Un film sur de gros trafics de drogue, sur la chasse aux trafiquants organisée par les forces de police, on en a déjà vu beaucoup. Par contre, qu'un tel film nous parvienne d'Iran, voilà qui est nouveau. Un film que l'on doit à un jeune réalisateur de 31 ans dont c'est le deuxième long métrage, le premier n'étant sorti que dans son pays et dans quelques festivals. "La loi de Téhéran" a été présenté à la Mostra de Venise il y a 2 ans et il a obtenu le Grand Prix et le Prix de la critique lors de la dernière édition du Festival Policier de Reims en mai dernier. Que nous apprend ce film, que nous montre ce film ? Que l'Iran est un pays de 82 millions d'habitants qui compte plus de 6 millions de toxicomanes et que, officiellement, le trafic de drogue est passible de la peine de mort par pendaison, quelle que soit la quantité concernée. Dans ce film de 2 h 14, 2 protagonistes principaux : Le commandant de police Samad Majidi, interprété par Payman Maadi, qu'on avait découvert dans "A propos d'Elly" et dans "Une séparation de Asghar Farhadi ; le gros bonnet de la drogue Nasser Khakzad, interprété par Navid Mohammadzadeh. Alors que la femme du policier aimerait voir son mari occuper un poste administratif, moins dangereux et moins chronophage, ce dernier n'a qu'une idée en tête, arrêter celui qui inonde la ville de crack, Nasser. Nasser, un homme qui vient d'une famille qui a connu la pauvreté et qui affirme que, ce qu'il fait, c'est pour sortir les membres de sa famille de cette pauvreté afin d'éviter qu'ils deviennent des trafiquants comme lui. Quant à la police, elle arrive très classiquement à lui, en partant de consommateurs à qui l'on fait peur pour qu'ils dénoncent les dealers "de détail" qui les fournissent, des dealers "de détail" à qui on fait peur pour qu'ils dénoncent les dealers "en gros", etc. . Si "La loi de Téhéran" a le mérite de nous montrer sur l'Iran autre chose que ce qu'on connait au travers des films de Asghar Farhadi, Jafar Panahi ou autre Abbas Kiarostam, en l'occurrence la misère sociale du pays, les bas-fonds sordides de Téhéran et les ravages causés par la drogue dans ce pays, on ne peut s'empêcher de trouver dans "La loi de Téhéran" beaucoup de "déjà vu" dans des films consacrés à ce qui touche à la drogue. Le droit aussi de le trouver un peu trop long.