L'atmosphère insufflée par ces productions issues des pays nordiques a décidemment un caractère à nul autre pareil : tout est reposant sur la forme, mais tempétueux dans le fond. Un cinéma sans égal. "Un jour si blanc" ne se démarque pas de ses camarades ; mais avec une première partie manquant cruellement de rythme, il glace son public. Le second morceau du gâteau a bien meilleur consistance, et c'est une avalanche d'émotions qui bouleverse le spectateur. Enfin. Mais trop tard pour viser l'excellence.
La réussite de " Godland" le dernier opus de H.Palmason, jeune cineaste islandais, conduit à revenir sur ses deux films précédents et notamment de" un jour si blanc" son deuxième long métrage.
En s'appuyant sur le portrait d'un vieux policier en arrêt maladie à la suite du décès de sa femme décédée dans un accident automobile, Pamelson évoque notamment la douleur du deuil, le déchirement d'avoir perdu l'être aimé, la fidélité au sein du couple.
La force de " un jour..." repose sur son style, son traitement plus que sur son sujet lui-même qui finalement n'est pas d'une très grande originalité.
La première heure est quasiment sans dialogue et pourra rebuter les spectateurs peu sensibles aux films psychologiques ou leur interprétation personnelle est largement mise à contribution.
La seconde partie est sans plus doute plus éclairante et plus classique, même si les ellipses scénaristiques dans les moments cruciaux de l'intrigue sont omniprésentes ( le réalisateur utilisera d'ailleurs le même procédé dans " godland").
Très réussi, " un jour..." comporte malgré tout certains défauts notables même si le film se tient et représente une réussite ( sans doute moins nette que celle que montre " godland"
J'ai regretté le manque de didactisme de la première partie et un scénario tout de même un peu trop relâché dans sa seconde partie.
Néanmoins, il faut reconnaître le talent stylistique du réalisateur, qui s'illustrera avec encore plus de brio dans " Godland", sorti récemment (2023).
Le titre provient des premières images, une voiture roulant, sans feux, dans le brouillard et où le ciel et la terre se confondent dans une même couleur uniforme. La 2e séquence, symbolisant le temps qui passe, laisse présager l’ennui à venir. Toute l’essence du film s’y trouve, le réalisateur privilégiant la forme au fond. Les sujets ne sont pas neufs et l’action pourrait se situer ailleurs qu’en Islande : deuil et cocufiage. Un grand père, Ingimundur, veuf depuis peu (spoiler: sa femme s’est tuée dans l’accident de voiture filmé au début ), est policier. En rangeant les affaires de sa femme, il découvre dans une cassette vidéo, qu’elle avait une liaison et il décide de retrouver l’amant, plus jeune et de se venger. Malheureusement, le scénario n’est pas assez travaillé et court plusieurs lièvres à la fois, le deuil, la trahison, la jalousie et la vengeance mais sans renouveler le genre car il y a déjà eu des films bien meilleurs, sur tous ces thèmes. Vu l’abus des plans séquences (cycle des saisons au début avec un plan fixe sur la maison du policier, de jour et de nuit, par beau temps et sous la pluie, avec des chevaux qui passent et au son d’une musique où dominent les violons, partie de pêche du grand-père avec sa petite fille, Salka, cheminement dans un tunnel sombre où on ne voit rien), le film parait long avec ses 1h49 mn. Un film hybride, voire maniéré (cf. citation des rapports étroits entre Clara Schumann et Johannes Brahms).
Un film aux cadrages exceptionnels et une histoire, un homme surtout,Ingimundur qui nous ramène aux héros mythologiques. Un homme en "colère" qui a une relation exceptionnelle avec sa petite fille(magnifiquement interprétée par cette enfant...)...une grande sobriété, des routes et des tunnels qui symbolisent cette interrogation douloureuse sur l'existence...et puis cette Islande, ces chevaux si résistants, le passage des saisons, des cailloux telluriques. C'est magistral!
Voilà un film très étrange. Sans véritable scénario et encombré de phases décousues parfois totalement inexplicables, le film commence par une série interminable de plans - photos d'une maison, photos qui, même de qualité, lassent et laissent le spectateur assez froid. Le personnage principal, un veuf découvre peu après l'accident mortel de sa femme que celle-ci le trompait, découverte basée sur des éléments éparses et peu cohérents qui déstabilisent le spectateur sans le convaincre. Car de suspense, il n'y en a pas. Aucun même. Sur ce récit se greffe l'amour entre un grand-père à sa petite-fille et , heureusement, car c'est surtout cet amour qui nous fait entrer de temps en temps dans le film. Splendides images de lumière, particulièrement celles de Salka, la petite fille, l'inspiration bergmanienne étant en arrière plan mais sans le génie. Quant au grand-père, Ingimundur (Ingvar Eggert Sigurðsson), son jeu d'Islandais de glace au caractère aussi tendre qu'un iceberg, il joue parfaitement ce que lui demande son metteur en scène Hjynur Palmason. Hélas pourrait-on dire car on s'ennuie, on se lasse, on se demande pourquoi on convoque le commissaire à Reykjavik, pourquoi la petite-fille est toujours confiée à son grand-père, pourquoi cette maison en construction n'avance pas, pourquoi cette haine aussi violente contre l'ex amant, pourquoi tant de questions sans réponses dans un désordre indescriptible. Dommage !
Un peu décevant quand même. Très beaux paysages islandais mais scénario faiblard cet décousu!! Et que dire de la scène finale? L'idée de départ n'était pas mal mais ça se termine "en eau de boudin "
J'ai plutôt apprécié ce film et surtout j'ai résisté à l'envie de partir avant la fin parce que je viens de passer un mois en Islande. J'avoue que j'ai bien retrouvé ce pays et j'ai eu confirmation de certaines impressions. Sans ça le début abscons/bizarre/long m'aurait découragé mais l'élément perturbateur arrive et met en valeur ce début. Il faut donc, selon moi, rester jusqu'à la fin.
Le cinéma islandais est à l'image du pays : âpre, brut, sans concessions, graphique, puissant et fascinant. Ce film explore le processus de résilience, avec une montée par paliers de la tension. Comme la brume qui entoure quasi chaque scène, c'est évidemment très opaque pour une grande majorité des spectateurs, mais c'est aussi une expérience de cinéma qui change, qui explore la pudeur des sentiments - comme seuls les "nordiques" savent le faire - et leurs violences aussi. Unique dans tous les sens du terme.
Ce film est un bouleversement. A tous points de vue: cheminement des personnages, paysages, prises de vues, jeu des acteurs tous exceptionnels. J’ai eu beaucoup de mal de quitter mon siège...d’autant plus que le film se termine sur la chanson Memories de LCohen. Choix on ne peut plus judicieux. Et la cerise sur le gâteau.