Tandis qu’une sécheresse précoce sévit dans de nombreux départements français (un problème qui, nous le savons bien, ne fera que s’aggraver d’année en année), c’est un film d’animation japonais qui se saisit de la question sous la forme d’une fable à visée écologique. Évidemment, comme c’est le plus souvent le cas dans ce genre de films, nous avons affaire à une histoire fantasmagorique, mais qui n’en est pas moins non seulement intéressante, mais fascinante.
Pas de scénario confus dans ce film-ci, malgré son aspect fantaisiste, contrairement aux Enfants de la Mer, autre long-métrage d’animation récemment sorti sur les écrans. Ici, le récit s’apparente à beaucoup d’autres histoires déjà vues ou déjà lues, son schéma n’a rien de très original, ce qui n’empêche pas le film d’être totalement envoûtant. Il est question d’une adolescente nommée Akane qui, alors qu’elle se trouve dans un magasin d’antiquités, voit s’ouvrir un passage secret d’où surgit un étrange personnage, un alchimiste du nom d’Hippocrate. En compagnie de la marchande, sa tante, et de Pipo, personnage minuscule s’étant manifesté à cette occasion, Akane est introduite dans un monde parallèle, lui-même victime d’une sécheresse qui menace son royaume. Akane n’est pas au bout de ses surprises, puisqu’elle est désignée comme étant la Déesse Verte, choisie pour sauver du désastre le pays de Wonderland. Pour ce faire, elle doit, avec l’aide de ses compagnons, triompher d’un certain nombre d’épreuves, les plus redoutables provenant de Zang, terrible rat en armure qui, avec un complice, se déplace dans un extraordinaire véhicule qui ressemble à un tank.
En vérité, comme c’est souvent le cas dans les films d’animation japonais, il n’y a pas de manichéisme dans ce récit. Le « méchant » Zang n’est lui-même, en fin de compte, qu’une sorte de victime. Le vrai sujet du film, c’est bel et bien l’eau. Et c’est en chacun qu’il se trouve une part de bien et une part de mal. Pour préserver l’eau, pour la faire surgir et tomber en pluie bénéfique, il convient d’activer la part de bien, celle qui, par exemple, invente des solutions pour la préservation de la nature. On le constate, même si les personnages du film s’aventurent dans un monde parallèle, c’est bel et bien de notre monde dont il est question. Cela étant, le réalisateur ne se prive d’aucune fantaisie et déploie toute la palette de son imagination pour inventer le pays de Wonderland. De ce fait, grâce à toutes sortes de fantastiques trouvailles, le film est un régal pour les yeux. Il peut plaire à tous les publics, aux enfants à qui il est destiné en priorité, mais également aux adultes. Un film qui promeut la préservation de l’eau ne peut que concerner tout le monde, sans exception.