Le Procès de l'herboriste : les secrets du tournage

Jan Mikolášek (1889 - 1973) était un médecin aux méthodes de guérison et de diagnostic non conventionnelles. Ces compétences particulières avaient fait de lui un homme aussi célèbre que riche. En Tchécoslovaquie, avant la Seconde Guerre mondiale, il devint une référence, et parvint à conserver cette position sous l’occupation germanique, en soignant des fonctionnaires Nazis de haut rang. La réalisatrice Agnieszka Holland explique :

"Il était convaincu que rien ne changerait après la guerre. Les communistes, qui avaient pris le pouvoir en 1948, étaient des êtres humains comme tout le monde : ils tombaient malades, désespéraient et avaient besoin de docteurs, comme tout le monde. Ils trouveraient en lui un médecin différent, qui saurait les aider là où les autres médecins auraient échoué. Mais la situation changea du tout au tout à la mort de son principal protecteur stalinien. Le régime en place décida alors de le détruire : il était trop différent, trop riche, trop indépendant."

Sur Le Procès de l'herboriste, Agnieszka Holland s'est entourée de personnes qu'il connaît bien : le directeur de la photographie Martin Strba, le directeur de production Milan Bycek, le monteur Pavel Hrdlicka, le compositeur Antoni Komasa Lazarkiewicz et l’acteur Ivan Trojan, avec qui elle avait travaillé sur la mini-série Sacrifice. "Une équipe extrêmement créative, originale et courageuse. Ils m’ont aidée à trouver comment raconter cette histoire avec force et singularité et à produire des images qui, je l’espère, resteront longtemps en tête après la projection", confie la cinéaste.

Agnieszka Holland a par ailleurs voulu montrer ce qui constitue une âme humaine, sans pour autant entrer dans une analyse psychologique approfondie : "Jai tenté d’exprimer l’intériorité des personnages à travers leurs comportements. Les expressions sur le visage des acteurs, la tension entre les personnages, les efforts constants de l’un pour dépasser les mécanismes de défense de l’autre, c’est cela qui fait avancer l’intrigue. Le contexte, la grande Histoire du XXe siècle, se reflète dans leur destin."