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Un visiteur
5,0
Publiée le 14 septembre 2020
Je sors bouleversée du documentaire "le Fantôme de Laurent Terzieff" de Jacques Richard. Grâce à un savant montage, mêlant le passé et le présent, le cinéma et le théâtre, le film nous fait découvrir avec pudeur et sensibilité, l'homme et l'acteur, l'un n'allant pas sans l'autre. Il voue sa vie au théâtre, cherchant à faire « s'interroger l'homme sur lui-même et sur le monde dans lequel il vit ». Sans doute s'interroge-t-il à travers ses rôles et, sans doute, le réalisateur fait-il aussi son propre autoportrait. On connaît la carrière singulière de Jacques Richard ("Ave Maria", "Cent francs l'amour", récemment "L'orpheline avec en plus un bras en mois" qui a révélé Noémie Merlant et "Le fantôme d'Henri Langlois") Un film a montré de toute urgence dans toutes les écoles de cinéma et de théâtre.
Laurent Terzieff est mort en 2010. Jacques Richard lui consacre un long documentaire pour retracer sa vie et son œuvre, grâce à des documents d'archive, des extraits de ses films, des captations de ses pièces et les interviews de ceux qui l'ont bien connu.
Laurent Terzieff, c'était d'abord une gueule incroyable : des yeux verts, des lèvres énormes, les traits de plus en plus émaciés avec l'âge, un sourire à la fois carnassier et doux qui s'ouvrait sur des dents jaunis par la cigarette. Laurent Terzieff, c'était aussi une voix inimitable, grondante ou murmurante. Laurent Terzieff, c'était enfin une diction théâtrale qu'il n'abandonnait jamais même hors des planches.
Très jeune il découvre le théâtre. Mais c'est au cinéma qu'il doit ses premiers succès. Son physique de jeune premier lui vaut autant de succès que Delon ou Belmondo et annonce une brillante carrière internationale. Il tourne à Paris et à Rome, avec Autant-Lara, Clouzot, Garrel, Pasolini, Buñuel ou Bolognini. Mais, il décline les appels du pied de Hollywood - où dit-on un film avec Marylin Monroe lui avait été proposé - et préfère se consacrer à sa passion : le théâtre.
Au cours de Tania Balachova, il rencontre Pascale de Boysson qu'il ne quittera plus - même s'il ne se mariera jamais et n'aura jamais d'enfants. Ensemble, ils fondent en 1961 la compagnie Laurent Terzieff qui se spécialise dans le théâtre contemporain : Paul Claudel, Arthur Adamov, Murray Schisgal, Edward Albee ...
Le documentaire de Jacques Richard ne brille pas par son originalité. Il peine à se hisser au-delà du tout-venant télévisuel. Si le Lucernaire est la seule salle parisienne à l'avoir diffusé, c'est sans doute en raison du rôle que Terzieff a joué dans la création de cet espace culturel unique, en 1968 impasse d'Odessa près de la gare Montparnasse, avant de déménager rue Notre-Dame-des-Champs.
"Le Fantôme de Laurent Terzieff" nous permet toutefois pendant deux heures de nous replonger dans la vie et dans l'œuvre de cet exceptionnel homme de théâtre et dans l'intensité d'une vie toute entière vouée à sa passion.
Film REMARQUABLE !! Il fallait qu il existe , qui mieux que JACQUES RICHARD , qui a bien connu ce monstre du théâtre et du cinéma., ne pouvait consacrer tant d heures de visionnement, à classer , trier , sélectionner , monter des témoignages précieux , afin d établir un portrait savoureux de LAURENT TERZIEFF
Ce film documentaire "le Fantôme de Laurent Terzieff" nous fait découvrir de belle façon et souvent avec beaucoup d'émotions, un Laurent Terzieff bien vivant, bien réel grâce au travail soigné du réalisateur, Jacques Richard. Ce savant assemblage d'images d'archives et d'entretiens avec des personnalités qui l'ont connu, ont travaillé avec lui, ont vécu ses passions nous fait découvrir un homme qui aura consacré toute sa vie à son art. Tous les amoureux du théâtre "d'ici et de là" se doivent d'aller voir ce film. Deux heures qui réconcilient, si besoin en était, le théâtre ET le cinéma.