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    La Nuée
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "La Nuée" et de son tournage !

    Cannes 2020

    Le film fait partie de la Sélection Semaine de la Critique Cannes 2020.

    Genèse

    La Nuée est né d'un appel à projets du CNC pour les films de genre. Pour le scénariste Jérôme Genevray, le point de départ a été de raconter une histoire en tant que parent, « à savoir comment arrive-t-on à arbitrer entre notre besoin de travailler pour nous accomplir et l’amour nécessaire et le temps que l’on doit à nos enfants ». La question des sauterelles s'est ajoutée grâce à son partenaire d'écriture Franck Victor, qui est vegan. Ensemble, ils se sont interrogés sur l'alimentation de demain mais aussi sur l'obsession du travail et de la réussite dans notre société. Victor précise : « C’est extrêmement agréable et rare en France de dissocier le travail d’écriture et celui de la réalisation. La Nuée a vraiment été un travail collectif, où les gens des effets spéciaux au sens large ont également beaucoup contribué au processus d’écriture ».

    À la croisée des genres

    Malgré son postulat fantastique, La Nuée est avant tout, à l'instar du court-métrage de Just Philippot intitulé Acide, un film centré sur une famille. « Je souhaitais construire un film autour d’un personnage féminin fort et humain malgré son abnégation et sa folie qui la poussent au sacrifice. Mais, c’est aussi un film sur des enfants qui vont devenir adultes beaucoup plus vite »Jérôme Genevray décrit La Nuée comme un drame familial horrifique, tandis que Franck Victor le désigne comme un croisement entre le thriller rural et le cinéma d'auteur : « le film s’inscrit dans quelque chose de nouveau, enfin j’ai l’impression. Ce genre nouveau, dont Grave ferait partie par exemple. C’est un peu du « Claude Sautet meets John Carpenter » je dirais (haha) ».

    Références

    Just Philippot décrit La Nuée comme une association entre Petit Paysan et Alien : « je trouvais que le traitement du genre dans un monde hyper réaliste fonctionnait très bien dans Petit Paysan ». La référence la plus directe est à ses yeux Take Shelter de Jeff Nichols mais aussi le documentaire Anaïs s’en va-t-en-guerre sur une jeune femme qui se lance dans l'agriculture. Pour les scénaristes, l'inspiration est à chercher du côté des Dents de la mer, des Oiseaux, de Phase IV et de La Mouche, qui a, selon Franck Victor, « une structure très sèche qui parle de la transformation d’un être en un insecte. Et le film est puissant alors qu’il n’y a que trois ou quatre personnages à l’écran. Ça nous a vraiment inspirés ».

    Les difficultés d'une agriculture nouvelle

    Pour Just Philippot, La Nuée est « un film d’aujourd’hui, un film qui, à travers sa dimension fantastique, parlait de nous directement, du grand déséquilibre qui affecte le monde et l’agriculture en particulier. Ce déséquilibre est lié essentiellement à une cause : celle de produire pour moins cher ». Si l'héroïne est pionnière dans une industrialisation qui semble être une agriculture propre parce qu’elle nécessite très peu de ressources et de moyens pour pouvoir subsister, elle se retrouve confrontée aux limites d'un système qui n'a pas évolué. « Le produit étant de bonne qualité, il est trop cher pour être vendu. Il faut donc absolument maîtriser les coûts de production et les prix de vente. C’est cette course vers le petit profit, le profit pas cher, qui fait que cette femme rentre dans un engrenage », précise le réalisateur.

    Tourner avec des sauterelles

    Les insectes que l'on voit dans le film sont en réalité des criquets migrateurs. Un élevage a été spécialement créé pour le film. L’éleveur a acheté mille criquets qui ont pondu des œufs, qui sont devenus à leur tour trois ou quatre fois plus nombreux et ainsi de suite... Ces insectes, une fois adultes, ne vivent que quelques semaines. Il fallait par conséquent en avoir suffisamment pour tenir toute la durée du tournage. Si tourner avec ces criquets peut paraître compliqué sur le papier, le tournage n'a pas tourné au cauchemar pour Just Philippot : « C’est marrant parce que, moi, les sauterelles, ça ne me faisait pas peur. J’ai une aversion, comme à peu près tout le monde, pour les araignées, les serpents… ce type d’insectes ou de reptiles. Ce qui m’a intéressé avec les sauterelles, c’est le motif du nuage, du nombre, plus que celui de l’insecte seul. C’était la forme de ce nuage, de cette nuée, d’une masse indomptable ».

    Documentation

    Il était primordial, aussi bien pour les scénaristes que pour le réalisateur, que La Nuée soit le plus réaliste possible. Les scénaristes ont ainsi procédé à des recherches et ont rencontré une femme qui élève des insectes dans le sud de la France. Elle s'est essayé à l'élevage de sauterelles mais a arrêté car elles volaient partout et étaient incontrôlables. Ils ont également pu visiter Micronutris, une usine située à Toulouse qui produit de la farine d’insecte.

    Par ailleurs, le portrait de cette femme agricultrice s'appuie sur le parcours d'une de leurs amies qui s'est reconvertie dans l'agriculture et a été confrontée au machisme de ce milieu. Elle a relaté son expérience dans un livre, Il était une fois une bergère : « C’était une fille très sophistiquée, très parisienne. Il y a dix ans, elle est partie élever des moutons dans les Pays de la Loire. Elle a été très mal accueillie par les gens du coin et elle explique dans son livre qu’elle a mis cinq ou six ans avant d’être acceptée et qu’elle a même eu des animaux tués la nuit ».

    Les effets spéciaux

    La Nuée mêle les effets de plateau, de maquillage et numériques. En collaboration avec le superviseur VFX, Antoine Moulineau, il a été décidé d'utiliser des effets sobres. « On a donc disséminé les effets tout au long du film, pour que le spectaculaire de la fin ne soit pas disproportionné par rapport au reste. L’histoire qu’on voulait raconter, c’était avant tout celle d’une famille. Le fantastique ne devait arriver au premier plan qu’en dernier ressort », insiste Just Philippot. « Recréer cette nuée de sauterelles et son comportement était un véritable défi. Ce qui était vraiment important pour nous, c’était d’avoir un effet qui soit spectaculaire mais qui reste plausible » renchérit Moulineau.

    La scène où l'héroïne est recouverte de sauterelles a nécessité un body track, c’est-à-dire qu’il a fallu analyser l’ensemble de ses mouvements pour les reproduire en 3D au pixel près pour pouvoir ensuite la recouvrir intégralement de sauterelles. Mais c'est la fin qui a été particulièrement difficile à réaliser techniquement. Les serres étaient vraiment en feu puis la nuée numérique a été ajoutée au brasier : « C’était un travail d’intégration assez compliqué, de rythme, et on avait dû faire un énorme travail en amont de planification de tournage ». La séquence de la barque a été tournée sur plusieurs jours, à différents moments de la journée et dans différentes conditions météorologiques. Le défi a été de filmer l'invisible et de ne voir le résultat qu'une fois en post-production.

    Le choix de l'actrice principale

    Pour incarner Virginie, Just Philippot recherchait une actrice peu connue du grand public. Il n'a rencontré que deux actrices, dont Suliane Brahim, dont le parcours « faisait la synthèse entre le grand public (son rôle dans la série TV Zone blanche) et le registre auteur (en tant que pensionnaire de la Comédie-Française) ».

    Un spécialiste des effets spéciaux

    Superviseur d’effets spéciaux numériques français, Antoine Moulineau a longuement travaillé aux États-Unis pour des blockbusters hollywoodiens comme AvatarThe Dark Knight ou encore John Carter. En 2018, il est nommé pour l’Emmy Award du meilleur superviseur VFX pour la série Netflix Altered Carbon. En France, il est à la tête des effets spéciaux de Digital District, un des principaux studios de post-production européens. Parmi les films sur lesquels il a travaillé, The Dark Knight reste celui qui l'a le plus impressionné en termes d'effets spéciaux « pour le côté nécessaire et invisible des effets. C’est très difficile. Surtout que la photographie est très brute. Un peu comme La Nuée quelque part. Visuellement ce n’est pas fantastique du tout, c’est un cinéma où le réalisme est très important. Ça a été filmé en Imax, donc ce sont des images de très grande résolution qui demandent beaucoup d’attention et de patience ».

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