, surtout si vous êtes un minimum aguerri à ce genre d'intrigue, mais les débuts disons honnêtes de "The Contractor" font qu'on a envie de lui laisser une chance même si on a déjà à peu près tout deviné de son contenu.
Notre naïveté nous perdra car, outre son côté très prévisible, le film va se montrer extrêmement paresseux sur l'exécution de la suite des événements.
Alors qu'en amont, on aurait pu imaginer plusieurs missions effectuées avec ce nouvel entourage de mercenaires (présentées au sein d'un succinct montage par exemple) pour amplifier notre implication face à la portée des retournements de situation à venir, le film fait tout partir en vrille à la première occasion et s'embarque dans la plus sommaire voie du "seul contre tous" où tout sonne hélas rapidement faux et creux. "The Contractor" devient alors encore plus générique qu'il ne l'était, comme obligé d'en rester aux conventions standardes du genre, où un quota nécessaire de scènes d'action manquant de panache doit nécessairement prendre le pas sur le reste (les rares moments plus intimistes ne serviront pour ainsi dire plus à rien, la rencontre avec le personnage d'Eddie Marsan et la confrontation avec celui d'Amira Casar ne seront que des tampons secondaires avant l'inévitable revanche). Mais, au-delà de l'usage artificiel du trauma du héros, le pire sera sans doute la façon dont l'affrontement final est littéralement expédié en quelques minutes, laissant vraiment perplexe sur la nécessité d'avoir parcouru tout ce chemin pour une arrivée aussi insipide et bâclée à la va-vite.
Bref, grâce en partie à un Chris Pine convaincant, "The Contractor" n'est pas honteux mais les promesses d'un thriller d'action honorable en son genre de ses débuts n'ont clairement pas été respectées dans la suite bien trop terne de ses péripéties. On a déchiré des contrats pour moins que ça.