Le titre provient des premières images, une voiture roulant, sans feux, dans le brouillard et où le ciel et la terre se confondent dans une même couleur uniforme. La 2e séquence, symbolisant le temps qui passe, laisse présager l’ennui à venir. Toute l’essence du film s’y trouve, le réalisateur privilégiant la forme au fond. Les sujets ne sont pas neufs et l’action pourrait se situer ailleurs qu’en Islande : deuil et cocufiage. Un grand père, Ingimundur, veuf depuis peu (
sa femme s’est tuée dans l’accident de voiture filmé au début
), est policier. En rangeant les affaires de sa femme, il découvre dans une cassette vidéo, qu’elle avait une liaison et il décide de retrouver l’amant, plus jeune et de se venger. Malheureusement, le scénario n’est pas assez travaillé et court plusieurs lièvres à la fois, le deuil, la trahison, la jalousie et la vengeance mais sans renouveler le genre car il y a déjà eu des films bien meilleurs, sur tous ces thèmes. Vu l’abus des plans séquences (cycle des saisons au début avec un plan fixe sur la maison du policier, de jour et de nuit, par beau temps et sous la pluie, avec des chevaux qui passent et au son d’une musique où dominent les violons, partie de pêche du grand-père avec sa petite fille, Salka, cheminement dans un tunnel sombre où on ne voit rien), le film parait long avec ses 1h49 mn. Un film hybride, voire maniéré (cf. citation des rapports étroits entre Clara Schumann et Johannes Brahms).