Le film est présenté à l'ACID au Festival de Cannes 2019.
Selon le réalisateur, Vif-Argent "évoque un éclat furtif, quelque chose qui étincelle dans la nuit comme ce que vivent soudain Juste et Agathe dans le film. Puis le vif-argent c’est aussi le nom du mercure utilisé comme principe actif en alchimie, un agent révélateur. Et Mercure c’est aussi le messager des Dieux dans la mythologie, celui qui conduit les âmes aux enfers".
Vif-Argent est le premier long métrage de fiction de Stéphane Batut. Avant de passer derrière la caméra, il a longtemps été directeur de casting pour les films de Claire Denis, Serge Bozon ou encore Xavier Beauvois. Assister ces metteurs en scène a été une véritable école pour Batut mais a également eu tendance à modérer ses désirs de réalisation. C'est après avoir travaillé avec Nicolas Klotz ou Claire Simon, qui ont une approche documentaire de la fiction, que Batut s'est lancé dans la réalisation de deux documentaires : Le Choeur et Le Rappel des oiseaux.
Il s'agit du premier film de Thimotée Robart, repéré par le directeur de casting Alexandre Nazarian lors d'un casting pour un projet d'Eugène Green. "Il n’avait pas été retenu au final. Il n’avait jamais joué. Thimotée avait une drôlerie naturelle, de la sensualité, et puis il était très juste, avait le bon degré d’innocence et d’insouciance qui correspond au personnage", raconte le réalisateur.
C'est son expérience en tant que directeur de casting qui a inspiré à Stéphane Batut Vif-Argent. Il s'est en effet nourri des souvenirs que lui racontaient les acteurs lors des castings : "L’idée était de réaliser un portrait de la ville à travers ces gens rencontrés au hasard des rues. J’ai compris ensuite que celui qui pourrait faire le lien entre ces souvenirs serait une sorte d’alter-ego qui aurait un caractère fantastique. Quand j’écoutais ces histoires, j’y voyais quelque chose de fatal, comme une esquisse du destin de ces personnes. Je voyais en eux, déjà, des fantômes, figures éminemment cinématographiques. L’histoire d’amour est venue ensuite".
Le réalisateur connaît bien le quartier des Buttes-Chaumont puisqu'il y vit. Le parc, qui en est le centre de gravité, est "dans une sorte d’excès romantique qui peut se prêter au fantastique." Lors des repérages, le réalisateur a remarqué d'autres endroits du quartier qui revêtaient une note fantastique : "l’immeuble d’Agathe, le canal, les Buttes-Chaumont… Vers l’avenue de Flandres, il y a un pont sur lequel passe le chemin de fer de la Petite Ceinture et qui est éclairé la nuit par des fluos violets. C’est là que s’est confirmée l’idée d’assumer une lumière de plus en plus artificielle vers la fin du film".
Georges Franju, George du Maurier et Sacha Guitry sont remerciés dans le générique de fin. La dernière phrase du film est d'ailleurs une citation de la dernière phrase de Donne-moi tes yeux de Sacha Guitry.