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Un visiteur
5,0
Publiée le 11 février 2020
Il est souvent difficile en Occident de se rendre compte du courage qu'il faut pour ouvrir certaines pages de l'histoire maghrébines. Lorsque l'on vient d'une culture de la censure et du silence, oser porter la voix sur ces thématiques relèvent d'une force de discours, d'un cri du coeur et d'un courage que certains journalistes français ont eu du mal à apprécier.
Incroyable Papicha, sensiblement portée par Lyna Khoudri.
On ressort de la projection de « Papicha » avec l’impression d’avoir vu quelque chose de fort, plein de rage mais également empreint de douceur. Un long-métrage porteur d’un message nécessaire et qu’il est important de rappeler en ces temps troubles. Mounia Meddour nous offre donc une œuvre engagée qui dénonce avec puissance l’intégrisme religieux. Une œuvre qui souffle un grand vent de liberté et de tolérance. Une oeuvre profondément féministe, mais complètement en dehors de la mode female power ayant cours en ce moment, juste réclamant l’égalité entre les sexes et pointant du doigt le sort qu’on leur réserve au nom d’une certaine vision de la religion. Sur tous ces versants, c’est parfaitement réussi et c’était de toute manière les intentions affichées du film et de sa réalisatrice. Tout aussi pertinente, forte et mémorable que des œuvres sur des sujets similaires telles que « Marock », « Much Loved » ou « Mustang », « Papicha » prouve que le cinéma arabe version féminine a quelque chose à dire et le fait bien, se dote de réalisations stylisées et d’histoires voulant faire bouger les choses et réfléchir. Cela permet de mettre un coup de projecteur sur des cinématographies en plein essor et en pleine possession de leurs moyens.
Le film doit également beaucoup à la fraîcheur, la motivation et la justesse de ses jeunes interprêtes dominé par une Lyna Khoudri déchaînée, véritable tornade éprise d’égalité et de liberté. Son interprétation est boulversante. On pourra reprocher le côté manichéen concernant la vision des hommes, tous machistes, misogynes et porté sur l’obscurantisme religieux où la femme doit être un objet soumis, caché et vouée aux diktats de Dieu. Heureusement, le personnage de Mehdi joué par Yasin Houicha apporte des nuances bienvenues et donne au film quelques jolies séquences sentimentales. On suit l’histoire de ces papichas dans une Algérie des années 90 reconstituée avec soin et où plane l’ombre d’un terrorisme et d’une oppression parfaitement retranscrits.
La mise en scène de Meddour reste dans la mouvance de ses modèles (ou inspirations) citées plus haut, c’est-à-dire en plans serrés avec caméra à l’épaule et montage nerveux. Donc rien de nouveau de ce côté mais rien de déplaisant non plus. En revanche, même si cela ajoute à la dramaturgie et à l’émotion que l’on ressent à la vision de « Papicha », l’assassinat de la sœur ajouté à ce qui se passe lors de la scène finale du défilé font un peu chargé. C’est inspiré de faits rééls mais ces éléments inventés pour marteler le propos semblent un tantinet lourds. Un de moins n’aurait pas été préjudiciable, on aurait tout autant compris le message. Un message fort et nécessaire, notamment à l’heure actuelle dans les pays arabes mais aussi de plus en plus dans les pays occidentaux. « Papicha » est une œuvre captivante, prenante, émouvante et surtout puissante en dépit de ses quelques maladresses.
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J'ai adoré ce premier film plein de grâce. Autant de sensibilité que de force. Percutant, histoire inoubliable. Un regret: spoiler: je ne peux pas croire que son petit ami ne revienne pas la chercher. A voir absolument tant pour la dimension politique qu'artistique
Joli film touchant grâce à l'interprétation majestueuse d'un groupe de jeunes actrices formidables. dans certaines scènes un peu trop onirique alors que le récit aurait mérité plus de réalisme par moment et que cela est clairement appliqué ailleurs.
J'ai eu du mal à me faire un avis sur ce film. Globalement, il est bien réalisé, avec beaucoup d'actions, de retournements, de moments drôles et surtout beaucoup de tragédie, voir de moments extrêmement dramatiques qu'il faut être prêt à supporter en tant que spectateur. Globalement, c'est un bon film, avec une actrice principale exceptionnelle et une myriade d'actrices tout aussi brillantes et avec des rôles consistants !
Superbe film, l’actrice principale représente super bien la femme algérienne forte et fière. Elle ne se laisse pas marcher dessus elle se bas pour ses rêves et sa liberté. Elle ne craint personne et malgré ses faibles moyens réalise de grandes choses. Vive l’Algérie libre et heureuse. Bravo !
Mounia Meddour situe ce film pendant les heures sombres de l'Algérie : les années 90. Nedjma n'en a que faire de la situation à Alger, elle brave les interdits pour sortir en discothèque avec ses amies, et n'a qu'un seul objectif, être libre. Libre de s'amuser et de créer des robes pour faire un défilé dans la cité U mais la réalité va la rattraper. "Papicha" est glaçant de réalisme mais dégage également des instants poétiques à mesure que le film se durcit (comme la scène finale). C'est une ode à la liberté et à la résistance face à la bêtise humaine portée par une actrice remarquable, Lyna Khoudri, que l'on devrait revoir prochainement tant elle crève l'écran.
Très bon film! Magnifiquement incarné par l'intense lyna khoudri qui est décidément une actrice à suivre ! ( vue dans la série les sauvages et brièvement dans hors norme). Le film palpite au rythme des cœurs et de l'esprit de ces jeunes filles indomptables qui n'aspirent qu'à être elles-mêmes. Le film est oppressant , fébrile et lumineux.
Un film grave qui laisse pourtant de l'espoir à cette jeune fille libre qui ne veut pas se soumettre a l'islamisme montant. On assiste à cet extrémisme qui veut asservir les femmes et que certaines semblent accepter et veulent imposer à leurs congénères. Un film intense où l'on ressent bien les émotions des jeunes femmes et un coup de chapeau à l'actrice principale qui est étonnante de naturel.
Lyna Khoudri va nous décrocher le césar du meilleur espoir féminin ! J’ai adoré le film. On ne s’ennuie pas une seule seconde. Tout était génial. Le casting. Le scénario. . J'ai aimé voir la femme maghrébine et musulmane libre et non soumise comme le montre souvent les films et les médias. Allez le voir d’urgence !
Ces "papichas" sont pleines de charme et de vie ; elles jouent bien et sont bien filmées.
L'enjeu de la tenue de ce défilé de mode paraît bien futile. Les réactions qu'il suscite et le risque qui y est lié justifient-ils la résistance des gamines ? La question reste ouverte.
Le film promeut cependant clairement la résistance. Mounia Meddour avait prudemment choisi l'exil pendant la décennie noire ; même si elle ne regrette peut-être pas ce choix raisonnable alors, elle signifie par son film que les enjeux de la lutte politique actuelle en Algérie, il faut faire face, sur place…