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yeepee
24 abonnés
61 critiques
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2,5
Publiée le 10 septembre 2021
Un film qui sera très utile pour les garçons d'origine maghrébine de 10 à 20 ans. 5 étoiles pour ces spectateurs-là, sans aucun doute! On se dit que la réalisatrice a puisé dans son expérience et peut-être aussi ses regrets... Pour des spectateurs plus âgés en revanche, cela pourra sembler lent et très très très scolaire.. J'écris cette critique depuis la salle de l'UGC où je suis en train de mater ce film, on est que 2 (je suis au fond) et je peux suivre d'un œil discret sans que cela ne m'importune vraiment.. Donc un film gentil bien propre sur lui qui aurait fait un parfait téléfilm, mais pas le film de l'année non plus, trop démonstratif et explicatif pour cela.
Les thèmes du vin, de la bonne chère, de l'érotisme, des femmes, sont très présents dans la littérature arabe (et persane) d'il y a quelques siècles (voire plus récemment en Iran d'avant la révolution islamique), ce qui semble souvent incongru au vu de la situation et des moeurs dans ces régions du monde. Comme le dit d'ailleurs un personnage algérien déclassé depuis son arrivée en France : "c'était la belle époque". Le film s'aventure sur ce terrain glissant avec une intelligence et une grâce qui laissent pantois. Il se hasarde à mêler cette dérive sociale et de contrôle des moeurs sexuelles de la jeunesse, y compris avec les émigrés établis en France, avec d'autres thèmes très contemporains sur le contrôle social, le racisme, le déracinement des deuxième ou troisième génération d'immigrés. L'habileté, la justesse et la délicatesse avec lesquelles la réalisatrice mène son histoire, portée par une mise en scène sobre mais plus complexe qu'il n'y paraît, sans effets superflus, sont bluffants. Un thème passionnant et traité avec le talent qu'il méritait. On ne boude pas son plaisir !
Ce film a été reconnu et apprécié dans les festivals. Alors qui suis-je ici pour faire la fine bouche ? Eh bien, un spectateur lambda. Avant moi, les notes d’une et deux étoiles n’ont été assorties d’aucun commentaire. Comme s’il n’y avait rien à dire ? Alors qu’y a-t-il dans ce film ? Le joli minois de Zbeida Belharjamor dans le rôle d’une étudiante en littérature arrivée de Tunis « qui n’est pas le bled » et où « tout le monde parle français », maîtrisant par contre parfaitement en parallèle la culture et l’écriture arabe. Une « bourge » pour son camarade de fac, français de souche algérienne, qui lui ne connait pas la langue de ses géniteurs. Il interrogera d’ailleurs son père à ce sujet. Lequel lui répondra que « ça ne lui aurait servi à rien ». Gêné par ce qu’il découvre de cette culture, il va rester coincé dans des interdits face à la jolie Farah. Oui et alors ? Comment tout ça va se décanter ? De manière soporifique. Le sujet et le thème sont là mais l’abord hautement littéraire prive le spectateur d’actions et d’interactions. Même pas la petite morale ou leçon qui signe souvent ce type de réalisation. Le scénario d’un film, ce n’est pourtant pas un livre ! L’immersion n’est pas la même.
Avec un titre pareil, on s'attendrait à une romance à la française avec son flot insipide de belles paroles. En réalité, "Une histoire d'amour et de désir" fait rencontrer deux destins dans l'univers feutré de l'université de lettres de la Sorbonne, à savoir un jeune-homme des cités normalement promu à une certaine forme d'exclusion, et une jeune tunisienne normalement victime de la pauvreté et de l'errance des migrants. En fait, le film prend le contre-pied de tous nos pires stéréotypes et s'invite dans le cœur de ces deux jeunes-gens, à travers un cours de littérature comparée où il est question de l'impertinence érotique de poèmes anciens arabes.
Rarement, on n'aura vu au cinéma un scénario aussi bien écrit. Les mots coulent dans une poésie profonde mais jamais orgueilleuse. Le récit cherche à comprendre dans ces deux personnages sensibles, les empêchements culturels qui les tiennent à distance l'un de l'autre. La réalisatrice réécrit le mythe souvent vu au cinéma des amours impossibles, mais cette fois par le filtre de la culture lettrée et sociologique du Maghreb. Les deux comédiens s'adonnent avec beaucoup de délicatesse et de pudeur dans la psychologie de ces personnages, confrontés à l'imaginaire de leur culture, la difficulté à trouver leur place dans une société à la fois française et arabe. La famille d'Ahmed est magnifique dans les traits notamment d'un père de famille qui a du renoncer à sa carrière intellectuelle et se soumettre aux besoins de main d’œuvre de la France.
"Une histoire d'amour et de désir" est un véritable enchantement. On se perd avec délectation dans cette éducation sentimentale où pour une fois, les banlieues sont présentées de façon ouverte et généreuse. Pour autant, le récit ne cède pas à la facilité ou à la mièvrerie. Au contraire, la mise en scène choisit la complexité pour donner chair à ces deux êtres beaux et amoureux.
Bravo, la jeune Bouzid nous livre une histoire tout en retenue et délicatesse, mais sur un thème rarement exploré et pour cause…. Les relations amoureuses fille-garçon dans un contexte maghrébin. Il faut un certain culot, pour aller rechercher des textes arabes érotiques du XIIè, et envisager même une version moderne de l'amour courtois. Sauf que les filles elles ont changé! On retrouve également plusieurs thèmes secondaires, plus habituels: la pression du quand dira-ton dans les cités, la famille faussement intégrée, la prof de fac pétrie de culture, mais si lointaine de ses étudiants. Le ballet de Farah autour de Ahmed fait sens, le dénouement n'a rien d'exceptionnel, mais tout de même, ce long métrage, très honnêtement joué, nous aura emmené sur des terres inconnues. Cinéma - septembre 2021
Bravo Sami Outalbali (que j'ai découvert dans Sex Education et que j'ai hâte de retrouver dans Novembre sur le 13 novembre 2015) et Zbeida Belhajamor, LA révélation de 2021 à mes yeux ! Magnifique chronique étudiante, contée au cœur de Paris et de la Sorbonne, sur le désir et l'Amour ❤️
Il y a un vrai sujet, rare au cinéma, et une cinématographie indéniable. La sensualité, c'est le sujet, est partout dans les images. Le film est moderne et je ne l'ai jamais vu ailleurs. Le seul "bémol" réside dans ses deux jeunes interprètes qui portent le film mais qui semblent encore un peu trop verts pour habiter pleinement les strates qu'on sent au scénario.
Second film de la realisatrice tunisienne: pari audacieux d'une histoire de desirs entre une jeune Tunisienne, fraichement debarquée à Paris pour ses etudes et un jeune franco-algerien, né en France ne parlant pas l' arabe. Depassant les clichés " banlieusards" on est captivés par les rapports ambigus que ces 2 personnages entretiennent. Belle reussite, belle interpretation. Beau film.
Ahmed, 18 ans, est français d’origine algérienne. Il a grandi en banlieue parisienne. Sur les bancs de la fac, il rencontre Farah, une jeune Tunisienne pleine d’énergie fraîchement débarquée de Tunis.
C’est la seconde réalisation de Leyla Bouzid qui en a aussi écrit le scénario.
Drame Français sortie dans l’ombre d’un Marvel et d’une comédie avec Kad Merad, Une histoire d'amour et de désir a des qualités indéniables mais malheureusement reste seulement pas mal.
Il est clair et net qu’Une histoire d'amour et de désir se démarque des autres films dans le genre par son traitement bien particulier de sa thématique principale. On va parler ici de désir aussi bien d’un point de vue amoureux mais aussi charnel. J’ai apprécié que pour une fois on ne tombe pas tête la première dans le graveleux en se contentant de symboliser cela par des scènes de sexe à gogo sans aucun fond. La réalisatrice a pris l’option de joueur sur le côté poétique et le non-dit afin de symboliser cela. Que ce soit une parole douce, ou un regard perdu, on va beaucoup mieux ressentir l’excitation des personnages que en fonçant dans le tas.
Pour cela, le film va beaucoup tourner autour de littérature arabe du XIIème siècle. Celle-ci est totalement méconnu en France et à ma plus grande surprise, elle contient de l’érotisme. On va donc bousculer les idées reçus. Cette prise à contre pieds va être symbolique du personnage de Ahmed. Ce jeune homme ne connait pas grand-chose à la culture de ses parents, et pensait qu’il allait apprendre des notions aussi prudes que ce dernier est mal à l’aise avec le sexe Au lieu de cela, cet étudiant qui n’a encore jamais connu de relation physique, va être déstabilisé va à ces textes.
C’est ce fameux Ahmed qui va plomber totalement ce drame. En effet, j’ai trouvé ce personnage extrêmement mal écrit. Ce qui est dommage et ressort encore plus quand tout le reste est réussi. Cependant, à lui seul il plombe tout. Alors que la thématique est traitée de manière fine, ce protagoniste va être très caricatural. Il ne fait que les mauvais choix et ça en est parfois presque ridicule et agaçant. On savait que si une situation se présentait à lui, forcément il aurait la mauvaise réaction. Pourtant, on se doute qu’étant étudiant à la Sorbonne, il devrait avoir assez de jugeotte pour prendre quelques bonnes décisions. Que ce soit en amour mais aussi socialement quand va s'opposer son ancienne vie dans son quartier et sa nouvelle sur Paris.
Le plus étonnant est que les autres personnages sont vraiment réussis. Je pense notamment à Farah joué par Zbeida Belhajamor. Celle-ci va envouter Ahmed par sa beauté et sa douceur. Sa construction est intéréssante car même si elle aussi est magrébine, elle ne va pas avoir le même schéma intellectuel que Ahmed. Une bonne manière de montrer la pluralité des pensés. J’ai aussi beaucoup aimé l’apport de Samir Elhakim dans le rôle du père. A première vue on pourrait penser qu’il va être inactif dans le récit, mais finalement il a une grande profondeur. Enfin je tenais à saluer le jeune Diong-Keba Tacu qui met de bien belle manière sa pierre à l’édifice avec de bonnes apparition, à l’image sa prestation dans FRAGILE (2021).
Avec son deuxième long-métrage, Leyla Bouzid livre en 2021 une comédie sentimentale sensible. Elle prend le parti de décortiquer les affres de l’amour du point de vue d’un jeune homme. Cette originalité est assortie d’une analyse convaincante sur la fragilité masculine, le désir charnel, le respect des traditions religieuses, l’intégration de la communauté maghrébine en France, la littérature érotique arabe, etc... Cela offre une réflexion riche et dense simplement aseptisée par un rythme très scolaire. Bref, un film subtil dont on aurait apprécié plus d’explosivité.
Vu hier soir le 5 septembre 2021 au ciné de mon quartier #@espace1789 et le plaisir d'être présente au débat lors du riche et sympathique échange avec la réalisatrice #leylabouzid. J'avais un doute en lisant l'affiche de voir à nouveau un film traitant de "la banlieue " (terme banalisé et plein d'aprioris du coup ! ). Un film comme @Gagarine @Bonne mère @Fragile @De bas étages @ibrahim ...par exemple ), films vus parfois très aimés parfois moins. Non "Une histoire d'amour et de désir " parle surtout et déjà de littérature, de sensualité , d'un érotisme poétique ... tout est désir les mots murmurés, les regards ou même les "non regards" en fuite. Le choix des plans photo , le choix des deux comédiens sont magiques et magnifiés. Bien sure en filigrame Ahmed est issu de l'immigration politique algérienne et habite une cité où ses potes "tiennent les murs ", bien sure Farah vient de Tunis pour étudier en France mais la réalité du film c'est l'éveil amoureux d'un jeune homme timide et romantique idéalisant l'objet amoureux "sa muse" ; c'est l'apprivoisement du désir, du plaisir. C'est l'acceptation de l'amour des corps au-delà de celui des âmes. Un film délicat qui sait se saisir de la sensibilité du spectateur séduit.
Une mise en scène subliment sensuelle, un récit subtil et intelligent et des acteur.trice.s excellent.es. dont l'alchimie crève l'écran. Il est cependant dommage que le protagoniste soit encore un garçon et l'objet du désir, la muse, la femme qui ici n'a aucune voix, cela aurait été tellement plus passionnant de renverser les rôles, dommage.
C’est le film le Plus nul de l’histoire!!!! Je me suis forcé a regarder jusqu’à la fin mais la torture était beaucoup trop forte je m’en excuse… Je souhaite même pas à mon pire ennemi de regarder ce film sans scénario, sans rythme sans ambiance… Même si on me paye pour aller voir ce film je le ferais pas!!!
Comment résoudre nos dualités entre nos désirs, nos amours et nos dogmes ? C'est toute la question que s'est posé Leyla Bouzid avec "Une Histoire d'Amour et de Désir".
Explorant une année d'études de Ahmed, et sa rencontre avec Farah qui va bouleverser ses apprioris et l'éveiller au désir en parallèle de son apprentissage de la littérature érotique arabe, le film avance à pas feutré pour nous faire comprendre à chaque instant la difficulté du parcours de notre protagoniste et son envie de trouver un équilibre dans ce qu'il veut et ce qu'il veut.
Porté par un casting solide et toujours en justesse (l'alchimie entre Sami Oultabali et Zbeida Belhajamor est solaire), le film marque notamment par sa réalisation étudiée sans en faire des caisses, rappelant la sobriété d'un film de Céline Sciamma. Le premier plan révélant progressivement une situation qui reste pour autant visuellement décomposé en des dizaines de fragments installe déjà tout le dilemme du personnage.
Il faudra visuellement parler aussi du travail des reflets, montrant par moments à quel point Farah envahit l'esprit de Ahmed, où l'approche de Bouzid sur comment filmer les corps, montrant notamment la complexité de Ahmed à travers un très beau plan sur sa colonne vertébrale, lui donnant un aspect inhumain.
Dans sa recherche de l'apprentissage du corps, "Une Histoire d'Amour et de Désir" se révèle à tous les niveaux un film à la beauté claire, où seuls quelques problèmes de rythme et une histoire B peu engageante viennent affaiblir le tout. Une belle découverte que ce film, qui montre avec justesse comment parler du désir après le très décevant "les fantasmes".