Un scénario abyssal de bêtise et qui tient d'ailleurs sur un post-it, des acteurs qui font le service minimum (mention spéciale à Freeman qui ne sait pas comment il s'est retrouvé là), des personnages structurés par des clichés sexistes (l'homme est manuel et intellectuel, la femme est psycho-rigide et s'occupe de la maison), un rythme lent, des scènes d'action directement tirées d'un jeu vidéo, la présence inopportune d'une musique électro qui était déjà ringarde dans les années 80 quand on mettait des bretelles sur des jeans skinny, à la limite j'aurais pu le supporter. Mais que ce film pille à l'envi les quelques éléments de scénario qui surnagent tels des cheveux gras dans une soupe sans avoir la politesse de citer ses références dans les crédits de fin, je dis non.
Donc je vous en fais la liste non exhaustive; je devrais crier SPOILER ALERT!, mais en réalité, c'est ce film qui spolie des chefs d'oeuvres du cinéma d'anticipation.
1) L'idée du clonage des esclaves : vue, vue, vue et revue depuis Le meilleur des mondes, ou depuis Matrix pour les plus incultes d'entre nous.
2) L'idée de l'implantation des souvenirs et l'effacement de la mémoire: là aussi, vue, vue et revue, mais voyez plutôt Blade Runner et Total Recall.
3) La machine maléfique qui vient pour récolter des ressources sur la planète: aussi vieux que le film de science fiction de série B, mais pour les plus branchés d'entre nous, c'est la trame du jeu vidéo de Mass Effect.
4) La vilaine intelligence artificielle qui se fait passer pour ce qu'elle n'est pas: HAL dans 2001 l'Odyssée de l'Espace, auquel Tet emprunte jusqu'à son design.
5) Le discours écolo facile, aussi vieux que le genre: voyez Soleil Vert, voyez n'importe quel film d'anticipation post-apocalyptique, et, oh, regardez, vous avez exactement les mêmes paysages dans Prometheus, un autre navet du genre.
Le film aurait pu être anecdotique, rébarbatif, ou simplement inutile s'il avait eu le bon goût de ne pas être ennuyeux et de s'offrir une parenthèse malickienne dans une cabane au fond du jardin sur des airs de Led Zeppelin et de Procul Harum. Alors là, on n'hésite plus à devenir féroce.