Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
tuco-ramirez
133 abonnés
1 621 critiques
Suivre son activité
2,0
Publiée le 11 mai 2020
Le début des 90’s à Alger rime avec la prise du pouvoir des islamistes. Dans ce contexte, un groupe de jeunes étudiantes (les « Papichas »), passionnées de mode pour certaines et sous l’impulsion d’une d’entre elles styliste en herbe, décident de monter un défilé de mode de robes. Mais pouvoir user de sa liberté pour ces jeunes femmes va s’avérer difficile dans un pays où le contexte politique n’est pas propice à l’émancipation des femmes. Réalisé par une femme, Mounia Meddour, ce film se concentre sur les désirs de liberté et velléités d’indépendance de ces dernières ; il est construit comme une ode à la liberté. Pour illustrer son propos, le dispositif met un groupe de jeunes filles au centre des débats ; cadrées au plus près, mise en scène jouant sur la proximité physique entre elles ; tout fait penser au fameux « Mustang » devenu une référence. Mais n’y a-t-il pas d’autres moyens de montrer cette même réalité ? Surtout qu’ici tout est beaucoup maladroit et approximatif jusqu’au choix d’un montage tellement rythmé pour garder de la tension que l’on ne cerne que de manière lointaine les enjeux dramatiques et politiques. Même le scénario peine à restituer le climat de l’époque car les maladresses sont pléthores jusqu’au nœud scénaristique alambiqué : ce projet de défilé est tellement anachronique avec le climat de violence et de désagrégation de l’unité nationale du moment. Le message qui se devait être la force du film est complétement étouffé par la médiocrité ambiante qui vient même à éteindre les actrices qui par contre essaient de se donner du mal. Et pourtant l’actrice principale imprime tellement la pellicule que l’on sera tout de même amené à la revoir. Resté à côté du film, on n’a pas le droit à un « Mustang » tous les ans… tout-un-cinema.blogspot.com
Papicha nous replonge dans le Alger de la décennie noire avec beaucoup d'engagement et de conviction. Le film dépeint, à la fois avec candeur et maturité, la montée de l'extrémisme au sein du pays à travers le prisme de cette jeune fille forte et déterminée à ne pas se laisser marcher dessus. Le récit transpire la sensibilité, et contraste habilement entre une certaine forme de légèreté, à image de la caméra souple et vaporeuse, et la gravité des événements relatés. Une belle réussite pour ce premier long de Mounia Medour, assurément une réalisatrice à suivre, de même que son actrice princpale Lyna Khoudri.
Un film dense et prenant , parfaitement interprété , centré sur le personnage de Lyna Khoudri , actrice prometteuse, qui offre une mise en scène inspirée et maîtrisée, sophistiquée sans être pompeuse . On est happé tout du long par cette belle histoire humaniste, tournée à Alger même ( ce qui n'est pas rien sur un tel sujet) , au féminisme un brin manichéen , encore que les harpies en noir ( évoquant un peu celles de "Persépolis") nuancent cette vision , hymne à la résilience et à la résistance féminine . Pas sûr que cela change grand chose mais les convaincus en ressortiront plus affermis et c'est déjà beaucoup. De l'excellent cinéma , si rare dans les productions françaises contemporaines .
Édifiant, ce film décrit le quotidien de jeunes femmes cherchant à s'émanciper dans un environnement où choisir la liberté, c'est accepter la mort. Comment ne pas admirer leur courage.
a voir ABSOLUMENT un film audacieux , lumineux par le jeu des actrices si touchantes et fortes de leur conviction . Il faut que toute notre jeunesse aiile voir ce film, pour comprendre et voir plus loin ce qu il se passe ...et combattre aux cotes de ces femmes ...
Merci à l’Académie des Césars - tant décriée cette année - d’avoir accordé 2 Césars (Meilleur jeune espoir féminin pour Lyna Khoudriet et Meilleure première œuvre) à « Papicha » de Mounia Meddour … sinon je serai totalement passé à côté de ce superbe film. Au synopsis d’Allociné, il n’y a pas grand-chose à ajouter hormis que les robes créées par Nedjma sont confectionnées à partir de haïks … alors que les mouvements réactionnaires prônent le voile intégral. C’est un manifeste en faveur de la libération de la femmespoiler: avec quelques phrases choc telles que « tu fais Fac de Lettres (français) pour quitter le pays » ou « tu seras Bac 5 option arts ménagers » dans ce pays où les mariages arrangés sont encore la règle et conduisent à la séquestration des jeunes filles dans leur cuisine !
A côté de ses qualités militantes, il convient de souligner que ce film est très bien mené avec des moments très forts spoiler: comme la mort de Linda, l’irruption des femmes voilées dans la cité universitaire … mais aussi des moments de sourire et de gaieté liée à la vitalité de la jeunesse. La photo est extraordinaire avec des gros plans sublimes et la bande son est en rapport. Bref un film à voir absolument et qui montre les difficultés de la libération des jeunes filles dans les sociétés islamiques (comme également dans le superbe film turque « Mustang » de Deniz Gamze Ergüven - 2015) et à vrai dire dans tous les sociétés.
Le récit féminin et féministe avancé par Mounia Meddour dans Papicha n’est pas sans nous rappeler celui de Deniz Gamze Ergüven dans Mustang, candidat français à l’Oscar 2016 du meilleur film en langue étrangère. D'ailleurs, Papicha concourra sous la bannière algérienne au même trophée en 2020. Ce choix surprend car ce film coproduit en Algérie est toujours interdit de distribution dans les salles algériennes par les autorités du pays, sans que cette « censure » n’ait été à ce jour justifiée et motivée. Critique complète sur incineveritasblog.wordpress.com/festivals/oeillades-2019/
À la fois grave et lumineux, le premier long-métrage de Mounia Meddour nous embarque au cœur de la « décennie noire » en Algérie, en nous dressant le portrait de Nedjma « Papicha », incroyable bout de femme qui incarne à elle seule, du haut de ses 20 ans, la volonté d’être une femme libre dans son pays. De quoi est-elle coupable ? Avec d’autres camarades, elle essaye d’organiser un défilé de mode au sein de sa résidence universitaire pour filles, qui ressemble davantage à une prison : les escapades nocturnes sont certes possibles, à condition d’offrir un bakchich à l’immonde gardien, qui en demande toujours plus. Bientôt, et alors que dans ces années 90 si troublées les forces intégristes gagnent du terrain jour après jour, elle va devoir se battre contre la terre entière. La sensation d’oppression de la société sur son héroïne est alors remarquablement rendue par la réalisatrice qui multiplie les séquences étouffantes. Deux César mérités en 2020 : meilleur premier film et meilleur espoir féminin pour Lyna Khoudri.
très bon film. Algérie, en pleine ville hostile, en milieu arabe qui tente de faire fleurir une civilisation très occidentale, a la française, de nombreuses filles se battrons pour leurs droits et leurs liberté contre des traditionalistes qui veulent absolument faire ressortir une monarchie absolue très courante dans de nombreux pays arabe: fille voilé, restriction de nombreux droits etc etc...... une lutte sera vite de mise avec une forte résistante. très bon film.
Une fresque empreinte de légèreté sur l'Algérie des années 90, post coloniale, prise en otage par le fanatisme, l'intégrisme et l'obscurantisme religieux. Un long métrage sur la condition féminine inspiré de la propre jeunesse de la réalisatrice Mounia Meddour. Un hymne à l'émancipation féminine dans un pays où la situation politique et sociale se dégrade. Néanmoins le spectateur sait d'emblée où il va, sans grandes surprises. Le genre de film sociétal engagé qui est essentiel et adoubé par la critique mais qui ne nous emballe pas, nous laisse indifférent et ne nous procure guère d'émotions (à part le drame final). Sûrement un manque d'identification… Lyna Khoudri rayonne, une vraie Papicha !
L’histoire se déroule dans les années 1990’ à Alger. Cela démarre piano avec deux amies, Nedjma et Wassila, qui « font le mur » de la cité universitaire la nuit, prennent un taxi clandestin et se rendent dans une boite de nuit où les papichas, jeunes et jolies filles algéroises, achètent (dans les W-C) à Nedjma, ses créations de robe. On est déjà dans l’ambiance avec le contrôle du taxi par des policiers et l’annonce d’attentats à la radio ou à la télévision. Face au contexte politique, Nedjma décide de réagir et de créer un défilé de mode à la cité universitaire à partir de ses créations, uniquement à base d’haïk, c’est-à-dire d’une étoffe blanche de 5 m de long, en laine et soie. La réalisatrice a bien su recréer l’ambiance de la décennie noire algérienne qui commença en décembre 1991 après l’annulation des élections législatives qui avaient été gagnées par le Front Islamique du Salut (F.I.S.) : rejet du français comme langue d’enseignement, durcissement des mœurs en matière vestimentaire (hidjab et tchador imposés, pas de maquillage), de sexualité (culte de la virginité, séparation des sexes en cité universitaire) et social (application du code de la famille voté en juin 1984 et défavorable aux femmes, administration de bromure calmant aux étudiantes, à leur insu), y compris de la part des jeunes (étudiantes portant le hidjab ou le tchador, étudiants machos (tel Karim) et n’hésitant pas frapper leur petite amie, telle Wassila). Et bien sûr, la violence terroriste qui rentre dans la vie de Nedjma. Même s’il a été tourné 20 ans après ces années noires, le film exprime un sentiment d’urgence, urgence à vivre, à résister, notamment par la façon de filmer (beaucoup de gros plans et une caméra très mobile). Le travail des deux actrices jouant Nedjma (Lyna KHOUDRI) et Wassila (Shirine BOUTELA) pleines de vitalité, est remarquable.
Papicha est une œuvre qui articule de façon remarquable le travail de l’apparence physique, de la mise en valeur du corps par la mode, et l’ancrage de ce physique, de ce corps dans une réalité abstraite et maternelle, dans un rapport à la terre algérienne que les mains de Nedjma ne cessent de creuser et fouiller comme pour se raccorder à ses racines ou forcer un raccord mis en péril par l’intolérance religieuse. La réalisatrice, Mounia Meddour, capte avec sa caméra les mouvements incessants de ces jeunes filles : des pieds frappant le ballon de football aux enlacements amicaux sur le sable, en passant bien évidemment par le défilé de mode qui symbolise cette liberté revendiquée et conquise lentement, brisée subitement, tout n’est que vie, tout n’est qu’ivresse pour une jeunesse soucieuse de bousculer les normes établies afin d’y greffer les siennes, tel un héritage reçu de ses parents que l’on s’approprie dans le respect de leur mémoire. Le long métrage interroge d’ailleurs la pertinence de la fuite et renonce à emprunter cette voie qui exige de la personne un renoncement à sa patrie sans résoudre les problèmes du moment ; en lieu et place, une métamorphose merveilleuse et revigorante : convertir un voile, ici perçu comme un accessoire d’oppression des femmes, en matériau de mode apte à libérer les femmes. Le blanc de la teinte choisie pour ce tissu contraste d’ailleurs avec le noir des tenues arborées par les radicaux, ces meutes obscures qui s’engouffrent dans un espace pour le mettre à sac et dégrader celles et ceux qui y vivent. Papicha prend le temps (et le soin) de mettre en place des équilibres aussitôt installés aussitôt rompus : un coup de feu dans la rue, une collection de robes détruite, une vidéothèque incendiée. Œuvre de destruction qui jamais ne se complaît à détruire mais, au contraire, perçoit ladite destruction comme la condition toujours plus forte d’une renaissance à soi et aux autres, la condition sine qua non à l’affirmation de son droit à la vie et à l’identité dans une société qui s’efforce d’interdire, de sanctionner, d’homogénéiser. Une œuvre lumineuse, portée par un défilé d’actrices magnifiques et bouleversantes.
J’ai trouvé ce drame bouleversant. Avant tout, je tiens à dire que je ne suis pas spécialiste de l’histoire Algérienne. Je ne pourrais donc pas authentifier de la véracité de ce que raconte ce film « inspiré librement de faits réels ». Pour information, cette période était une « guerre civile » opposant le gouvernement algérien à divers groupes islamistes armés. En tout cas ce qui est raconté est vraiment marquant. Même si on ne connaît pas le contexte, on arrive facilement à prendre ses repères. L’histoire qui se déroule devant nos yeux ensuite est extrêmement forte. Il y aura plusieurs séquences très dures, et en parallèle d'autres beaucoup plus joyeuses. Comme pour d’écrire la situation d’un pays qui a le goût de la vie malgré tout ce qui arrive. J’aurai tout de même aimé qu’il y est un peu plus d’analyse. Ici, on se contente de nous retranscrire des faits et les émotions qui vont avec. Il n’y a pas de « pourquoi » on se retrouve dans cette situation, ou de « comment » on peut en sortir. Le casting est remarquable. Lyna Khoudri qui tient l’affiche est brillante. Ses camarades n’ont rien à lui envier car elles apportent toute de la richesse. Le film tournant autour du point de vue de la femme sur ces événements, elles vont toute avoir un rôle crucial. Yasin Houicha, qu’on a déjà pu voir à de nombreuses reprises dans des seconds rôles, ajoute un petit plus.
C'est un film de femmes, sur les femmes qui rejettent et combattent l'intégrisme et l'islamisme en général, au cœur de la guerre civile qui touchât l'Algérie dans les années 90. C'est une période plutôt méconnue et ce film nous donne une belle version de ces évènements. Basés sur des fait réels l'histoire n'en est que plus concrète.
Révélation d'une future grande actrice, Lyna Khoudri, ce film est aussi une nouvelle charge contre l'obscurantisme religieux. Quand arriverons nous à éradiquer toutes les religions (remarque personnelle ...) ?