Le film a obtenu six nominations aux Oscars en 1946 : Meilleur film, Meilleurs effets spéciaux, Meilleur réalisateur, Meilleur second rôle, Meilleure photographie, Meilleure musique. Il remporta la statuette pour sa musique, composée par Miklós Rózsa. Pour la petite histoire, il s'agit du premier Oscar remporté par le compositeur sur les trois qu'il a reçu au cours de sa carrière : le second lui fut décerné en 1948 pour la partition de Othello. Le troisième fut pour Ben-Hur.
Comme souvent à l'époque de la sortie du film, La Maison du Docteur Edwardes a fait l'objet d'une adaptation radiophonique dans le célèbre Lux Radio Theatre, le 8 mars 1945, avec les voix de Joseph Cotten et Alida Valli. Quant à la version TV, elle date de 1962. Réalisée par Paul Bogart, on y trouve également au générique Maureen O'Hara et Hugh O'Brian.
C'est Alfred Hitchcock qui persuada David O. Selznick d'acheter les droits d'adaptation du livre de John Palmer, pour une somme de 40.000 $.
Afin de parfaire son scénario, Ben Hecht rencontra de nombreux psychanalystes réputés.
Producteur du film, le flamboyant David O. Selznick était aussi connu pour suivre une analyse avec une célèbre psychiatre de l'époque, le docteur May Romm. A la demande du producteur, celle-ci accepta d'être conseillère technique pour le film ! Pour la petite histoire, elle eut un jour une discussion assez mouvementée avec Alfred Hitchcock, car elle n'était pas d'accord sur la façon dont le cinéaste avait montré le déroulement d'une séance d'analyse. Ce dernier lui rétorqua : "Voyons ma chère, ce n'est qu'un film !".
Comme dans tous ses films, Alfred Hitchcock n'a évidemment pas manqué de faire une petite apparition. Dans La Maison du Docteur Edwardes, il prête ses traits à un homme sortant d'un ascenseur, un étui de violon à la main, à la 40e minute.
La parole à Patrick Brion, qui évoque le film dans son ouvrage consacré à Alfred Hitchcock : "Hitchcock assurait avoir voulu tourner avec La Maison du Docteur Edwardes le premier film de psychanalyse. Le film joue en effet sur plusieurs registres, celui du mélodrame, le drame criminel et le film psychanalytique. La guerre a créé des personnages choqués, amnésiques, à la recherche d'un passé perdu, et ce n'est pas un hasard si on voit apparaître au cours de la même année 1945 La Femme au portrait de Fritz Lang, The Strange Affair of Uncle Harry de Robert Siodmak, Hangover Square de John Brahm, [...] autant de films qui ne sont pas sans liens étroits avec la psychanalyse. [...]".
Joseph Cotten fut un temps envisagé pour le rôle principal de John Ballantine, finalement confié à Gregory Peck. Pour celui du Dr Murchison, les noms de Ralph Bellamy, Fredric March, Alan Napier et Paul Lukas circulèrent. Concernant le rôle de Constance, la production envisagea Greta Garbo et Dorothy McGuire, avant de se raviser et d'engager Ingrid Bergman.
La séquence de rêves et d'hallucinations a été réalisée par Salvador Dalí. A l'origine, elle devait durer une viingtaine de minutes.Le film est l'une des rares contributions de l'artiste au monde du cinéma. Il a également été scénariste sur le classique Un Chien andalou de Luis Buñuel, ainsi que sur L'Age d'or. Chef décorateur sur Don Juan Tenorio (1952), l'artiste peintre a également fait l'acteur à deux reprises : dans Un Chien andalou, où il incarne un séminariste; et sur Aussi loin que l'amour de Frédéric Rossif.
Le film fait partie de la sélection Cannes Classics 2023.