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FaRem
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3,0
Publiée le 14 avril 2023
Ce n'est pas parce qu'on est seul que l'on ne doit penser qu'à soi... "Okul Tirasi" se déroule le temps d'une journée avec le petit Yusuf qui va faire son maximum pour que son ami Mehmet soit pris en charge. Lorsque l'école se réveille, ce dernier est sans réaction. Mehmet est accompagné à l'infirmerie, mais il n'y a personne pour s'occuper de lui. Il reste là, inerte, alors que son ami s'engage dans une course contre la montre pour faire bouger les choses et faire en sorte que les adultes prennent enfin leurs responsabilités. spoiler: Si l'on apprend plus tard que Yusuf a sa part de responsabilité , il n'en reste pas moins une jolie histoire de solidarité qui met en avant les manquements et les erreurs de l'équipe dirigeante et les conditions difficiles dans un établissement qui semble tomber en lambeaux. En somme, un joli petit drame.
Très beau film qui capte ce moment fragile où la sensibilité d'un enfant est encore intacte mais menacée de toute part par le sadisme et la bêtise des adultes. L'humanité du jeune héros est la seule lumière dans cet univers glacial. La neige, qui empêche tout mouvement, confère une dimension à la fois tragique et poétique à ce monde clos où les hommes sont aussi rêches et rudes que les couvertures dans lesquelles ils dorment.
Malgré une allusion à la position du pouvoir turc par rapport à l'implantation kurde en Anatolie orientale, "Anatolia" est surtout un film qui montre combien peut être dure la vie dans un pensionnat pour de jeunes enfants, quel que soit le pays où se trouve ce pensionnat : pour le réalisateur, qui a lui-même passé 6 années de sa vie dans un pensionnat, "La peur est vieille comme le monde. L’école, et en particulier les pensionnats, est un des lieux qui perpétue le plus efficacement l’usage de la peur comme outil disciplinaire." D'autant plus dure lorsque, pour vous punir, on vous oblige à prendre une douche froide alors qu'il fait -35°C dehors, d'autant plus dure lorsque, alors que vous tombé malade, une tempête de neige venant s'ajouter à une grande inorganisation bureaucratique et à une certaine lâcheté des responsables du pensionnat rend impossible votre transport à l'hôpital. Ce film intéressant mérite toutefois une remarque sarcastique et un carton jaune : on nous dit qu'il fait -35°C, mais lorsqu'on voit le directeur du pensionnat et des professeurs discuter à l'extérieur, on ne peut pas dire qu'ils sont très chaudement vêtus ; le pensionnat accueille des enfants kurdes et le corps enseignant est turc, ce qui fait que les 2 langues sont pratiquées dans le film. Eh bien, aucun effort n'a été fait au niveau du sous-titrage pour nous permettre de savoir si ce qu'on entend est du turc ou du kurde et c'est bien dommage !
Au cœur d’un pensionnat pour jeunes garçons kurdes dans la région de l’Anatolie orientale, Yussuf essaie de sensibiliser les adultes de l'établissement à l'état de son camarade Mehmet, sérieusement malade. Il neige à pierre fendre et le thermomètre affiche - 35 degrés, dans ce récit glaçant, c'est le cas de le dire, que le réalisateur, Ferit Karahan a tiré de sa propre expérience scolaire. Le directeur du pensionnat maltraite les professeurs et autres employés lesquels font de même avec les élèves, ces derniers ne cessant de se battre entre eux. Une loi de la jungle, dans un endroit isolé du monde, géographiquement et à cause d'une tempête de neige. Dans cette école de la cruauté, le film ose quelques scènes burlesques mais le ton est résolument tragique avec le compte à rebours concernant l'arrivée d'une ambulance alors que Mehmet, inconscient, est sans doute entre la vie et la mort. Au milieu des grandes personnes, qui se rejettent mutuellement la faute, se tient Yussuf, enfant perdu, dont les yeux noirs n'expriment rien d'autre que de la terreur.