Quoi de neuf? Balzac!! Il est vrai que cette description de la presse "d'opinion" de la Restauration, en fait la presse à scandale, toujours prête à trainer dans la boue n'importe quel quidam pour faire parler d'elle (et contre finances), quitte ensuite à revenir sur ses déclarations, ça nous fait bigrement penser à certaines chaines d'info..... Derrière Lousteau (Vincent Lacoste, très bien), directeur d'un de ces torchons, grande gueule, on verrait bien.... XXX si prompt à couper la parole à ses chroniqueurs quand ils ne sont pas de son avis. Bref, le XXIe siècle n'a rien inventé.
Xavier Giannioli a resserré le livre autour de cet aspect (soit à peu près le tiers de l'oeuvre balzacienne), faisant sauter de plus, et certainement à juste titre, un certain nombre de personnages. En en mettant d'autres en avant, comme Singali -le dernier rôle de Jean François Stevenin, l'organisateur des claques et des huées au théâtre, mais gare! si au dernier moment un mécène plus généreux se manifeste, les applaudissements attendus se transforment en tomates.... voire enfin en en inventant, ce qui est plus discutable, comme l'inutile Nathan d'Anastazio (Xavier Dolan)
Très bon choix que celui de Benjamin Voisin, qui rendrait presque Lucien Chardon, qui ne sera jamais de Rubempré, sympathique. Quel personnage "moderne", là encore, a inventé Balzac! Vaniteux, inconséquent, un cerveau de palourde, une absence totale de sens moral, prêt à se vendre au plus offrant, passant des libéraux aux royalistes mais la plume facile, l'écriture vacharde... doué, mais doué pour quelle fin?
De Louise de Bargeton (Cécile de France), celle qui s'était éprise de Lucien à Angoulème, on nous présente une image sulpicienne, peu intéressante, moins en tous cas que celle de la petite théâtreuse Coralie, le seul être pur et propre, en fin de compte, de la saga! Salomé Dewaels est un peu dodue pour une phtisique, mais passons...elle est très bien. La seule faute de goût de la distribution est l'abominable Jeanne Balibar qui ne cesse de mimiquer et minauder. La Marquise d'Espard, très puissante et très snob, méritait un peu moins de grimaces. Mais deux autres excellents seconds rôles, André Marcon en Baron du Chatelet, celui qui tire les ficelles, et Gérard Depardieu grandiose dans le rôle de Dauriat, l'imprimeur puissant ....et complètement illettré.