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4,0
Publiée le 22 juin 2021
Difficile pour Virginie de concilier sa vie d’agricultrice avec celle de mère célibataire. Pour sauver sa ferme de la faillite, elle se lance à corps perdu dans le business des sauterelles comestibles.
C'est une réalisation de Just Philippot qui a écrit le scénario avec Franck Victor. Le film fait partie de la Sélection Semaine de la Critique Cannes 2020.
Le cinéma Français montre encore une fois qu'il est complet avec cette fois du fantastique axé sur la thématique peu habituelle des sauterelles. J'ai passé un très bon moment devant ce film atypique.
C'est donc avec son style bien particulier que cette œuvre m'a séduite. L'histoire autour de ce concept des sauterelles est bien pensée. Avoir choisi ce point est malin car avec l'évolution alimentaire, ce type d'exploitation va surement se multiplier. La fiction pourrait-elle devenir un jour réalité ? J'aime le fait de surfer sur ce type de vague, d'autant plus que la manière réaliste dont est fait ce drame fantastique, permet d'augmenter la saveur.
Le récit prend le temps de s'installer pour qu'on s'attache aux protagonistes, puis de donner une vraie valeur aux sauterelles. Elles vont devenir un personnage à part entière.
La tension va donc se faire présente avec la tournure des évènements. On sait que Virginie a franchi la ligne rouge, et que forcément cela va mal finir. Quel va être le point de rupture et comment cette situation va se retourner contre elle. On attend ce moment tout en se délectant de la montée en puissance de l'histoire.
Cette mayonnaise va prendre superbement grâce à une grande Suliane Brahim. L'actrice de la Comédie-Française signe avec brio sa première tête d'affiche au cinéma. Elle est accompagnée de Sofian Khammes que j'adore. Il ajoute la pointe de caractère nécessaire au film pour relever le niveau. En effet, en termes de psychologie des personnages, on reste souvent à la surface.
Un bon film français, original, bien interprété, prenant et surprenant. Avec son ambiance à mi-chemin entre le drame social paysan et le récit d'horreur, on se rapproche finalement assez d'un univers à la Stephen King, il est juste dommage de ne pas avoir eu un peu plus de scènes d'attaques, et de n'avoir droit qu'à un final relativement modeste par rapport à ce qu'on pouvait en attendre. Avec un budget plus conséquent, on aurait pu avoir un film d'anthologie! A voir!
Bien sûr, on ne peut que se réjouir du succès critique du film (presse & public comme le rappelle certaines affiches) car La nuée est pas tant un film d’horreur, ni même de monstres, qu’un excellent thriller social, âpre et anxiogène, pas très loin d’un Jeff Nichols, à l’interprétation remarquable, et à mon avis, au moins aussi fort que Grave de Julia Ducournau (cela dit, on penserait plutôt à Petit Paysan d’Hubert Charuel). Seul bémol que j’y vois, c’est tout de même un manque de rythme et d’efficacité narrative et immersive qui nuit un peu à l’ensemble. Philippot et Ducournau ne sont évidemment pas les seuls frenchies à s’intéresser au cinéma de genre, la liste est longue, et il serait vain de tous les citer (ils ne jouent pas toujours à domicile, ni dans la même cour, comme Aja, Richet, Gens, Laugier, etc.). Et surtout, il y a une veine actuelle, qui revendique un fantastique de série B plus viscéral, moins psychologique ou ancré socialement, mais qui reste à mon avis tout aussi passionnante à suivre (remember le Revenge de Coralie Fargeat), je veux parler des récents Méandre de Mathieu Turi et du Hunted de Vincent Paronnaud ! Bref le cinéma de genre français existe, on le rencontre... et il n’a pas fini de nous surprendre.
Le film ne remplit pas totalement ses objectifs. Il tenait à coeur aux scénaristes de parler d'alimentation alternative mais le sujet n'est traité qu'en surface, à aucun moment l'élevage tel qu'on le connaît n'est remis en cause. spoiler: Virginie fait de la farine de sauterelles, le produit est très riche en protéine ; l'idée pourrait être qu'à terme ce produit se substitue à la viande dont la production a des conséquences lourdes sur l'environnement et la santé. Ce pourrait être l'idée logique qui permet d'inscrire le film dans une réflexion sur de nouvelles façons de se nourrir (pourquoi pas), sauf que non, le produit n'est pas destiné à nourrir l'humain. Virginie préfère vendre toute sa farine à un éleveur de canards, lequel se trouve être producteur de foie gras... En quoi cette stratégie est sensée changer la vie des consommateurs ? Il s'agit en fait de proposer une autre façon de gaver. Décevant de la part des scénaristes qui prétendent questionner l'alimentation de demain. Par ailleurs, je suis obligé de relever cette connerie monumentale : les sauterelles visibles à l'écran ne sont pas des sauterelles. Ce sont des CRIQUETS ! Personnellement, ça ne passe pas... Une autre thématique soulevée est le machisme dans le monde agricole. spoiler: La mère de famille est effectivement confronté à un éleveur qui ne reconnaît pas son travail à sa juste valeur et la sous-paye. Les intéractions avec ce personnage sont intéressantes mais assez anecdotiques, C'est malheureusement bâclé. La figure de la femme spoiler: sans mari, déboussolée, torturée de ne pas pouvoir réussir sur le plan professionnel et familial, et sombrant peu à peu dans la folie est totalement cliché. Une énième représentation d'une femme "incomplète", et donc déséquilibrée. On voit tout de suite où va le personnage, ce qui rend son évolution fade. Le film maîtrise son ambiance horrifique malgré tout : l'angoisse est présente face à ces sauterelles. Leur prolifération devient une source de tension insoutenable. En terme de tension, le film m'a rappelé quelque peu le 'Grave' de Julia Ducournau. Ce qui est une bonne chose, même s'il n'arrive pas à sa hauteur. Au niveau de la photographie, c'est inégal, certains plans sont, si j'ose dire, téléfilmiques. Enorme bémol sur une scène de nuit vraiment trop sombre. Assez déçu par ce film. Il est réussi sur le plan de l'angoisse, mais le drame social et les questionnements écologiques ne sont pas aboutis. 2,5/5
Je ne m'attendais pas à voir un film aussi abouti, un gros coup de cœur pour « La Nuée ». Les films de genre français d'horreur commencent à se frayer une bonne place dans le cinéma et tant mieux ! Une agricultrice en difficulté avec son business de sauterelles va trouver un moyen de rebondir en plongeant petit à petit dans une obsession incontrôlable. Entre drame familial et horreur, le réalisateur maitrise parfaitement son sujet et sa mise en scène. L'histoire prend son temps pour nous emmener petit à petit dans une folie cauchemardesque. Certaines scènes m'ont mis mal à l'aise et m'ont dérangé, mais c'est exactement le but recherché. L'ambiance devient pesante et en aucun cas je ne m'attendais à une fin comme cela. J'ai été surprise et mal à l'aise, mais surtout admirative de la qualité du scénario, vraiment chapeau. Il mérite bien la note maximale, remarquable ! http://cinephile-critique.over-blog.com
Comme dans Petit Paysan, un agriculteur dépité s'enlise dans une histoire glauque sauf que dans La Nuée les vaches malades sont remplacées par des sauterelles inquiétantes, est-ce que j'ai eu peur lorsqu'elles ont attaqué? Oui, j'ai eu peur mais je me suis assez ennuyé avant.
Le cinéma français réinvente un genre ignoré : l'épouvante. On avait presque oublié d'entendre la langue française dans un film qui raconte le développement de sauterelles élevées au sang et qui deviennent carnivores. Tout ce qui fait le succès de ce type de long-métrage est présent. On tremble, on s'émeut devant la détermination de Virginie, qui s'occupe seule de ses deux enfants et tente d'introduire une nouvelle forme d'agriculture d'insectes, dont les farines font le délice des animaux d'élevage. La tension devient très vite perceptible, même si les attaques en nuées mangeuses d'êtres vivant ne sont de loin pas la meilleure séquence. D'ailleurs, le scénario se perd dans des incohérences qui nuisent à la qualité du film.
Pour autant, la grande force de ce film demeure l'objectif lui-même du projet. En effet, le réalisateur se fait le chantre de la France rurale qui cherche à survivre face à la stagnation des prix et la concurrence exercée par les coopératives. Il incarne ce combat dans les traits d'une femme étonnante d'intensité et de détermination. De même, le cinéaste amorce la réflexion à venir sur les carences de protéines animales et donc la question inquiétante sur les famines à venir dans le monde. Il y a dans ce film une vertu tout aussi effrayante que militante. On n'est que trop habitué à des films d'horreur urbains. Ici, la campagne est mise à l'honneur dans un récit enlevé et alerte.
Je ne pensais pas que de simples sauterelles puissent terrifier à ce point! Entre Shining et Les Oiseaux, Ce film est hallucinant d'originalité et de terreur... On ressort oppressés et mal à l'aise... L'actrice principale est bluffante...à voir en ayant le coeur bien accroché!!
Trop de sensations pour un film français! La nuée m'a permis de découvrir mes limites... Jen attendais moins d'un film français a l'instar du film Le Dernier Voyage. Croyez moi ce film n'est pas ce qu'il prétend être.
Véritable plongée dans l'univers rural des agriculteurs en détresse, La nuée se sert subtilement de son cadre pour installer une angoisse lancinante. Les sauterelles ne semblent pas tant au cœur du film que la souffrance des protagonistes aux prises avec la cruauté et le cynisme du monde réel. La croissance économique imposée comme modèle est matérialisée ici concrètement par une croissance monstrueuse de bestioles qu'on a rarement vus aussi flippantes à l'écran, des sauterelles perturbantes quoique imperturbables.
Attention, le rythme du film est très lent, ça ne plaira pas à tout le monde, tant l'action est ancrée dans la lourdeur du réel, mais cette cadence construit savamment ses situations explosives et ménage avec brio ses effets horrifiques. L'efficacité de ces séquences passe grandement par leur usage parcimonieux et brutal. Ceci dit, la distribution est brillante, les acteurs sont justes parfaits pour leur rôle, entre la mère de famille tiraillée entre envie de s'en sortir et tout le mal causé pour y arriver, ou encore les enfants tantôt turbulents, tantôt sages et compréhensifs, les personnages sont certes peu nombreux mais marquants, et surtout parviennent à créer une atmosphère de misère humaine et sociale assez oppressantes.
Bref j'ai vraiment adoré cette proposition d'épouvante-horreur à la française, et même si j'aurais aimé peut être plus d'effets gores et plus de moments véritablement effrayants, la construction de l'ambiance et le cheminement narratifs sont tellement maîtrisés que franchement je ne vais pas bouder mon plaisir (d'autant que c'est un premier film du réalisateur Just Phillipot) alors oui, j'y vais.
Mi-drame familial, mi-conte horrifique, cette première réalisation de Just Philippot est surprenante et prouve que le genre made in France a plus d'un tour dans son sac ! Ancré dans un contexte on ne peut plus réaliste, "La Nuée" évoque les dérèglements de l'agriculture d'aujourd'hui et décrit avec quel déterminisme et sens du sacrifice ces hommes et ces femmes tiennent leur affaire. Une veuve, mère de deux enfants, s'est lancée dans la culture de sauterelles comestibles mais a beaucoup de mal à subvenir aux besoins de sa famille. Le fantastique gagne progressivement du terrain à partir de ce constat économique alarmant, laissant place à un déséquilibre relationnel et à une obsession effrayante. On assiste à la transformation de cette mère, à l'évolution de cette exploitation pas comme les autres et à la pression sociale qu'elle subit. La structure du film est très efficace car rien ne laisse entrevoir l'horreur dans son introduction. La mise en scène est sobre et mise sur un jeu quotidien et naturel. J'ai été saisi par la justesse des acteurs, qui apporte un côté très authentique à l'ensemble. Suliane Brahim est captivante, tout comme les deux enfants, Marie Narbonne et Raphaël Romand. Ils ne cèdent jamais à la facilité du genre en surjouant. L'atmosphère sonore est géniale, et inclue habilement les stridulations des sauterelles pour amplifier la notion de danger. Et c'est là que le cauchemar et la tension apparaissent, nous laissant toujours sur le qui-vive. Même si "La Nuée" opte pour une voie prévisible, elle n'en est pas moins pertinente, et incroyablement bien maitrisée. Pendant mon visionnage, j'ai repensé aux films de Carpenter, aux "Oiseaux" de Hitchcock, au monstre de Frankenstein mais aussi à la huitième plaie d'Egypte... Les références sont nombreuses mais ça n'empêche pas à Just Philippot de créer sa propre histoire, sa propre chronique agricole pour confronter le public aux névroses destructrices de l'humain. La proposition de ce nouveau cinéma d'épouvante est dingue car elle inclut des nouvelles menaces tout en s'alignant à des angoisses universelles comme la précarité, la rentabilité, la responsabilité familiale. Malgré un petit passage à vide, "La Nuée" nous emporte de plein fouet dans un final spectaculaire, flippant et réussi. Une belle surprise, à l'instar de "Grave" de Julia Ducournau il y a cinq ans !
Que ça fait du bien de voir un très bon film avec des acteurs peu connus jouant super bien sur un scénario original malgré quelques invraisemblances mais c'est du cinéma n'est ce pas
La Nuée est un film tout à fait correct, reposant sur le cross-over entre Petit paysan, Y aura-t-il de la neige à Noël ?, The Birds et Les Gremlins. C'est bien réalisé, bien joué, globalement bien conçu. La bande-annonce laisse penser que les monstres de l'histoire sont les sauterelles alors qu'en fait, c'est... la mère. Et c'est là que les soucis commencent, car le film pose trois gros soucis quasiment d'ordre moral... En premier lieu, après un tel film, n'espérez pas que je mange de la sauterelle un jour ; j'en suis définitivement dégoûté. Tous ces gros plans d'insectes montrés comme des êtres sanguinaires et pervers ne peuvent qu'aboutir à cet effet. Or, quel est le sens d'éloigner le public d'une solution alimentaire qui peut aider à résoudre pour partie la crise environnementale actuelle ? Ensuite, il y eut un temps où le cinéma hollywoodien rétablissait la morale dans tous ses films. Les bons étaient récompensés, les méchants punis. C'était sans doute trop manichéen mais cela ne nous imposait pas le spectacle antipathique de l'injustice. La Nuée est malheureusement fondé sur un principe inverse. L'être toxique dans ce récit est clairement la mère, un monstre d'égoïsme qui prétend se soucier de ses enfants, mais ne fait que nourrir sa propre obsession de réussite, couplée à une étrange érotisation masochiste du rapport à ses sauterelles. Elle ne tient pas les promesses qu'elle fait à sa fille, enfonce son fils dans l'illusion et est prête à détruire un arbre auquel il tient pour le bien de... ses sauterelles... Cette égoïsme sans limite entraîne tout le monde vers le chaos, la peur, voire même la mort ; et elle s'en fiche complètement... Deux innocents meurent sans que le cinéaste ne montre la moindre compassion. Dans ces conditions, on n'a qu'une envie : que la mère se fasse elle aussi punir de son hybris... Mais non, elle s'en sort sans souci, comme si scénariste et réalisateur adhéraient à son délire. C'est effrayant. Enfin, au début du film, je me réjouissais de voir un personnage féminin au premier plan, dans un univers cinématographique en mutation sur les questions d'égalité Hommes/Femmes. Mais je ne crois pas que ce soit rendre service à la gente féminine que de générer des premiers rôles de femmes aussi contestables et dérangées... Portrait de la jeune fille en feu et plus récemment Nomadland s'avèrent bien plus utile et constructif dans ce salutaire combat sociétal en cours.
"La Nuée " drame fantastique récompensé au dernier festival de Gérardmer est un film original. En effet l'histoire nous décrit d'une manière réaliste et âpre le quotidien d'une mère de famille qui pour sauver son exploitation décide de se lancer dans l'élevage de sauterelles comestibles peu à peu celle-ci va basculer dans la folie et l'horreur, le réalisateur dénonce avant tout le quotidien difficile des agriculteurs et de la société de consommation dans un film pertinent mais qui manque de force par moments. A noter la belle performance du duo actrices Suliane Brahim et Marie Narbonne .