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Katia L.
15 abonnés
38 critiques
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5,0
Publiée le 22 octobre 2019
Quel film extraordinaire le courage de ces jeunes femmes certes inconscientes mais tellement vraies et intègres Les actrices sont d'une incroyable crédibilité Un film fort dur et tellement réaliste qui relate très bien la réalité de cette époque et de ce pays Vous ressortez bousculé mais pour de bonnes raisons A voir absolument
En fait c'est un film surprenant par tous les méandres qu'il nous fait traverser. Tout d'abord l'amitié qui lit ces quatre jeunes filles et surtout la période année 90 où existent encore beaucoup de protocoles et coutumes, ce qui fait que l'on passe d'un passe-temps agréable devenir styliste) pour Nedjma et ses camarades, à des fusillades, des meurtres, histoire de rester dans "la lignée". C'est à la fois barbare et émouvant. Très bien interprété et réalisé, ce film nous fait découvrir un pays encore bien imprégné dans ses racines.
J'avais vraiment envie d'aimer ce film mais il nous montre une nouvelle fois que de bonnes intentions et de belles idées ne font pas un bon film. La lutte de Nedjma pour la liberté est tellement enragée qu'elle échappe au spectateur qui s'en détache très vite et devient le témoin étourdi de la caméra qui s'attache de trop près à ses actrices et ne les laisse pas devenir des personnages multi-dimensionnels. Des idées qui auraient pu enrichir le propos sont effleurées ou superficiellement traitées (les relations avec les hommes, entre autres) tandis que d'autres sont appuyées sans que cela apporte grand chose au film (les séquences chez la mère de Nedjma)... Bref, je suis déçue et aurais tellement aimé ne pas l'être.
Il faut bien sûr courir voir ce film sur des femmes courageuses qui ne se résignent pas au conformisme mortifère de ce qu'il y a de pire dans l'obscurantisme religieux et politique. Il faut encourager cette voix rare dans une Algérie qui coule, qui hésite actuellement entre deux voies étroites, celle de la modernité et du développement d'un côté et celle de l'enfermement de l'autre. Il faut lutter contre le bâillonnement de ces révoltées. Basé sur la période trouble de la montée en force de l'islamisme en Algérie dans les années 90, épisode sanglant de l'histoire récente de ce pays si proche de la France, ce film montre très bien la lente progression de la censure, de la mise sous l'éteignoir des libertés fondamentales. Il montre aussi les façons astucieuses de contourner ces empêcheurs de tourner en rond, ces empêcheurs de vivre. Voilà pour le sujet, très bien porté au demeurant par de jeunes actrices enthousiastes, voire exaltées. Concernant l'aspect proprement cinématographique, on regrettera un jeu souvent un peu faux, les envolées lyriques déplacées ou les scènes téléphonées. Un peu de "regardez-moi filmer ", un peu trop de youyous si l'on peut dire de la part de la réalisatrice. La force du film prend le risque de se diluer dans ces afféteries et c'est dommage...
Il y a des films qui étrangement, malgré les élogieuses critiques, ne vous emballe pas. Vous laisse indifférent, ne vous procure guère d'émotions. "Papicha" en fait partie. Quelles en sont les raisons ? Objectivement, c'est difficile à dire : la mise en scène est belle, les acteurs convaincants. Il est fort probable que je n'ai jamais adhéré à l'histoire, par un (cruel ?) manque d'identification. Une occasion ratée certainement.
La réalisatrice favorise un cadrage très près des corps, par contre sans jamais mettre en avant une certaine sensualité, préférant accompagner les relations amicales et, surtout, suivre les gestes et les inspirations de la couturière-styliste en herbe. Un choix judicieux, qui nous placent au sein du groupe et de son intimité même si le rapport aux corps est particulièrement prude. Par contre il y a une partie peu cohérente, ou maladroite, où Nedjma ne semble pas comprendre le réel danger et/ou la transformation pourtant évidente de son quotidien futur, ce qui n'est pas très logique... Néanmoins, Mounia Meddour signe un drame touchant et terrible, qui fait écho jusqu'à aujourd'hui sur bien des thématiques. Un beau et bon film, tragique aussi qui offre malgré tout une fin joliment optimiste, même si on ne peut y croire en tant que spectateur de 2019. A voir et à conseiller. Site : Selenie
Le premier film de Mounia Meddour dégage une impression de prévisibilité. Peut-être parce que sa raison d'être tient dans la tension dramatique qu'il maintient constamment entre la montée inexorable de l'intégrisme dans l'Algérie des années 90 et l'insouciante énergie de ses jeunes protagonistes. On sait forcément dès le début du film que cela ne finira pas bien.
Malgré ce sentiment de fatum qui surplombe le film, on prend tout de même plaisir à suivre l'évolution des désirs et des espoirs de ces quatre jeunes filles, en particulier parce que le scénario est assez riche pour éviter une linéarité trop évidente.
La caméra est toujours très proche des visages et des corps, créant un sentiment qui mêle claustrophobie, intimité, douceur et séduction. La mise en scène reflète une vraie personnalité et le film parvient sans difficulté à charmer et émouvoir, par la grâce d'une interprétation parfaite (les jeunes filles bien sûr, mais aussi les personnages secondaires comme la maman). Lyna Khoudri, qui interprète Nedjma, alias Papicha, est rayonnante et porte le film sur ses épaules.
On ne peut que conseiller d'aller voir ce beau film, qui outre ses qualités intrinsèques, donne aussi à voir avec brio la vie quotidienne algéroise.
comment sortir de l'obscurantisme moyenageux dans l'Algérie des années 90 . un groupe de jeunes femmes éprises de liberté veulent sortir du carcan des hommes aveuglés par la religion et ses interdits. filmé en plan rapproché le film bouleversant est un cri d'espoir , le groupe parle "arabofrançais" les comédiennes sont épatantes dans une réalisation spectaculaire. un grand film utile, nécessaire qui fera beaucoup réfléchir.
Un film manifeste sur une génération perdue, celle de Mounia Meddour, dont les parents ont choisi l’exil à la coercition. La mise en scène est tonique avec beaucoup de gros plan pour traduire la claustration, la suffocation. Une vraie réussite. La peur de l’autre suinte à tous les plans, l’incertitude est perpétuelle. Mais les actrices exceptionnelles divulguent un fluide électrique exaltant dans ce face-à-face avec un ennemi aux visages incertains. Elles donnent du sens à cette lutte par la solidarité, l’humour et une ironie dévastatrice ! On en ressort aussi désespéré que confiant, aussi heureux qu’en colère …
La profusion de gros plans et de cadrages hyper-serrés affaiblit le propos qui se voudrait si démonstratif. L'essentiel finit par être noyé sous l'anecdotique dans cette présentation sans nuance. La construction est maladroite et la narration sans surprise et sans relief. Tout cela finit par lasser le spectateur le plus bienveillant. Dommage, car ce sujet d'importance aurait mérité un tout autre traitement et surtout plus de souffle.
Très bon film, on en sort bouleversé. L'histoire d'un groupe de jeunes filles dans l'Algérie des 90's qui vont tenter de lutter à leur manière contre la montée de l'obscurantisme dans un pays où la loi des hommes va prendre le dessus et semer le chaos. Magnifiquement interprété, le film se permet des moments d'humour malgré la gravité du sujet. Un film très courageux à voir absolument et à montrer aux plus jeunes ! Je pense que nous avons là le ," César " du meilleur film étranger.