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    Tommaso
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    Rémi P.
    Rémi P.

    28 abonnés 42 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 3 janvier 2022
    Ceux qui connaissent Abel Ferrara savent à quel point sa filmographie est protéiforme et ses obsessions multiples. Après une grande heure de gloire dans les années 90, avec des films violents et sulfureux (« Bad Lieutenant », « The King of New York »), il s’est fait plus discret dans les années 2000, où son style a connu de multiples transformations, avant de revenir sur le devant de la scène dans les années 2010, avec des œuvres beaucoup plus matures et teintée d’autobiographie, marquées par sa collaboration avec l’acteur Willem Dafoe. Mais alors, qu’est-ce qui relie toutes ces périodes entre elles ? C’est ce que raconte « Tommaso » : l’histoire d’un réalisateur américain, Tommaso (alter-ego de Ferrara), installé à Rome avec sa femme et sa fille, qui cherche à se débarrasser de ses vieux démons. Durant le film, la caméra suit Tommaso dans toutes les situations : réunions aux Alcooliques Anonymes, promenades dans le parc avec sa fille, rencontres avec les personnes de son quartier… Ce que cherche Ferrara, c’est justement observer comment Tommaso se reconstruit, comment tous ces petits moments quotidiens sont pour lui un aboutissement, marqueur de l’espoir d’une vie meilleure. Au contact des autres, Tommaso comprend mieux ses erreurs du passé et en s’offrant pleinement aux siens, il se donne la possibilité de se racheter. Mais ce que montre aussi ces situations, c’est à quel point le château de cartes est instable, à quel point chaque erreur peut le conduire vers ses démons. On le comprend dès le départ, Tommaso nous apparaît les traits tirés, il semble heureux mais son visage révèle une anxiété, car il sait pertinemment que l’équilibre qu’il construit est fragile. Ces anciens démons, ils se manifestent par des visions (adultère, jalousie) mais aussi par des colères aussi soudaines que spontanées. Ce que Ferrara montre avec « Tommaso », c’est à quel point il est difficile de se détacher de ses défauts, car ces derniers reviennent toujours au galop… Néanmoins, Tommaso essaie et se surpasse pour devenir l’homme meilleur auquel il aspire, et son chemin de croix n’est pas sans nous rappeler celui des grands personnages de Scorsese ou même celui du Bad Lieutenant, tous des personnages en recherche de cette élévation spirituelle. Willem Dafoe, qui trouve ici selon moi l’un de ses plus grands rôles, nous offre une composition virtuose et arrive à nous faire ressentir la dualité de Tommaso, parfois sans même parler, juste avec un regard … La mise en scène de Ferrara, quant à elle, étonne, tant celle-ci nous paraît réinventée. Tout est calme et fluide dans ses longs travellings qui nous permettent de suivre au plus près les doutes de Tommaso et de nous immerger dans son for intérieur. Rarement un cinéaste n’aura aussi bien filmé Rome selon moi, comme le théâtre calme et réconfortant des escapades nocturnes de Tommaso, comme un havre de paix lui permettant de cultiver la sérénité qu’il recherche. Pour moi cela ne fait donc aucun doute, « Tommaso » est bien le meilleur film de Ferrara, celui où l’enfant terrible tombe le masque et révèle une âme tourmentée, en recherche d’une paix intérieure qui lui échappe encore, mais dont il semble se rapprocher pas à pas…
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 199 abonnés 4 182 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 30 novembre 2020
    Au cours de sa carrière de réalisateur maintenant aboutie (24 longs métrages en 43 ans), Abel Ferrara aura connu trois compagnonnages importants. Le premier avec Christopher Walken, (5 films), sans doute le plus fructueux qui a produit les films les plus caractéristiques du style violent et flamboyant du réalisateur italo-américain. Parmi eux un chef d’œuvre avec « The king of New York » sorti en 1990, sorte d’opéra baroque ayant pour livret le retour avorté d’un caïd de la drogue qui découvre à sa sortie de prison qu’il va devoir lutter durement pour reprendre le pouvoir qui était le sien. Le second plus bref (2 films) mais tout aussi brillant avec Harvey Keitel lui amènera la reconnaissance unanime de la critique avec « Bad Lieutenant » (1992) qui narre par le menu la descente aux enfers d’un flic corrompu et accroc à l’héroïne, décidant d’emprunter la voie de la rédemption sacrificielle pour en finir. Le troisième avec Willem Dafoe entamé en 1998 avec « New Rose Hotel » est sans aucun doute le moins prestigieux car conduit par un Abel Ferrara dont la verve créative n’a plus rien à voir avec celle qui l’animait durant les deux décennies précédentes. « Tommaso » est la cinquième de leurs collaborations. Encore plus qu’avec Walken et Keitel, le réalisateur trouve en son acteur une sorte d’alter-ego habité par ses obsessions. Désormais essentiellement introspectif, Ferrara qui tout comme Dafoe habite à Rome, plante sa caméra dans la ville éternelle pour faire part au spectateur de ses états d’âme du moment. Il s’est en effet remarié avec une très jeune femme jouant dans le film (Cristina Chiriac) après avoir décroché de ses addictions et avoir constaté à son grand regret qu'il n’est plus trop « dans le coup » aux Etats-Unis. Willem Dafoe est donc Tommaso, réalisateur fraîchement débarqué à Rome avec sa jeune femme et sa fille pour travailler sur le scénario de son nouveau projet (il s’agit en fait du réel scénario du prochain film en chantier de Ferrara). Les journées s’écoulent doucement entre les cours de théâtre qu’il prodigue, les réunions avec les Alcooliques Anonymes, la pratique du yoga et les promenades au parc avec sa fille (la vraie fille de Ferrara). Sans doute un programme trop sage pour celui qui tirait une grande part de sa créativité de la fièvre new yorkaise et de son implication directe dans celle-ci. Forcément les rapports avec sa jeune épouse se distendent, chacun poursuivant ses propres objectifs. Jusqu’au jour où Tommaso lors d’une sortie avec sa fille croit voir son épouse dans les bras d’un jeune homme. Fait réel ou fantasme ? Bizarrement, la vie suit son cours sur le même faux rythme mais des rêves et sensations bizarres commencent à miner Tommaso en panne sur son futur scénario. L’intrigue va-t-elle enfin prendre corps ? En réalité non. On comprend vite que c’est essentiellement de lui dont nous parle Ferrara même s’il fait quelques allusions au travail personnel de Dafoe en injectant deux scènes un peu grotesques rappelant « La dernière tentation du Christ » de Martin Scorsese (1988) et en exposant sa parfaite maîtrise du yoga. Visiblement les deux hommes qui sont voisins à Rome ont plaisir à travailler ensemble. D’ailleurs, le prochain film de Ferrara « Siberia », les réunira à nouveau. Mais cette osmose ne débouche pas sur grand-chose hormis le plaisir que pourront trouver les exégètes de l’œuvre de Ferrara à détecter la part de l’intime du réalisateur ou de son acteur qui se cache derrière chaque plan. L’introspection si elle peut être intéressante quand elle nourrit un propos pouvant facilement être partagé par celui qui le reçoit, confine au narcissisme quand elle témoigne d’une imagination artistique qui se tarit. C’est malheureusement ici le cas. On pardonnera malgré tout ce faux pas à ces deux grands artistes qui espérons-le, trouverons sous d’autres cieux des terrains plus favorables à leur renouveau. Ensemble ce sera sans doute difficile.
    FaRem
    FaRem

    8 770 abonnés 9 626 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 3 septembre 2020
    Pour son nouveau film, Abel Ferrara retrouve l'un de ses acteurs fétiches, Willem Dafoe, dans un film qui a une vraie dimension autobiographique puisque la femme et la fille du réalisateur jouent dans le film. Ce dernier incarne un artiste qui vit à Rome avec sa jeune femme Nikki et leur fille Deedee. Il mène une vie chargée entre ses cours d'italien, ses ateliers de théâtre et sa routine quotidienne avec sa famille. Une façon de rester loin de ses démons, car Tommaso est un ancien toxicomane. Ce drame autobiographique a aussi un côté documentaire avec ces nombreuses situations où le réalisateur se contente de suivre son personnage dans des tâches du quotidien parfois (trop souvent) insignifiantes. Tommaso est rangé, en apparence, mais ses démons refont surface par moment et ne sont finalement jamais loin. Il tape des crises de jalousie, il devient paranoïaque, etc. Cette immersion dans le quotidien d'un homme n'est pas très intéressante. Le film est trop long et pas assez engageant. Pour ma part, ce récit ne m'a pas parlé. J'ai trouvé le film ennuyeux et trop répétitif.
    mat niro
    mat niro

    360 abonnés 1 838 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 16 avril 2020
    Un peu fâché avec le cinéma d'Abel Ferrara, j'ai trouvé son dernier film à l'image de lui-même, une introspection à travers le personnage de Tommaso. L'intrigue se déroule à Rome où l'on peut suivre le personnage de Tommaso (Willem Dafoe) dans sa vie de couple avec la jeune Nikki et leur petite fille. Le sulfureux réalisateur y aborde ses thèmes favoris comme le sexe ou la violence mais ce qui frappe vraiment, c'est la jalousie maladive de Tommaso. Le film est très confus (comme la vie d'Abel Ferrara) oscillant entre réalité et virtuel, mais malgré un Willem Dafoe excellent, les meilleures scènes sont encore les réunions des AA. Très moyen et réservé aux fans de Ferrara.
    Coric Bernard
    Coric Bernard

    382 abonnés 603 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 25 février 2020
    Ce nouveau film d'Abel FERRARA raconte un peu de sa propre vie interprété par son ami l'acteur Willem DAFOE toujours aussi remarquable dans son jeu.
    Personnellement, j'ai trouvé ce film bizarre et plutôt parfois déroutant et même outrancier dans certaines séquences. Mais certains spectateurs ont carrément apprécié ce film.
    L'histoire de cet ex-junkie américain qui se refait une santé à Rome avec sa femme et sa petite fille (jouées par la femme et la fille du réalisateur) est parfois difficile à suivre entre ses séances de thérapie de groupe aux alcooliques anonymes et de yoga. J'ai trouvé ce film trop long et pas trop passionnant à suivre.
    Arthur Brondy
    Arthur Brondy

    232 abonnés 1 008 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 8 février 2020
    C’est l’histoire d’un artiste qui profite de son aura pour toucher de jeunes femmes, qui en a besoin, maladivement, jalousement. Mais faire un film à l’iPhone de deux heures sans plus d’idées... c’est raté.
    Yves G.
    Yves G.

    1 494 abonnés 3 512 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 22 janvier 2020
    Tommaso (Willem Dafoe) vit à Rome avec sa femme, de trente ans sa cadette, et sa petite fille. Ce réalisateur américain travaille à la préparation de son prochain film, donne des cours dans une école de théâtre, apprend scrupuleusement l’italien. Mais surtout il chasse ses vieux démons, la drogue et l’alcool, en se soumettant à la pratique exigeante du yoga et en assistant chaque semaine aux réunions des AAs.

    Abel Ferrara nous envoie de Rome un bulletin de santé plutôt rassurant par l’entremise de Willem Dafoe, son double cinématographique, avec lequel il signe son sixième film. Il s’est installé dans la capitale italienne. Ça tombe bien : Dafoe aussi. Ferrara a tourné Tommaso avec sa femme et sa fille de trois ans : le couple aura des images à montrer à leur fille quand elle sera plus grande.

    Le réalisateur new-yorkais de toutes les outrances a survécu à la dope. Il a vieilli. il s’est assagi. On est content pour lui…
    On le suit dans sa vie quotidienne, dans son petit train-train bonhomme : Tommaso prend un café au comptoir, Tommaso fait les courses, Tommaso rentre chez lui, Tommaso cuisine, Tommaso baise avec sa femme en complimentant son cul (il devait quand même régner une drôle d’ambiance sur le plateau avec le mari derrière son prompteur, sa femme et Willem Dafoe à poil devant la caméra). Une fois encore, on est content pour lui.

    Certes, les démons ne sont jamais loin. Le démon de la jalousie : Tommaso, paranoïaque, est convaincu que sa femme le trompe. Le démon de la tentation : ses jeunes étudiantes lui font les yeux doux…et plus si affinités. D’ailleurs de ce que l’on voit, le plus infidèle des deux n’est pas celui qu’on croit (il devait quand même régner une drôle d’ambiance sur le plateau. Bis repetita). Et cette culpabilité catholique qui traverse tous les films de Ferrara – comme ceux de Scorsese – dont il faut à tout prix se débarrasser quitte à simuler une scène de crucifixion devant la gare de Termini devant des badauds perplexes ou hilares.

    Tout cela est bel et bon… mais on s’en fout un peu. Et on sort de la salle avec une seule interrogation, bien peu cinématographique et encore moins catholique : quand et comment Abel Ferrara et Christina Chiriac se sépareront-ils ?
    AZZZO
    AZZZO

    306 abonnés 814 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 16 janvier 2020
    Abel Ferrara est un réalisateur insupportable. Il manie la caméra avec un talent incroyable, il sait créer des atmosphères envoûtantes, mais il ne peut s'empêcher d'être dans l'outrance et l'exagération. Plusieurs scènes sont magnifiques mais l'âpreté du sujet rend le film hermétique. La paternité, la peur de l'abandon et les pulsions sont des thèmes tellement introspectifs que l'oeuvre en devient par moment soporifique. Un film atypique mais à voir.
    Cinéphiles 44
    Cinéphiles 44

    1 386 abonnés 4 208 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 12 janvier 2020
    Avec “Tommaso”, Abel Ferrara place Willem Dafoe dans la peau d’un ex junkie qui rythme désormais sa vie avec sa femme, sa fille de trois ans, l’écriture de scénario et la méditation. Bien qu’il semble stable, sa jalousie maladive lui fait confondre réalité et imagination. Le film est un auto-portrait du réalisateur en perpétuelle crise. Il nous invite dans son intimité et ses nombreux doutes pour qu’on le comprenne et lui pardonne ses addictions. Mais la caméra qui étrange ses protagonistes et le sujet trop personnel d’une femme qui ne veut plus de son mari a quelque chose d’un peu trop voyeuriste.
    D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
    Melvin Heurtebise
    Melvin Heurtebise

    3 abonnés 55 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 11 janvier 2020
    Willem Defoe est un caméléon, il sauve le film je trouve surtout qu'on passe de l'empathie à être répugner par cet individu, son passage aux AA est assez émouvant mais malheureusement il y a plusieurs incompréhensions dans ce film et on vire parfois à une mixture psychédélique !

    Mais W.D à level-up dans mes top acteurs !
    Adelme d'Otrante
    Adelme d'Otrante

    178 abonnés 1 161 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 10 janvier 2020
    À Rome un réalisateur américain tue le temps entre écriture de script, méditation tantrique, séances chez les Alcooliques Anonymes et crise de jalousie envers sa jeune femme, une "vita" pas si "dolce". Si les liens avec Abel Ferrara sont évidents et même grossiers, le film nous amène nulle part et ne raconte pas grand chose, les scènes de rêves semblent seulement exister pour le plaisir de mettre à l'image de jeunes actrices italiennes dénudées. Rome est sans aucun doute une ville éternelle, Ferrara lui aura été un réalisateur talentueux éphémère.
    L'Info Tout Court
    L'Info Tout Court

    416 abonnés 1 025 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 23 mai 2019
    Projeté en séance spéciale au Festival de Cannes 2019, Tommaso marque le retour en forme d’Abel Ferrara. Pour l’accompagner, il a un poids lourd au casting : Willem Dafoe.
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