Je suis entre deux eaux : ce film nous allèche en nous laissant penser qu'il va y avoir une réflexion très poussée sur le milieu qu'il approche ( ici un milieu artistique, cultivé, très bourgeois) ou bien sur les sentiments et habitudes qui animent les personnages. Le titre donne le ton : " les apparences". En effet à la fin c'est un peu le cas, mais il faut se contenter d'une critique par le personnage du mari, donc en interne, au sein même de cette petite société. Il prend conscience qu'il y a un soucis dans leur système de valeur, mais il remet surtout sa femme en question, lui un peu, mais bon, à mon sens, très peu.
L'auteur ( comme dans plusieurs films de cette décennie, je trouve) convoque des situations absolument extraordinaires ( une instit qui est une ancienne mère négligente infanticide, un homme jeune psychopathe qui ne veut pas lâcher l'objet de son désir), pour faire en sorte que l'histoire ne paraisse pas anodine, peut-être.... Une tromperie dans un milieu extrêmement bourgeois, ça pourrait être très intéressant dès les premières minutes, comme dans les comédies lucides et cruelles de Chabrol, un mari ( d'ailleurs Benjamin Biolay doit articuler, il nous le doit) ringard et glacial ( qui ne s'occupe jamais de son fils d'ailleurs), qui a une maitresse et néglige son épouse avec laquelle il s'ennuie, une épouse ringarde et glaciale puisqu'elle fait tout pour garder son mari à tout prix, et qui rit quand elle se brûle. C'est très intéressant, mais il faudrait pour moi aller bien plus loin.