Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
pierrre s.
441 abonnés
3 311 critiques
Suivre son activité
4,0
Publiée le 26 janvier 2023
Un film très bien foutu, qui mélange les genres avec habileté et intelligence. Les acteurs sont très bons et certaines scènes sont vraiment flippantes.
Le film de Just Philippot tente de tirer d'un postulat typique du film d'épouvante un commentaire social et écologique, lequel fonctionne par séquences. Le film met tout de même un certain temps à démarrer, pas aidé en cela par un défaut quasi récurrent de ces productions "à la française": un casting très désincarné couplé à une économie de dialogues qui finit par accentuer la distance avec le spectateur. C'est un peu regrettable car les bonnes idées surgissent régulièrement et la mise en images, à la fois sobre et glaçante, nourrit le propos angoissant de belle manière.
Découvert dans la mini-série Mouche sur Canal +, j'espérais silencieusement qu'un cinéaste donne un premier rôle d'envergure à Suliane Brahim. Voilà le voeux exaucé, et ce n'est pas pour me déplaire. L'actrice est magnétique. Elle provoque quelque chose de brut dans son jeu qui l'a rend immédiatement crédible. Le film de genre qui se dresse autour ne tient pratiquement qu'à elle et ses agissements. Une audace dans le scénario, dans une science fiction soft, qui commence par un drame familial et qui glisse sur la lisère de l'horrifique. Il y a ce côté anxiogène très réussi, où elle mène cette petite famille qui vit à la campagne, mais qui va se retrouver déborder par un besoin irrémédiable de réussir au détriment de causer le chaos dans son foyer. Elle est seule, mais conquérante. Le bras tendu par le très doué Sofian Khammes ne suffit pas. Le prisme de filmer la chute vers l'effroyable est un angle qui m'intéresse. Cela décris le jusqu'au-boutisme du cinéaste sur son idée de mise en scène. Percutant.
Ou quand la France veut absolument faire un film de genre et ici c est raté ! . Il ne se passe rien pendant 1h40 pas de climat et encore moins de tension. Évidemment la presse a adoré en applaudissant des deux mains en soulignant l originalité de faire un film français d horreur écolo ????? . Mieux vaut en rire plutôt que d en pleurer...quoique !
Aussi étrange que cela puisse paraître, je n’ai pas envie de reprocher au film sa lenteur. Elle s’inscrit correctement dans le récit. Cette lenteur est à l’image de la profession d’agriculteur - éleveur : cultiver la patience car la nature prend son temps. Il y a des films où les lenteurs sont prétextes à présenter les personnages au point d’en oublier le thème, au point de se demander si le film finira par décoller ! Et puis, il y a des lenteurs qui s’imposent, si on se souvient bien, « Alien » met plus de vingt minutes avant de rentrer dans l’horreur. En ce qui me concerne, avec « La Nuée », on perçoit assez rapidement les préoccupations du personnage pour son élevage de sauterelles et ses rapports avec ses enfants. Les plans serrés sur les sauterelles nous donnent quelques indications sur l’ambiance pesante. L’histoire monte palier par palier et à chaque palier, une impression de malaise. Evidemment, la condition d’éleveur de sauterelles avec tous les soucis financiers et psychologiques liés à cette activité surprenante et accaparante ne permet pas à Virginie (Suliane Brahim), mère seule de surcroît, à élever correctement sa famille composée de deux enfants. L’engrenage morbide dans lequel elle s’engage plongera le récit dans une horreur tout à fait acceptable pour le spectateur. En effet, « La Nuée » n’est pas un film d’horreur pure, c’est une horreur latente, en filigrane mais bien présente. Je regrette simplement une fin précipitée et peu convaincante avec l’initiative de Karim (Sofian Kammes) de suite après sa macabre découverte dans l'une des serres. Un bon film français dans le genre horreur.
Dans le sang Voici le premier long métrage de Just Philippot. A juste titre, il a fait grand bruit lors de sa sortie suite à un passage remarqué à Cannes et surtout parce qu’il confirme un cinéma de genre en forme. Un cinéma de genre ? Oui, c’est la formulation un peu intello pour parler du cinéma boutonneux et geek que sont la SF, l’épouvante, le fantastique, bref ce cinéma-là. Mais comme ici les choses ne peuvent être gratuites, on tient là bien plus qu’un film fantastique. Virginie élève seule ses enfants, une ado débrouillarde et un fiston mimi. Depuis peu, elle élève aussi des sauterelles à usage alimentaire mais c’est la galère et l’exploitation ne se développe pas comme elle le souhaiterait … jusqu’au jour où elle découvre comment favoriser la croissance de ses petites bestioles. Autour d’elle, on la prend pour une folle. Vendu comme un film de genre, le film ne cède pas à la facilité des effets habituels. L’ado en mal de sensations trouvera sûrement le temps long, surtout au début. Car ça démarre lentement sur une trame de drame social et familial très réussi. Le film est avant tout le portrait d’une femme au pied du mur, cernée de toutes parts. La thune manque, le temps aussi tant son activité l’accapare. Travailler beaucoup sans rien gagner et délaisser sa famille. Cela semble être le portrait de nombreux agriculteurs. Se faire bouffer par son travail et se mettre en danger, c’est rappeler le taux de dépression dans cette activité. A côté, Karim, son voisin viticulteur, retire le sang de la terre pour abreuver en amour une clientèle avec qui il espère créer un lien. Ces deux personnages ont donc un rapport charnel avec leur environnement et leur activité. Et quand tout dérape, c’est pas à moitié et on s’en prend plein la poire. La seconde partie du film fonctionne d’autant mieux qu’on a consacré beaucoup de temps à l’exposition et à l’installation d’une ambiance à la fois bucolique et terriblement tendue. C’est crescendo qu’arrivent les problèmes et quand c’est le festival, on a beau être prêt, on reste malgré tout sur les fesses. Belle intrigue et beau développement donc. A l’image, très belle confrontation du naturel et de l’artificiel par la représentation de ces animaux contraints éclairés d’une lumière surnaturelle. La profondeur de champ et la transparence contrariée permettent toujours de masquer la réalité jusqu’au moment où on ne peut plus la nier. On notera également un remarquable travail sur le son dans lequel le bruit incessant des sauterelles se confond avec la musique ou plutôt, l’intègre, l’ingère. A l’interprétation, la qualité est privilégiée à la quantité. Peu de personnages mais ils sont fort bien joués par des acteurs peu vus jusqu’aujourdhui. En bref, un vrai thriller social efficace et dérangeant qui ne laissera certainement pas indifférent.
Très honorable incursion française dans un cinéma de genre réputé difficile! Organique, malsain et enrichi d'une préoccupation sociale qui constitue une valeur ajoutée, "La Nuée" se révèle exigeant et doté d'une vraie vision de cinéaste. Il faut néanmoins adhérer à cette histoire qui en rebutera plus d'un, qui dérange et fascine simultanément, refuse la séduction et affiche une volonté jusqu'au-boutiste qui force le respect. Désagréable certes, mais puissant!
« La nuée », film français dit « de genre » est vraiment une belle surprise tant par la qualité de sa mise en scène, de son interprétation et de son scénario. La fuite en avant de son héroïne Virginie (Suliane Brahim) et sa descente aux enfers nous est proposé sans temps mort. Les difficultés du monde paysan, largement exposées ici, seront l’élément déclencheur de cet engrenage infernal. La mise en scène installe très rapidement un climat d’angoisse qui ne se relâchera pas. Aidée par une formidable bande son qui rend la stridulation des sauterelles de plus en plus flippante au fur et à mesure du déroulé. Suliane Brahim porte ce film d’une façon intense, c’est une vraie révélation. Elle est formidablement entourée, notamment par les deux enfants (Marie Narbonne et Raphael Romand). Le film trouve un bel équilibre entre fantastique et réalisme, et n’en fait jamais trop, ce qui lui donne une qualité de plus dans ce cinéma qui bien souvent tombe dans l’excès. De genre ou pas, « La Nuée » est de toutes les manières un excellent film et ce ne serait pas surprenant de voir apparaitre un jour un remake outre-Atlantique !
Un peu fastidieux à regarder car parfois assez morne, mais "La Nuée" vaut le coup d'œil ne serait-ce que pour sa singularité dans le paysage cinématographique français. L'actrice principale est excellente.
L'élevage de sauterelles suffit à lui seul à attiser la curiosité... et on n'est pas déçu. Une mère en charge de ses deux enfants subit la grande pauvreté, et son nouveau commerce de sauterelles est au bord de la faillite jusqu’au jour où elle comprend que celles-ci prennent de la vigueur et se reproduisent davantage grâce au sang. Elle se fait alors livrer du sang d'animaux et elle prospère en retrouvant une certaine santé financière. On aurait pu croire que cela s'arrête là avec un film déjà bien entamé mais ... non ! Tout prend un virage inattendu .spoiler: [spoiler]Une impossibilité administrative empêche de recevoir de nouveau du sang et là l'héroïne sombre peu à peu dans la folie en jetant un chien aux sauterelles, en prélevant son propre sang... tandis qu'elle agrandit toujours plus son élevage sans sembler pouvoir s'arrêter. [/spoiler]On sombre quasiment dans un film gore. Sous certains aspects la fille semble plus mature que sa mère et tandis que le petit garçon est envoyé loin du domicile, on assiste à l'apogée de l'horreur et de la folie, avec une fin plutôt réussie. spoiler: Seul dommage : j'aurais préféré que la mère meure par cet exceptionnel sacrifice qu'elle offre pour sauver sa fille (ceux qui ont vu le film comprendront), cela aurait rendu le film encore plus noir, émouvant et franchement et atypique .
Une mère de famille veuve se saigne littéralement aux quatre veines pour nourrir sa famille et maintenir à flot son élevage de sauterelles. Film hybride, original et passionnant à cheval entre le fantastique et le drame social , à croire que seul le cinéma de genre a la possibilité de recycler aussi vite des thématiques contemporaines, ici le malaise paysan et la culture d'insectes. Les acteurs sont tous impeccables et on ne peut que saluer ce premier film.
Je trouve les commentaires nettement en dessous de la valeur de ce film. Certes, pas de spectaculaires effets spéciaux. Des personnages qui se mettent doucement en place. Un rythme plutôt lent. Cependant, une angoisse latente, des personnages qui partent totalement en vrille, un drame social en toile de fond, une ambiance oppressante... Oui, la mère est totalement perchée. Mais elle a une famille à faire vivre, des traites à payer, et elle est dans l'impasse. Oui, sa fille a beaucoup plus les pied sur terre, justement parce que c'est une gamine, qui ne comprend pas les enjeux.
Les acteurs sont excellents et parfaitement castés. De cette mère qui est d'autant plus dangereuse qu'elle semble parfaitement inoffensive, jusqu'aux enfants qui sentent que quelque chose ne tourne pas rond sans pouvoir agir.
spoiler: La fin aurait été plus réussie si la mère était morte. Le film s'achève d'un coup. Un peu bizarre.
Ce film de genre débute comme un drame (difficultés du monde agricole, famille endeuillée) et vire peu à peu vers l'horreur. Ce changement progressif d'ambiance est très bien amené, malgré un petit manque de surprises dans le scénario et des moments "horrifiques" trop peu nombreux à mon gout (visuellement convaincants malgré tout) pour bousculer le rythme lent. Pour une première réalisation, cela reste une réussite, tant sur le fond que sur la forme, un film peut être ordinaire mais prometteur.
Pas mal dans l'ensemble... Le film met du temps à démarrer... Au bout d'une heure à nous raconter un drame sociale plutôt bien mis en scène on commence enfin à rentrer petit à petit dans l horreur... Mais manque cruellement de folie de manière générale... A part la mort de 2 chèvres et d'un chien on a rien d'autre à se mettre sous la dent... Du coup on a encore faim comme les sauterelles du film... Il aurait peut-être fallu leur donner plus d'humains a becter je ne sais pas... La fin est assez prévisible vu le contexte... Bref le film n'est pas mauvais mais il aurait pu être beaucoup mieux...