SOLO : les secrets du tournage

Le film est présenté à l'ACID au Festival de Cannes 2019.

Artemio Benki, le réalisateur de SOLO, est décédé en 2020, avant que son film ne soit visible dans les salles françaises. Martín Perino a appris sa disparition lors d’un bref séjour dans un hôpital spécialisé après une rechute : « Ce fut terrible parce qu’il était pour moi comme un grand frère. Je l’aimais beaucoup et il me manque énormément. Et malgré le fait que j’ai déjà perdu des êtres chers, comme mes parents, cette disparition m’a directement confronté à l’idée de ma propre mort. Je bataille encore pour arriver à vivre avec cette réalité mais je continue de le faire avec vitalité ».

Le réalisateur Artemio Benki et le pianiste Martín Perino se sont rencontrés quand ce dernier était interné à l’hôpital Borda. Une écrivaine française qui visitait les patients l’a écouté jouer et a parlé de lui à Benki. « Il voulait me rencontrer pour faire un projet artistique avec moi et il est venu à Buenos Aires. Je me souviens de notre première rencontre comme si c’était hier. Tout en étant interné, je jouais de temps en temps dans un restaurant et un soir, il est venu m’écouter. On a beaucoup parlé de musique, il aimait beaucoup la musique. Et c’est comme cela qu’a débuté notre amitié. » De son côté, le réalisateur explique : « Ce qui m’a intéressé dans sa trajectoire c’est le fait qu’il dessine tout en la traversant une frontière entre le dedans et le dehors de l’hôpital. Martín cherche à trouver sa place. C’est, en point d’orgue, dans le monde intermédiaire qu’il crée, entre « folie » et « normalité » que Martín dessine l’espace dans lequel il peut vivre. Car la problématique de Martín interroge cette frontière entre normalité et anormalité. »