C’est dans la sélection ACID qu’on pouvait trouver à Cannes 2019 "Rêves de jeuness"e, le dernier film d’Alain Raoust, un de ces réalisateurs qui, malgré leur talent, passent beaucoup de temps entre 2 films à réunir un budget suffisant pour le film suivant. C’est ainsi que le film précédent d’Alain Raoust, "L’été indien", était sorti en … 2007. A la vision de "Rêves de jeunesse", on se prend à espérer que Alain Raoust n’aura pas à attendre 12 ans pour tourner son prochain film. Le meilleur moyen pour y arriver : que, malgré une sortie au cœur de l’été, les spectateurs aient la curiosité d’aller découvrir ce « petit » film, largement supérieur à de nombreux prétendus « grands » films. En effet, malgré un budget à coup sûr très serré, malgré la présence de quelques petites scories, « Rêves de jeunesse » n’est pas le genre de film à sous-estimer : on y sent une très grande vitalité, une grande liberté dans la manière de filmer, l’absence totale de formatage à but plus ou moins commercial, la présence perpétuelle de l’inattendu, de la scène qui débarque par surprise. A la vision du film, on a la certitude queson plaidoyer en faveur du collectif et du vivre ensemble est totalement sincère. On s’amuse à la vision des références à la mouvance punk qui foisonnent sur les parois du van occupé par Salomé : pochettes d’albums des Stooges, de Television, … Quant au choix d’une déchetterie comme cadre du film, il n’est pas anodin : n’est-ce pas l’endroit où on se débarrasse de son passé ? Un endroit qui va permettre à Salomé, le personnage principal, d’engager son existence dans la voie de la maturité. On notera sans surprise, tant les deux films s’affichent dans la même famille, que Cécile Vergaftig, qui a écrit le scénario avec Alain Raoust, était également présente sur le scénario de "Tout ce qu’il me reste de la révolution", un scénario écrit en collaboration avec la réalisatrice Judith Davis.