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Un visiteur
5,0
Publiée le 4 juillet 2019
Avec une pointe d'émotion, les réalisateurs on su retranscrire à l’écran ce qui motive les passionnés à parcourir chaque année, les routes du "tour de France".
L'idée est sympathique, le début amusant et intéressant mais rester plus d'une heure au sein du même petit groupe de camping-caristes devient vite lassant. On aimerait apprendre beaucoup plus de choses, sur d'autres types de spectateurs, sur l'organisation, sur les coureurs...
Chaque année, le Tour de France attire sur les bas-côtés des routes qu'il emprunte une foule bigarrée de spectateurs. Certains s'installent plusieurs jours avant dans leurs camping-cars. Le Français Méryl Fortunat-Rossi et le Belge Valéry Rosier sont allés à leur rencontre en juillet 2017 dans les Hautes-Alpes, sur les pentes de l'Izoard à quelques kilomètres de l'arrivée de la dix-huitième étape.
Les deux réalisateurs font œuvre de sociologues voire d'anthropologues en s'intéressant non pas à la course et aux coureurs vers lesquels tous les yeux sont habituellement braqués, mais à ses spectateurs. Un peu comme si on tournait les spots vers le public d'une pièce de théâtre ou d'un match de tennis. Qui sont-ils ? D'où viennent-ils ? Quelle est leur motivation à s'installer sur un bas-côté pour attendre le passage éphémère de la caravane ? leur passion pour le cyclisme ? le souhait de prendre part à un spectacle qu'ils regardent chaque année à la télé ? le désir warholien d'apparaître, aussi fugacement soit-il, soi-même à l'écran ?
Les documentaristes ont eu la surprise de découvrir dans les camping-cars qui s'installent sur les bords des routes du Tour un public assez homogène : de paisibles retraités aux profils assez proches. Ils viennent de Bretagne ou de la région parisienne, la soixantaine sinon la septantaine bien entamée, des enfants depuis longtemps autonomes. Sont-ils passionnés de vélo ? On n'en saura rien. En tous cas, ils sont passionnés par le Tour de France qu'ils suivent chaque année religieusement (d'où peut-être le titre du documentaire). Ils forment une communauté éphémère - dont rien ne dit qu'elle se reforme à l'identique d'une année sur l'autre.
C'est la France du troisième âge, qui s'est longtemps levée de bonne heure avant de jouir d'une retraite durement acquise. On ne parle pas politique, mais on suspecte qu'elle ne vote pas à gauche en dépit de ses origines prolétariennes. La répartition des tâches y est stricte : les femmes font la cuisine, les hommes lisent "L’Équipe" et essaient tant bien que mal de régler l'antenne parabolique. Si les premières se dérobent à leur devoir, les seconds le leur rappellent à midi moins cinq par un euphémique "on a faim".
La caméra des deux réalisateurs n'est jamais envahissante ni malveillante. L'empathie l'emporte. D'ailleurs ces petits vieux sont plutôt sympathiques : ils sont encore en bonne santé, pleins d'énergie et de débrouillardise, acceptent sans maugréer des conditions de vie qui n'ont rien de luxueuse et semblent même se réjouir de ce confort spartiate.
Leurs confrontations avec les plus jeunes sont parfois rugueuses. Même s'ils font bonne figure au téléphone, ils regrettent que ce fils trop éloigné ne fasse pas l'effort de les rejoindre. Plus le jour J approche, plus les spectateurs plus jeunes se font nombreux sur les bords de la route. La cohabitation n'est pas toujours facile.
Parce que l'un des deux réalisateurs est belge, "La Grand-messe" rappelle "Striptease". Mais ce documentaire, qui a l'élégance de la brièveté - il ne dure que soixante-dix minutes - n'utilise pas l'ironie méchante qui avait fait le succès de cette émission.
Les réalisateurs, dans la tradition de l’émission « Striptease », se glissent auprès de certains d’entre eux, retraités modestes, pour un portrait maniériste, pittoresque et assez peu flatteur.
Pour célébrer le Tour de France, des hommes et des femmes, souvent des retraités, s’installent plusieurs jours avant l’arrivée des cyclistes, sur le bord des routes en camping car, après avoir choisi le meilleur emplacement pour le soleil, l’antenne de la télé ou le meilleur point de vue. “La Grand-messe” assume son côté voyeur proche de l’émission “Strip-Tease” et naïvement comique comme les comédies de Jacques Tati. Méryl Fortunat-Rossi et Valéry Rosier filment ces retraités au plus près mais sans empathie. Il reste au spectateur d’accepter ou non ce qu’il voit. Le film aborde des portraits attachants mais aussi des moments gênants, comme lorsque papy dit à des cyclistes anglais de passage “boum boum, y’a beaucoup d’attentats chez vous” en rigolant. Un film documentaire au naturel où il est facile de juger. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
Un beau tableau plein de poésie sur un des acteurs directs de cet événement sans lesquels le Tour ne serait vraiment pas pareil. Pas besoin d'aimer le Tour de France pour regarder ce film qui explore assez innocemment la vie de ces acharnés de cyclisme.
Une belle surprise. Un film tout en simplicité (ce qui n'est pas si simple), un vent fraîcheur qui met en valeur ceux que l'on ne voit habituellement qu'à l'arrière plan. Nul besoin d'aimer la grand boucle pour aimer les généreux héros de la Grand Messe. Un voyage original en haute montagne.
Un regard tendre et amusé sur des camping-caristes à la retraite, qui attendent patiemment le passage des coureurs du Tour de France sur le col de l’Izoard. Contrairement à ce que l’on pourrait supposer, ce documentaire, d’une grande beauté formelle, aime ses personnages bien plus qu’il ne les moque. On rit beaucoup, mais on y parle aussi de transmission, du temps qui passe, de la vie... Une ode à la simplicité, au plus beau sens du terme.
Un film pimpant, subtil et estival sur les passionnés du tour du France. Les images rythmées et le regard bienveillant des deux réalisateurs incitent indéniablement au rire et à l'apéro. Ce documentaire met en scène un amour des gens plus que celui d'un sport. Un vrai bijou qui continue de résonner en nous ! Foncez !