Le cinéma de genre est bel et bien de retour et ce n’est pas cette adaptation d’Illusions Perdus réalisé par Xavier Giannoli qui devrez nous faire dire le contraire. Partiellement adapter de l’œuvre de Balzac (un des auteurs qui a était pas mal mis en avant ces dernières soit avec le fade «Eugénie Grandet» ou le «Le Colonel Chabert»…) on y suit les péripéties de Lucien de Rumbempré un jeune roturier qui souhaite s’imposer dans le monde du journalisme et de la haute-société. Jamais adapter au cinéma au par avant, il aura fallut un réalisateur de la trempe de Giannoli pour nous en proposer une relecture qui mêlé habilement un certain académisme assumé et un parti plus contemporain qui se manifeste par la narration (avec notamment des phrases comme «nous aurons peut-être un banquier au gouvernement», «on arrivez pas encore à enchaîner le canard»…).
Réalisateur à la filmographie prolifique et éclectique, j’avais surtout découvert les talents de metteur en scène et son goût prononcer pour le cinéma de genre avec «Marguerite» qui revisiter astucieusement le mythe de «Florence Foster Jenkins». Bien plus qu’un simple remake, Giannoli avait su faire de cette ‘‘copie’’ une véritable œuvre personnelle intimiste et en même temps un beau spectacle. Bref, c’est donc presque logique que le réalisateur français revisite un moment donner dans sa carrière une œuvre du répertoire. Il ne rester plus qu’à savoir...et à la fin de la projection on se dit qu’Illusions Perdues ne pouvait d’être qu’elle.
Avec ce récit qui aurait pu paraître boursoufler, Xavier Giannoli en donne une œuvre pas mal fouillé et rechercher. Chaque personnage est savamment écrit apparaissant très complexe à discerner. Ils sont d’ailleurs tous à la fois insupportable et en même temps on ne peut nier qu’ils nous fascinent. C’est d’ailleurs en cela qu’avec son équipe de scénariste le réalisateur réussi sont paris. Tout le monde sait combien il est compliquer d’adapter une œuvre classique et les spécialistes du roman m’ont fait justement remarquer que tout un pan de l’histoire avait était oublier. Mais de ce que nous donnes déjà le film à voir, on a qu’une envie c’est de découvrir l’avant et l’après. Le film n’écorche en rien le roman mais en donne une interprétation subtile et respectueuse. Comment ne pas voir dans ce long-métrage certainement le plus abouti de son auteur, l’amour qu’il porte à Balzac et à ces personnages ? Pour moi, ce film reflète la parfaite recette entre «adaptation» et «appropriation personnelle». Car si avant on ne pouvais détacher cette histoire de son auteur, on ne pourra désormais plus la détacher du nom de son réalisateur. Comme «Cyrano de Bergerac» avec l’adaptation de Rappenaud.
Véritable spectacle visuelle, on plonge corps et âme dans ce Paris à la fois idéalisé et qui nous semble inchangé, pourtant. Je ne trouve pas assez de mots pour décrire l’esthétisme de ce film. Que ce soit les décors qui mêle astucieusement effets spéciaux et véritables constructions physiques, les costumes, la photographie...tout est parfait. C’est incroyable. On se croirait limite dans une production anglo-saxonne. C’est peut-être là que Xavier Giannoli affiche ses réelles talents de metteur en scène bien plus que la réalisation qui reste très bonne, et son académisme assumé. Mais un académisme qui nous fait du bien, tant les films français de ces dernières années manquer de prestance et d’élégance. Quand au montage on ne voit pas les heures filés. La réalisation est très bonne, en effet. Il y a des plans magnifiques, on pense notamment à la désormais culte scène du sacre ou aux séquences qui se passent dans les imprimeries...mais il y en a d’autres qui semble manquer de chair. Notament les moments d’intimités ou les dialogues silencieux manquent un peu de souffle je trouve mais globalement ce n’est que sur 2/3 passages qui n’influence en rien la qualité du travail.
Si le réalisateur avait déjà dirigé plusieurs grands noms du cinéma français au par avant, ici il réunis la crème de la crème. En effet se succède sous sa caméra des talents qui n’ont plus rien à prouver Jeanne Balibar, Cécile de France, Gérard Depardieu et d’un autre la jeune génération du cinéma français à qui rien ne semble impossible Vincent Lacoste, Salomé Deyniews, Xavier Dolan et la révélation Benjamin Voisin. Tous tiennent parfaitement leurs rôles et rivalisent de talents. On aurait réellement du mal à choisir entre toute cette galerie. Mais moi je me contenterais de rester sur Benjamin Voisin qui m’avait agréablement surpris dans «Eté 85» et qui confirme aujourd’hui son immense talent et son statut de nouvel acteur fétiche. Chic, irrévérencieux, torturé, visage angélique...on le croirait sorti d’un film de Luchiano Visconti – il a gagner en maturité et en finesse dans son jeu d’acteur – et croyez je pense que d’ici 5 ans il sera une des valeurs sûres de notre cinéma. Il n’a d’ailleurs pas volé son César. Puis je m’attarderais sur Salomé Dewaels qui joue la timide et qui offre une interprétation bouleversante. Elle est la lueur d’espoir dans ces personnages souvent perdus.
Si j’ai aimé ce film c’est pour ce qu’il dit de nous entant que société. Car, il est clair qu’en regardant «Illusions Perdues», Xavier Giannoli signe une critique acerbe du milieu médiatique et de la classe politique. Mais c’est aussi un film sur l’ambition, et la déchéance qui nous attends si on en oublie le travail et les valeurs. Ce long-métrage nous invite à repenser notre fonctionnement. Je pense que je n’ai pas besoin de développer ce point davantage tant quand vous le verrez vous trouverez que cette histoire et ces messages n’ont jamais paru aussi clair et d’actualité.
En conclusion Xavier Giannoli signe une fable enchanteresse. Véritable fête visuelle, pleine de talent, de fougue et d’audace. Avec ces «Illusions Perdus», il redéfinit la notion de chef d’œuvre car oui ce film est un véritable «chef d’œuvre» comme on en as peu vu en France ces derniers temps. Si les 60 prochaines années cinématographique qui nous attends, ressemble à cela, alors oui nul raison de bouder les salles. En attendant je ne peux que vous conseillez d’aller le voir et franchement ce film n’as pas voler ses statuettes dorés.