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gunbuster
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2,0
Publiée le 21 février 2021
Comme pour presque chaque production hollywoodienne, la bande-annonce envoie le paquet : retrouver la charmante Rosamund Pike en avocate impitoyable, qui finit par faire une victime liée au crime organisé. On retrouve également dans la B-A le sympathique Peter Dinklage en méchant. Et comme souvent, le film n'est pas au niveau de sa bande-annonce. Si le personnage de Marla Grayson (Rosamund Pike) est amorale et cupide à souhait, elle ne donne jamais le sentiment d'être un personnage réellement retors et prêt à tout. J'aurai aimé un personnage à la Melanie Caville de Snowpiercer, qui donne le sentiment d'avoir toujours coup d'avance sur son adversaire. Idem pour le fait de choisir Peter Dinklage en parrain de la mafia, cela marcherait dans une parodie, mais pas dans une comédie noire option thriller. On sent le choix du service marketing dans son embauche, surtout que son rôle est purement secondaire. La critique des firmes d'avocat et du système judiciaire est façile et sans courage, idem pour la gestion des maisons de retraite. Les scènes d'action et "d'infiltration" donnent le sentiment de plutôt regarder un épisode de Scooby-Doo qu'un réel thriller adulte. Reste deux découvertes d'acteurs : le sympathique Chris Messina en avocat bling-bling de la mafia, et la charmante Eiza Gonzalez (Baby Driver) dont le rôle d'associée et détective est là aussi totalement inutilisé. Le film aurait vraiment eut du sens si l'on suivait un américain lambda s'opposer au système judiciaire et à la vanité des avocats, et la gestion opaque des EHPAD, en s'inspirant d'un I Don’t Feel At Home In This World Anymore ou d'un Birdman.
Dur d'échapper à son rôle phare. Propulsée sur le devant de la scène avec le rôle d'Amy dans le d'ores et déjà classique Gone Girl réalisé par David Fincher, l'actrice Rosamund Pike n'a pas ménagé ses efforts pour s'en émanciper. Parmi ses nombreux travaux, on peut détacher l'épatant Hostiles ou Otages à Entebbe. Mais que voulez-vous, certains n'ont d'yeux que pour Amy, comme J Blakeson. Le scénariste et réalisateur n'a pas besoin de s'en défendre, l'ombre de Fincher plane en permanence sur I Care a Lot. De la mise en scène à la direction artistique, du ton aux compositions musicales, sans oublier cette voix-off, on la ressent absolument partout. Il n'y a aucun mal à être un cinéaste sous influences (demandez à Spielberg ou Tarantino) quand on les a digérées. Si le travail à la caméra est élégant (les plans sont parfaitement cadrés et fluides), la distinction entre l'inspiration nette et le quasi-plagiat est beaucoup plus trouble. De la même façon que Rosamund Pike, aussi convaincante soit-elle dans ce rôle de succube immorale, donne souvent l'impression de rejouer jusqu'à la caricature sa partition de Gone Girl. Dernier point noir et pas des moindres puisqu'il est la base et le liant de tous les départements créatifs, l'écriture. J Blakeson ne semble jamais en mesure de choisir entre le registre satirique et le film noir. De fait, le cynisme qui sert habituellement à titiller nos zygomatiques est grippé par une froideur excessive. Plus grave, Marla reste antipathique du début à la fin. Comment s'attacher à un personnage principal qui n'offre ni relief ni évolutions au cours du récit ? On en arrive à espérer le pire pour elle, en vainspoiler: (excepté le final, recopié sur celui du très bon Layer Cake de Matthew Vaughn) . Derrière des récits immoraux et jubilatoires, il y a avant tout une place accordée à l'empathie (ex : Thank you for Smoking, Lord of War ou...Gone Girl). Retirez ça de l'équation et vous n'aurez qu'une coquille vide. Ou une contrefaçon.