Après « A peine j’ouvre les yeux » dont j’avais fait les louanges il y a quelques années ( 🎬 ), voici le deuxième film de Leyla Bouzid qui après avoir remporté un grand succès lors de sa présentation au festival de Cannes, remporte ce week-end, au festival de film francophone d’Angoulême le prix du meilleur film et le prix du meilleur comédien pour Sami Outalbali. Avec une délicatesse propre à sa mise en scène et le traitement subtile de ses personnages, Leyla Bouzid réussit à nous immiscer dans une histoire d’amour entre deux jeunes étudiants en lettres à la Sorbonne. Pour Farah ( formidable Zbeida Belhajamor ), les sentiments amoureux ne sont pas problématiques, elle les provoque même, et semble bien plus émancipée. Pour Ahmed, cette situation amoureuse n’a rien d’évidente, rattrapé par ses pulsions sexuels, son éducation, sa religion, la peur de sa « première fois » et la littérature érotique arabe qu’ils étudient et dont lui ne soupçonnait pas l’existence. De quoi effectivement douter, se remettre en question. C’est bien là l’originalité et la force du film, ce regard posé par une jeune réalisatrice sur un jeune personnage masculin, qu’elle rend terriblement fragile et attachant, un regard d’amour trop rare au cinéma, aussi beau que l’était celui de Maurice Pialat sur Sandrine Bonnaire dans « A nos amours », et oui, rien que ça. Le film de la semaine, voire de la rentrée.
Un film merveilleux, vrai et délicat. Une rencontre amoureuse qui contribue à parfaire l'identité d'Ahmed , au delà des clichés. Une émancipation par l'amour. On en redemande !
Magnifique film sur l'éveil à l'amour et au désir d'un jeune homme, sujet rarement vu au cinéma et traité ici de manière très subtile et délicate. Le film est rempli de sensualité, celle des corps et des mots. Les acteurs principaux et secondaires sont superbes.
Quel plaisir de retrouver Leyla Bouzid pour son 2ème long métrage ! Un film beau et vrai, d'une grande délicatesse et qui sait faire taire les clichés. Un vrai chef d'œuvre cinématographique, et sans aucun doute le meilleur film de cette année 2021. Foncez !
Une merveille ! Tout en subtilité et en douceur, ce film parle de beaucoup de sujets actuels (immigration, intolérance, place de la femme,...). C'est très réussi, bravo.
Un film délicat, sensuel et romantique mais aussi social et politique. Le film se découvre sur différentes couches, toutes plus riches les unes que les autres. Ce n’est pas juste une histoire d’amour, c’est le portrait d’un jeune français d’aujourd’hui, à cheval entre plusieurs mondes, tiraillé entre ce qu’il pense que sa culture lui impose et ce qu’il est profondément, et aussi ce qu’il ressent. C’est beau, c’est profond et subtilement incarné par ces deux comédiens absolument formidables.
Ce film raconte l’histoire complexe de cette relation amoureuse entre deux étudiants magrébins en littérature à la Sorbonne. La réalisatrice tunisienne dont c’est le premier long métrage a très bien filmé cette relation avec souvent beaucoup de subtilités dans le traitement du scénario. Les interprètes sont très naturels dans leur rôle respectif et le film est intéressant à découvrir. Ce film porte également un regard intéressant sur les conditions de vie en France de ces jeunes issus de l’immigration.
(...) Alors que ceux sur les jeunes filles sont pléthore, les films sur l’éveil amoureux des garçons restent assez rares pour qu’on n’applaudisse pas l’essai gracile de Leyla Bouzid, qui ose ainsi parler de l’autre sexe et le fait avec cœur, de très délicate façon, aidée par l’engagement de très expressifs acteurs. En assumant ainsi un regard féminin sur un ressenti masculin, elle fait de son film un appel à tous les garçons de maîtriser leurs peurs et leurs autocensures, de transgresser leurs inhibitions pour s’ouvrir à l’amour sans tomber dans les travers du machisme ambiant. (lire l'intégralité de la critique sur le site d'Africultures)